13 - LES DEUX FETES | Islamopédie
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L'authentique

Tome 1

< 1 - La révelation a son début

< 2 - La foi

< 3 - La science

< 4 - Les ablutions

< 5 - La lotion

< 6 - Les menstrues

< 7 - La lustration

< 8 - La priere

< 9 - Les heures fixées pour la priere

< 10 - L'appel a la priere

< 11 - Le vendredi

< 12 - La priere en cas de danger

< 13 - Les deux fêtes

< 14 - La rak'a impaire

< 15 - Les rogations

< 16 - Les éclipses

< 17 - La prosternation (pendant la récitation du Coran)

< 18 - L'abrégement de la priere

< 19 - La priere nocturne

< 20 - La supériorité de la priere (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine

< 21 - Les catégories d'actes permis pendant la priere

< 22 - Les distractions dans la priere

< 23 - Les funérailles

< 24 - La dîme

< 25 - Le pèlerinage

< 26 - La visite pieuse

< 27 - Le pélerin empéché

< 28 - L'expiation du délit de chasse et d'autres choses analogues

< 29 - Les mérites de Médine

< 30 - Le jeûne

< 31 - La priere (en commun) pendant les nuits de Ramadan

< 32 - L'excellence de la nuit du destin

< 33 - La retraite spirituelle

Tome 2

< 34 - Des ventes

< 35 - De la vente à livrer

< 36 - Du retrait

< 37 - Du salariat

< 38 - Des délégations

< 39 - De la caution

< 40 - Du mandat

< 41 - De l'ensemencement et du contrat d'ensemencement

< 42 - Du contrat d'arrosage

< 43 - Du prêt, du paiement des dettes de l'interdiction et de la déconfiture

< 44 - Des litiges

< 45 - Des objets trouvés

< 46 - Des actes injustes et de la spoliation

< 47 - Des contrats de société

< 48 - Du gage

< 49 - De l'affranchissement

< 50 - De l'affranchi contractuel

< 51 - De la donation

< 51 bis - De la donation viagère ('Omra ou Roqra)

< 52 - Des témoignages

< 53 - De la conciliation

< 54 - Des stipulations

< 55 - Des testaments

< 56 - De la guerre sainte

< 57 - De la prescription du quint

< 58 - La capitation

< 59 - Du commencement de la Création

< 60 - Des prophètes

< 61 - Les Fastes

< 62 - Des mérites des compagnons du Prophète

Tome 3

< 63 - Des fastes des Ansâr

< 64 - Des expéditions militaires

< 65 - De l'interprétation du Coran

< 66 - Des mérites du Coran

< 67 - Du mariage

< 68 - De la répudiation

< 69 - Des dépenses d'entretien

< 70 - Des aliments

< 71 - De l'Aqîqa

Tome 4

< 72 - Des animaux à égorger et du gibier

< 73 - Des sacrifices rituels

< 74 - Des boissons

< 75 - Des malades

< 76 - De la médecine

< 77 - Des vêtements

< 78 - De l'éducation

< 79 - De l'autorisation à demander pour entrer chez autrui

< 80 - Des invocations

< 81 - Des menus faits de la vie

< 82 - Du destin

< 83 - Des serments et des voeux

< 84 - De l'expiation des serments

< 85 - Des successions

< 86 - Des peines criminelles

< 87 - Du prix du sang

< 88 - Du fait de chercher à ramener dans la bonne voie les apostats et les rebelles et de les combattre

< 89 - De la contrainte

< 90 - Des stratagèmes

< 91 - De l'interprétation des songes

< 92 - Des mauvaises passions ou - des tentations

< 93 - Des sentences

< 94 - Du souhait

< 95 - De l'information fournie par une seule personne

< 96 - Du fait de prendre pour appui le livre d'Allah et la Tradition (Sunnah)

< 97 - De l'unité de Dieu

Tome 5
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13 - LES DEUX FETES
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CHAPITRE PREMIER.
- De ce qui a été rapporté au sujet des deux fêtes et des beaux vêtements à porter ces jours-là.

1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "'Omar ayant trouvé une tunique de brocard en vente sur le marché, la prit et l'apporta à l'envoyé de Dieu en lui disant : "Ô Envoyé de Dieu, achète cette tunique et pare-t-en les jours de fête et aussi pour recevoir les députations.
- Un tel vêtement, répondit le Prophète, ne convient qu'à celui qui n'a aucune chance pour l'autre monde." Au bout d'un certain temps, dont Dieu avait fixé la durée, l'Envoyé de Dieu envoya à 'Omar une tunique de brocard. Celui-ci prit la tunique, vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, tu as déclaré qu'un tel vêtement ne convenait qu'à celui qui n'avait aucune chance pour l'autre monde et tu m'envoies ce vêtement à moi !
- C'est, répliqua le Prophète, pour que tu le vendes ou que tu en tires un profit pour toi."

CHAPITRE II.
- (Du jeu) de la lance et du bouclier le jour de la fête.

1. 'Âïcha a dit : "l'Envoyé de Dieu entra chez moi pendant que deux jeunes filles chantaient des chansons sur la Bataille de Bo'âts (sur la victoire de Bo'âts remportée par les Aus sur les Khazradj vers 615). Il s'étendit sur le lit en nous tournant le dos. Sur ces entrefaites arriva Abou-Bakr qui voulut les chasser en s'écriant : "Comment des chants diaboliques auprès du Prophète !" Alors l'Envoyé de Dieu, se tournant vers lui, lui dit : "Laisse les !" Puis, pendant que Abou-Bakr n'y prenait point garde, je fis un signe aux deux jeunes filles qui sortirent.

C'était un jour de fête et les nègres exécutaient leurs jeux avec le bouclier et la lance. L'Envoyé de Dieu, soit que je lui eusse demandé, soit de son propre mouvement me dit : "Veux-tu voir ces jeux ?
- Oui, répliquai-je." Alors il me fit placer derrière lui, ma joue frôlant la sienne, et il dit : "Allez ô fils de Arfida (La lecture de Arfada est également admise. Suivant les uns, ce serait le nom d'un des ancêtres des Abyssins : suivant d'autres, le terme Benou-Arfida serait un surnom donné aux bateleurs abyssins, ou signifierait "fils d'esclaves")." Puis, quand j'en eus assez (de ce spectacle), il ajouta : "Ca te suffit ?
- Oui, lui répondis-je.
- Eh ! bien va-t-en, me dit-il."

CHAPITRE III.
- Des usages de la fête, chez les peuples musulmans.

1. Al-Barâ a dit : "J'ai entendu le Prophète prononcer le prône ; il dit : "La première chose que nous allons faire en ce jour, c'est de prier ; puis nous rentrerons faire le sacrifice. Quiconque agira ainsi aura accompli exactement nos rites."

2. 'Âïcha a dit : "Abou-Bakr entra chez moi alors que j'avais deux jeunes filles des Ansâr qui chantaient des chansons que les Ansâr avaient faites à l'occasion de la bataille de Bo'âts. Ce n'étaient pas, ajouta-t-elle, des chanteuses de profession. "Comment ! s'écria Abou-Bakr, des chants diaboliques dans la demeure de l'Envoyé de Dieu !" Ceci se passait un jour de fête. Alors le Prophète dit : "Ô Abou-Bakr, chaque peuple a ses jours de fête, or c'est notre fête aujourd'hui."

CHAPITRE IV.
- De la nourriture prise avant de sortir le jour de la fête de la rupture du jeûne.

1. D'après Anas-ben-Mâlik, l'Envoyé de Dieu ne sortait pas le matin du jour de la fête de la rupture du jeûne avant d'avoir mangé quelques dattes. Et (d'après un autre auteur) il ajouta : il mangeait un nombre impair.

CHAPITRE V.
- De la nourriture à prendre le jour de la fête des sacrifices.

1. D'après Anas-ben-Mâlik ; Le Prophète ayant dit : "Quiconque aura égorgé sa victime avant la prière devra recommencer (le sacrifice)", un homme se leva et dit : "Ceci est un jour dans lequel on désire avoir de la viande", et il parla (de la misère) de ses voisins. Puis, comme le Prophète semblait confirmer ce qu'il venait de dire, il ajoutéa : "J'ai un chevreau de moins d'un an auquel je tiens plus qu'à toute la chair de deux moutons." Le Prophète lui accorda la dispense qu'il demandait. (Anas dit :) "Je ne sais si cette dispense pouvait atteindre d'autre que lui ou non."

2. D'El-Barâ-ben-Âzib : le jour de la fête des sacrifices, après la prière, le Prophète fit un prône et dit : "Celui qui a fait la même prière que nous et qui a accompli le même rite que nous a exactement rempli ses devoirs religieux. Mais celui qui aura pratiqué le sacrifice avant la prière n'aura pas accompli le rite". Alors Abou-Borda-ben-Niyâr, l'oncle maternel de Al-Barâ, dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai égorgé mon mouton avant la prière ; je savais qu'aujourd'hui était un jour de boire et de manger et j'ai voulu que mon mouton fût le premier mouton égorgé dans ma famille ; c'est pourquoi j'ai égorgé mon mouton et ai déjeuné avant de venir à la prière.
- Ton mouton est un simple mouton de boucherie, répondit le Prophète.
- Ô Envoyé de Dieu, reprit Abou-Borda, nous avons une petite chèvre âgée de moins d'un an à laquelle nous tenons plus qu'à deux moutons ; m'autorises-tu à en faire le sacrifice ?
- Oui, répliqua le Prophète, mais dorénavant une telle autorisation ne sera plus accor

dée à personne."

CHAPITRE VI.
- Du fait de se rendre à un mosalla sans chaire.

1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "Le Prophète se rendait au mosalla le jour de la fête de la rupture du jeûne et de celle des sacrifices. Il commençait tout d'abord par faire la prière ; puis, après la prière, il se retournait vers les fidèles et leur faisait face. Aux fidèles assis en rang il adressait un sermon, des recommandations et des instructions. S'il voulait qu'on entreprît une expédition, il le décidait alors ou donnait tout autre ordre qu'il désirait. Il rentrait ensuite (dans la ville).

"Les fidèles n'avaient cessé d'agir de la même façon, lorsque, dit Abou-Sa'îd, j'accompagnai hors de la ville Merwân, émir de Médine à cette époque, un jour de fête des sacrifices ou de la rupture du jeûne. Arrivés au mosalla, nous y vîmes une chaire qui avait été édifiée par Katsîr-ben-Es-Salt. Merwân voulut y monter avant de faire la prière. J'essayai de le retenir par son vêtement, mais il me tira à son tour et monta en chaire où il fit le prône avant de faire la prière. "Par Dieu ! m'écriai-je, vous venez de tout changer.
- Ô Abou-Sa'îd, me répondit-il, ce que tu sais n'est plus.
- Par Dieu ! répliquai-je, ce que je sais vaut mieux que ce que je ne sais pas.
- Certes, répartit Abou-Sa'îd, les fidèles ne resteraient pas à nous écouter après la prière et c'est pourquoi j'ai mis le prône avant."

CHAPITRE VII.
- De la marche et de la chevauchée pour se rendre à (la prière de) la fête. De la prière faite avant le prône sans premier ni second appel à la prière.

1. Ibn 'Omar rapporte que l'Envoyé de Dieu faisait d'abord la prière les jours des fêtes de la rupture du jeûne et des sacrifices, puis, qu'après la prière, il faisait le prône.

2. 'Atâ a entendu Djâbir-ben-'Abdallah dire ce qui suit : "L'Envoyé de Dieu sortit (pour se rendre au mosalla) le jour de la fête de la rupture du jeûne. Il commença par la prière, puis il fit le prône."

'Atâ rapporte que Ibn-'Abbâs envoa dire à Ibn-Ez-Zobaïr ('Abdallah-ben-Zobaïr, successeur de Yazîd-ben-Mo'âwiya), aussitôt que ce dernier fut proclamé calife, que le Prophète ne faisait pas faire l'appel à la prière le jour de la fête de la rupture du jeûne et que le prône n'avait lieu ce jour-là qu'après la prière.

'Atâ rapporte que Ibn-'Abbâs et Djâbir-ben-'Abdallah ont dit tous deux : "Il (le Prophète) ne faisait pas faire l'appel à la prière ni le jour de la fête de la rupture du jeûne, ni celui de la fête des sacrifices."

'Atâ a entendu Djâbir-ben-'Abdallah dire : "Le Prophète se leva ; il débuta par la prière, puis il adressa ensuite le prône aux fidèles. Quand le Prophète eut terminé, il descendit (du tertre). Il se rendit auprès des femmes et leur adressa des exhortations tout en s'appuyant sur le bras de Bilâl qui étendait son manteau où les femmes jetaient une aumône. Comme Ibn-Djoraïh disait à 'Atâ : "Penses-tu qu'aujourd'hui ce soit un devoir pour l'imam d'aller trouver les femmes et leur adresser des exhortations quand il a terminé le prône ?
- Certes, répondit-il, c'est un devoir pour eux et ils n'ont pas le droit de ne pas le faire." (ou "pourquoi ne le feraient-ils pas" en donnant à "mim alif" le sens interrogatif)

CHAPITRE VIII.
- Du prône après (la prière de) la fête.

1. Ibn-'Abbâs a dit : "J'ai assisté à la fête avec l'Envoyé de Dieu ainsi qu'avec Abou-Bakr, 'Omar et 'Otsmân. Tous faisaient la prière avant le prône."

2. Ibn 'Omar a dit : "Le Prophète, Abou-Bakr et 'Omar faisaient la prière avant le prône le jour des deux fêtes."

3. Suivant Ibn-'Abbâs, le jour de la fête de la rupture du jeûne, le Prophète pria deux rika', sans faire d'autre prière soit avant, soit après cela. Il se rendit ensuite auprès des femmes accompagné de Bilâl. Il enjoignit aux femmes de donner une aumône et elles se mirent à les faire pleuvoir, l'une lançant sa boucle d'oreilles, l'autre son collier de parfums.

4. Al-Barâ-ben-'Âzib s'est exprimé en ces termes : "Le Prophète dit : "La première chose que nous allons faire en ce jour, c'est de prier ; puis nous rentrerons faire le sacrifice. Quiconque agira ainsi aura accompli exactement nos usages. Celui qui égorgera sa victime avant la prière n'aura que de la viande de boucherie à offrir à sa famille et n'aura en aucune façon accompli les rites." Alors un homme des Ansâr, nommé Abou-Borda-ben-Niyâr dit : "Ô Envoyé de Dieu : J'ai déjà égorgé un animal, mais j'ai un chevreau de moins d'un an qui, pour moi, a plus de valeur qu'un animal âgé.
- Eh ! bien, qu'il te serve de victime, répondit le Prophète, mais cela ne suffira pas
- ou ne sera pas un équivalent suffisant
- pour tout autre qui viendra après toi."

CHAPITRE IX.
- Au sujet de ce qu'il est répréhensible de porter des armes les jours de fête et sur le territoire sacré (de la mecque). -- Al-Hasan a dit : "On a interdit de porter des armes un jour de fête à moins qu'on eût à craindre d'un ennemi."

1. Sa'îd-ben-Djobaïr a dit : "J'étais avec Ibn 'Omar lorsque la pointe de lance l'atteignit au milieu de la plante du pied. Comme le pied était resté fixé à l'étrier, je descendis de cheval et retirai la pointe de la lance. Ceci se passait à Mina. Al-Haddjâdj, ayant appris la nouvelle, vint visiter le blessé et lui dit : "Si encore nous savions qui t'a blessé.
- C'est toi qui m'as blessé, répondit Ibn 'Omar.
- Comment cela, répliqua Al-Haddjâdj ?
- En laissant porter des armes dans un jour où on ne doit pas en porter, répartit Ibn 'Omar ; tu as laissé introduire des armes sur le territoire sacré alors que des armes ne doivent pas pénétrer sur le territoire sacré."

2. Le père de Sa'îd-ben-El-Âs a dit : "El-Haddjâdj entra chez Ibn 'Omar tandis que j'étais auprès de ce dernier. "Comment cela va-t-il ? demanda Al-Haddjâdj.
- Bien, répondit Ibn 'Omar.
- Qui t'a frappé ? ajouta Al-Haddjâdj.
- Celui qui m'a frappé, répondit Ibn 'Omar, c'est celui qui a donné l'ordre de porter des armes dans un jour où il n'est pas permis d'en porter." Il voulait dire Al-Haddjâdj."

CHAPITRE X.
- De la hâte un jour de fête. -- 'Abdallah-ben-Yousr a dit : "Certes nous avions fini à cette heure, c'est-à-dire au moment du tesbih (par ce mot il faut entendre le milieu de la matinée, entre le lever du soleil et midi.)."

1. Al-Barâ-ben-'Âzib a dit : "Le jour des sacrifices, le Prophète nous fit un prône en ces termes : "La première chose que nous allons faire en ce jour, c'est de prier ; puis nous rentrerons faire le sacrifice. Quiconque agira ainsi aura accompli exactement nos usages. Celui qui égorgera sa victime avant la prière n'aura que de la viande de boucherie qu'il aura préparée pour sa famille et n'aura en aucune façon accompli les rites." Alors, mon oncle, Abou-Borda, se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai égorgé un animal avant de faire ma prière, mais j'ai un chevreau de moins d'un an qui a pour moi plus de valeur qu'un animal âgé.
- Eh bien ! dit le Prophète, qui te serve de victime"
- ou "égorge le"
- Toutefois un chevreau de moins d'un an ne sera pas suffisant pour tout autre qui viendra après toi."

CHAPITRE XI.
- De l'excellence des pratiques (religieuses) pendant les jours fériés (de la fête des sacrifices). -- Ibn-'Abbâs a dit : Mentionnez le nom de Dieu durant certains jours déterminés. Ces jours déterminés sont l''achr (ce nom désigne les dix premiers jours du mois de dzou'l-hiddja) et les jours nombrés (il s'agit des 11,12 et 13 du mois de dzou'l-hiddja) sont les jours de techrîq. Le jour de l''achr, Ibn 'Omar et Abou Hourayra se rendaient au marché, y faisaient le tekbîr après la prière surérogatoire.

1. D'après Ibn-'Abbâs, le Prophète a dit : "En aucun jour les pratiques (religieuses) ne sont supérieures à celles accomplies dans le jour de l''achr.
- Pas même la guerre sainte ? lui objecta-t-on.
- Pas même la guerre sainte, reprit-il ; toutefois il faut faire exception pour un homme qui partirait pour exposer sa vie et sa fortune et qui reviendrait sans rien (la traduction est littérale. Les commentateurs font remarquer eux-mêmes combien la rédaction est mauvaise puisque, disent-ils, celui qui a perdu la vie ne saurait revenir.)."

CHAPITRE XII.
- Du tekbîr pendant les jours de Mina et du Tekbîr dans la matinée du jour où on se rend à 'Arafât. -- Ibn 'Omar faisait le tekbîr dans sa tente à Mina. Aussitôt qu'ils entendaient ce tekbîr, les gens de la mosquée le répétaient et ainsi faisaient les gens du marché en sorte que Mina tremblait au bruit des tekbîr. -- Ibn 'Omar faisait le tekbîr à Mina durant tous les jours de la cérémonie ; il le faisait après les prières, sur son lit, dans sa tente, au cours de ses réceptions et de ses promenades et cela durant tous ces jours-là. -- Maïmouna faisait le tekbîr le jour de la fête des sacrifices. -- Les femmes faisaient également le tekbîr derrière Abàn-ben-'Otsmân et 'Omar-ben-'Abdelaziz durant les nuits de techrîq, étant alors avec les hommes dans la mosquée.

1. Mohammed-ben-Abou-Bakr-Ets-Tsaqafi rapporte qu'étant en marche le matin pour se rendre de Mina à 'Arafât, et cela en compagnie de Anas-ben-Mâlik, il interrogea ce dernier au sujet de la telbiya : "Comment, dit-il, la pratiquiez-vous avec le Prophète ?
- Chacun, répondit Anas, faisait la telbiya sans qu'on le lui reprochât ; chacun faisait le tekbîr sans qu'on lui adressât le moindre reproche."

2. Omm-'Atiyya a dit : "Nous avions l'ordre de sortir le jour de la fête. Nous faisions même sortir ce jour-là la vierge du gynécée et aussi les femmes qui avaient leurs menstrues. Toutes se tenaient derrière les fidèles ; elles faisaient le tekbîr comme eux et prononçaient les mêmes invocations espérant la bénédiction de ce jour-là et le pardon de leurs fautes.

CHAPITRE XIII.
- De la prière faite devant le javelot le jour de la fête.

1. Ibn 'Omar rapporte que le jour de la fête de la rupture du jeûne et celui de la fête des sacrifices, on plantait le javelot devant le Prophète qui faisait ensuite la prière en lui faisant face.

CHAPITRE XIV.
- Du port de la pique et du javelot devant l'imam le jour de la fête.

1. Ibn 'Omar a dit : "Le Prophète se rendait le matin au mosalla ; on portait devant lui une pique que l'on plantait au mosalla devant lui et il priait en se tournant vers cette pique."

CHAPITRE XV.
- De la question pour les femmes, ayant ou non leurs menstrues, de se rendre au mosalla.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Notre Prophète nous donna l'ordre de faire sortir les femmes affranchies de toute occupation et qu'on tient à l'abri des regards."

Hafsa a fait un récit analogue. Toutefois on ajoute aussi que Hafsa aurait dit : "Les femmes affranchies de toute occupation et celle qu'on tient à l'abri des regards ; quant à celles qui ont leurs menstrues, elles restent à l'écart dans le mosalla."

CHAPITRE XVI.
- Du fait des enfants de se rendre au mosalla.

1. 'Abderrahman-ben-'Âbis a entendu Ibn-'Abbâs faire le récit suivant : "Je sortis avec le Prophète le jour de la fête de la rupture du jeûne ou de celle des sacrifices. Le Prophète fit la prière, puis le prône ; ensuite il se rendit aurpès des femmes, leur adressa des exhortations, leur fit des admonestations et leur enjoignit de faire l'aumône."

CHAPITRE XVII.
- L'imam doit faire face aux fidèles pendant le prône d'un jour de fête. -- Abou-Sa'îd a dit : "Le Prophète se leva et fit face aux fidèles."

1. Al-Barâ a dit : "Le jour de la fête des sacrifices, le Prophète se rendit à Al-Baqî' ; il pria deux rika' puis, tournant son visage de notre côté, il dit : "Notre premier rite en ce jour sera de faire la prière, puis nous rentrerons faire le sacrifice. Quiconque aura agi ainsi aura suivi nos rites. Celui qui égorgera sa victime avant cela n'aura fait autre chose que de se hâter pour sa famille, mais il n'aura en aucune façon accompli le rite." Alors un homme se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai déjà égorgé un animal, mais j'ai un chevreau de moins d'un an qui a plus de prix à mes yeux qu'un animal âgé.
- Eh ! bien, répliqua le Prophète, égorge-le ; mais cela ne sera pas suffisant dorénavant pour acun autre après toi."

CHAPITRE XVIII.
- Du signal qui est au mosalla.

1. 'Abderrahman-ben-'Âbis rapporte avoir entendu Ibn-'Abbâs répondre à quelqu'un qui lui disait : "As-tu assisté à une fête avec le Prophète ?
- Oui, répondit-il,
- et n'eût été ma parenté, mon jeune âge ne me l'eût pas permis,
- je l'ai vu au moment où il arriva au signal qui était auprès de la maison de Katsîr-ben-Es-Salt. Arrivé là, il pria, fit le prône, puis, accompagné de Bilâl, il se rendit auprès des femmes, leur adressa des admonestations et des exhortations et leur donna l'ordre de faire l'aumône. Je vis alors les femmes puiser avec leurs mains (les aumônes) et les lancer dans le vêtement de Bilâl. Ensuite le Prophète rentra chez lui en compagnie de Bilâl."

CHAPITRE XIX.
- Du sermon que l'imam fait aux femmes le jour de la fête.

1. 'Atâ a entendu Djâbir-ben-'Abdallah dire : "Le jour de la fête de la rupture du jeûne, le Prophète se leva et fit la prière. Il débuta par la prière et fit ensuite le prône. Lorsqu'il eut terminé il descendit (du tertre), se rendit auprès des femmes et leur fit des exhortations. Durant ce temps, il s'appuyait sur le bras de Bilâl et celui-ci étendait son manteau sur lequel les femmes jetaient leurs aumônes." Ibn-Djoraïh demanda alors à 'Atâ : "Etait-ce la dîme du jour de la rupture du jeûne ?
- Non, répondit-il ; mais une aumône qu'elles faisaient à ce moment-là. Elles lançaient leurs anneaux et jetaient (encore d'autres choses).
- Penses-tu, dit Ibn-Djoraïh à 'Atâ, que ce soit un devoir pour l'imam d'agir ainsi et de faire des exhortations aux femmes ?
- Certes, répondit-il, c'est un devoir pour eux et ils n'ont pas le droit de s'en dispenser."

2. Ibn-'Abbâs a dit : "J'ai assisté à la fête de la rupture du jeûne avec le Prophète, et aussi avec Abou-Bakr, 'Omar et 'Otsmân. Ils faisaient la prière avant le prône, puis on faisait le prône ensuite. Le Prophète sortit et il me semble encore le voir lorsqu'il fit signe de la main (aux fidèles) de s'asseoir. Il fendit ensuite la foule des fidèles et arriva auprès des femmes ayant à ses côtés Bilâl. Il dit alors : "Ô Prophète, lorsque les croyantes viennent te prêter serment et fidélité..." (sourate LX, verset 12). Puis, quand il eut fini ce verset, il ajouta : "Êtes-vous décidées à cela ?"
- Une seule des femmes dit : oui. Aucune autre femme ne répondit au Prophète. Hasan ne sait pas qui répondit.
- "Alors, ajouta le Prophète, faites l'aumône !" Bilâl étendit son manteau, puis il dit : "Accourez, au nom du Ciel." Les femmes lancèrennt aussitôt leurs anneaux et leurs bagues dans le manteau de Bilâl. 'Abderrezzâq dit que le mot *fatakh* désignait des grands anneaux qui étaient en usag

e avant l'Islamisme."

CHAPITRE XX.
- Lorsqu'une femme n'a pas de manteau pour le jour de la fête.

1. Hafsa-bent-Sîrîn a dit : "Nous empêchions nos suivantes de sortir le jour de la fête. Un jour une femme arriva, qui descendit au château des Benou-Khalaf ; j'allai la voir et elle me raconta que le mari de sa soeur avait fait avec le Prophète douze expéditions et que sa soeur avait accompagné son mari dans six de ces expéditions : nous nous occupions des malades, ajouta-t-elle, et nous soignions les blessés. Un jour cette femme dit au Prophète : "Ô Envoyé de Dieu, lorsque l'une de nous n'a pas de manteau, y a-t-il quelque inconvénient à ce qu'elle ne sorte pas ?
- Alors, répondit le Prophète, qu'une de ses compagnes la revête de son manteau afin qu'elle puisse ainsi assister à une réunion pieuse et aux invocations des croyants."

Poursuivant son récit, Hafsa dit : "Aussitôt que Omm-'Atiyya fut venue, j'allai la trouver et lui demandai si elle avait entendu dire pareille chose. "Je donnerais pour lui la vie de mon père ! oui, répondit-elle." (Il était rare qu'elle parlât du Prophète sans employer ces mots.) Le Prophète a dit : "que les femmes affranchies de tout travail cachées aux regards
- ou les femmes affranchies de tout travail et celles cachées aux regards (Ayyoub hésite entre ces deux versions)
- sortent ainsi que les femmes qui ont leurs menstrues, ces dernières s'isolant à part au mosalla, et que toutes assistent à la réunion pieuse et aux invocations des croyants." Comme Hafsa disait : "Les femmes qui ont leurs menstrues ?" Omm-'Atiyya répondit : "Oui. Est-ce que la femme qui a ses menstrues n'assiste pas à 'Arafât ; n'assiste-t-elle pas encore à telle cérémonie, à telle cérémonie ?"

CHAPITRE XXI.
- De l'isolement au mosalla des femmes qui ont leurs menstrues.

1. Omm-'Atiyya a dit : "Nous reçûmes l'ordre de sortir (pour aller au mosalla) et nous fîmes sortir les femmes ayant leurs menstrues ainsi que celles qui sont affranchies de tout travail et celles qui sont cachées aux regards" (Ibn-'Aoun remplace "ainsi que" par "ou" et supprime "et"). Quant aux femmes ayant leurs menstrues, elles assistaient à la réunion des musulmans et à leurs invocations, mais elles étaient placées à part dans le mosalla.

CHAPITRE XXII.
- De l'immolation et de l'égorgement (des victimes) au mosalla le jour du sacrifice.

1. D'après Ibn 'Omar, le Prophète faisait le sacrifice ou égorgeait (la victime) au mosalla.

CHAPITRE XXIII.
- Des paroles de l'imam et des fidèles pendant le prône de la fête. Du cas où une question est posée à l'imam au moment où il prononce le prône.

1. Al-Barâ-ben-'Âzib a dit : "Le jour de la fête des sacrifices, le Prophète nous fit le prône après la prière, puis il ajouta : "Quiconque aura fait la même prière que nous et accompli le même rite aura exactement observé les rites. Celui qui aura immolé avant la prière n'aura fait que de la viande de boucherie." Alors Borda-ben-Niyâr se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, par Dieu ! j'ai accompli le rite avant de sortir pour aller à la prière. Je savais qu'aujourd'hui est un jour de nourriture et de boisson, aussi me suis-je hâté de manger, de donner à manger à ma famille et à mes voisins.
- Ce mouton (que tu as tué), répondit l'Envoyé de Dieu, n'est que de la viande de boucherie.
- J'ai, reprit Borda, une jeune chèvre de moins d'un an à laquelle j'attache plus de prix qu'à deux moutons entiers. Cette victime sera-t-elle suffisante pour moi ?
- Oui, répliqua le Prophète, mais dorénavant une telle victime ne sera suffisante pour personne."

2. D'après Anas-ben-Mâlik : "Le jour de la fête des sacrifices l'Envoyé de Dieu fit la prière, puis le prône. Ensuite il donna l'ordre à ceux qui avaient égorgé (les victimes) avant la prière de faire une nouvelle immolation. Un homme des Ansâr se leva alors et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai des voisins qui avaient faim
- ou : suivant une autre version, qui sont pauvres ;
- j'ai égorgé (un animal) avant la prière. Mais j'ai une chevrette qui a plus de prix pour moi que deux moutons entiers." Le Prophète toléra la chose en faveur de cet individu.

3. Djondob a dit : "Le jour de la fête des sacrifices, le Prophète fit la prière, puis le prône. Ensuite il pratiqua l'immolation et dit : "Quiconque a immolé avant de faire la prière devra procéder à une nouvelle immolation pour remplacer la première. Quant à ceux qui n'ont pas encore immolé qu'ils le fassent au nom de Dieu."

CHAPITRE XXIV.
- De celui qui prend un autre chemin (qu'à l'aller) pour revenir du mosalla le jour de la fête.

1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Quand c'était un jour de fête le Prophète prenait un chemin différent (au retour)."

Même récit d'après Abou-Horaïra, mais la version de Djâbir est la plus authentique.

CHAPITRE XXV.
- Lorsque le fidèle a manqué (la prière de) la fête, il priera deux rika' ; de même pour les femmes et pour ceux qui sont sous la tente ou dans les bourgs, conformément aux paroles du Prophète : "Ceci est notre fête, ô gens de l'Islam." Anas-ben-Mâlik donna l'ordre à son affranchi Ibn-Abou-'Otba, qui se trouvait à Ez-Zâouïa, de réunir ses femmes et ses enfants, de faire la même prière que les gens de la ville et le même tekbîr. -- 'Ikrima a dit : "les habitants de Souâd se réunissaient le jour de la fête et priaient deux rika' comme le faisait l'imam." -- 'Atâ a dit que lorsqu'il avait manqué (la prière de) la fête il priait deux rika'.

1. D'après 'Âïcha, Abou-Bakr entra chez elle, durant les jours de Mina ; 'Âïcha avait auprès d'elle deux jeunes filles qui chantaient en s'accompagnant du tambour de basque pendant que le Prophète était là, enveloppé dans son manteau. Abou-Bakr voulut chasser les jeunes filles, mais le Prophète découvrant son visage dit : "Ô Abou-Bakr, laisse-les ; nous sommes dans des jours de fête ; ce sont les jours de Mina." 'Âïcha ajouta : "Je vis le Prophète me protéger également pendant que je regardais les Abyssins qui pratiquaient leurs jeux dans la mosquée. 'Omar voulait les chasser, mais le Prophète lui dit : "Laisse-les ! Continuez en paix, ô fils d'Arfida !"
- c'est-à-dire "ne craignez rien".

CHAPITRE XXVI.
- De la prière avant et après la fête. -- Abou'l-Mo'alla a dit avoir entendu rapporter par Sa'îd que Ibn-'Abbâs répugnait à faire une prière avant celle de la fête.

1. D'après Ibn-'Abbâs, le Prophète sortit le jour de la fête de la rupture du jeûne ; il pria deux rika' et n'avait fait aucune prière auparavant, de même qu'il n'en fit pas ensuite. Il avait avec lui Bilâl.




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