LES CATEGORIES D'ACTES PERMIS (PENDANT) LA PRIERE
CHAPITRE PREMIER. 1. Koraïb, affranchi d'Ibn 'Abbâs, raconte d'après 'Abdallah-ben-'Abbâs, que ce dernier passa la nuit chez Maïmouna, la mère des Croyants, qui était sa tante maternelle. "Je me couchai, dit 'Abdallah, en travers du lit, tandis que l'Envoyé de Dieu et sa femme se couchaient dans la longueur du lit. L'Envoyé de Dieu dormit jusqu'au milieu de la nuit et un peu avant ou un peu après minuit il se réveilla. Il se mit sur son séant, se passa les deux mains sur le visage pour chasser le sommeil et récita ensuite la dizaine de versets qui terminent la sourate de : La famille d''Imrân (sourate III, versets 187-200). Il se leva ensuite, prit une outre qui était suspendue et, avec l'eau de cette outre, fit ses ablutions et les fit complètes. Après cela, il se leva et commença la prière. "Moi aussi, ajoute 'Abdallah-ben-'Abbâs, je me levai ; je fis exactement ce que le Prophète avait fait et allai me tenir debout à son côté. Alors l'Envoyé de Dieu posa sa main droite sur ma tête ; il me prit l'oreille droite qu'il roula avec sa main et pria deux rak'a, puis deux rak'a, puis deux rak'a, puis deux rika, puis deux rak'a, puis deux rak'a et enfin une rak'a impaire. Après cela, il se recoucha jusqu'au moment où le muezzin vint et il se leva alors, pria deux légères rak'a et sortit ensuite pour aller faire la prière du matin." CHAPITRE II. 1. 'Abdallah a dit : "Nous saluions le Prophète pendant qu'il faisait la prière et il nous rendait notre salut. Mais, quand nous revînmes de chez le Négus et que nous le saluâmes, il ne nous rendit pas le salut et nous dit : "Il y a dans la prière de quoi occuper (suffisament)." 2. Abou-'Amr-Ech-Chaïbâni rapporte que Zaïd-ben-Arqam lui dit : "Du temps du Prophète nous parlions durant la prière. Chacun de nous adressait la parole à son voisin et lui parlait de ses affaires. Cela dura jusqu'au jour où fut révélé ce verset : "Observez les prières ainsi que la prière du milieu (l'opinion générale est qu'il faut entendre par là la prière de l'asr. Cependant Al-'Aïni cite vingt opinions différentes sur la prière que le Coran a voulu ainsi désigner.) et tenez-vous devant Dieu recueillis." (sourate II, verset 239). Dès lors nous eûmes ordre de garder le silence." CHAPITRE III. 1. Sahl-ben-Sa'd a dit : "Le Prophète était allé rétablir la paix parmi les Benou-'Amr-ben-'Auf-ben-El-Hârits. L'heure de la prière
étant venue, Bilâl se rendit auprès de Abou-Bakr et lui dit : "Puisque le Prophète est retenu tu devrais diriger la prière. ange à Dieu" et revint en arrière en marchant à reculons. Le Prophète s'avança à ce moment et fit la prière." CHAPITRE IV. 1. 'Abdallah-ben-Mas'oud a dit : "Pendant la prière nous nous adressions des compliments, nous nous interpellions et nous nous adressions mutuellement des formes de salut. Quand il entendit cela, l'Envoyé de Dieu nous tint ce discours : "Dites : "A Dieu les compliments, les prières et les bonnes oeuvres. Le salut sur toi, ô Prophète, avec la clémence de Dieu et des bénédictions. Le salut soit sur nous et sur les vertueux adorateurs de Dieu. J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est son adorateur et son envoyé." Si vous faites ainsi, vous aurez adressé le salut à tout adorateur vertueux dans le ciel et sur la terre." CHAPITRE V. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Les applaudissements sont le lot des femmes ; les bravos celui des hommes." 2. D'après Sahl-ben-Sa'd, le Prophète a dit : "Les bravos sont le lot des hommes ; les applaudissements celui des femmes." CHAPITRE VI. 1. Anas ibn Mâlik a raconté que le lundi, les fidèles faisaient la prière du matin avec Abou-Bakr pour imam, lorsque brusquement le Prophète écarta la portière de la chambre de 'Âïcha. Il regarda les fidèles en rangs et sourit de plaisir. Abou-Bakr se mit à reculer pensant que l'Envoyé de Dieu voulait quitter sa chambre pour venir faire la prière. Quant aux musulmans, ils avaient été troublés dans leur prière par la joie qu'ils éprouvaient de voir le Prophète. Celui-ci fit signe de la main d'achever la prière, puis il rentra dans sa chambre et laissa retomber la portière. Ce fut ce jour-là même que le Prophète mourut. CHAPITRE VII. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Une femme appela son fils qui était dans sa tourelle (il s'agit d'une de ces
tourelles de cénobite où Djoraïdj se livrait à la dévotion. Cette tradition est plus complète dans Moslim qui ajoute que la bergère
avait eu un enfant d'un berger et avait accusé faussement Djoraïdj de l'avoir séduite. Les gens du pays ayant démoli la tourelle
de Djoraïdj pour le punir d'avoir séduit cette fille, celui-ci se fit justifier par l'enfant.) en disant : "Hé ! Djoraïdj ! nt et qu'on lui demandait de qui était cet enfant, elle répondit : "De Djoraïdj, qui est descendu de sa tourelle." Djoraïdj ayant
demandé où était cette femme qui prétendait avoir eu un enfant de lui (alla la trouver et) dit à l'enfant : "Hé ! bébé qui donc est
ton père ? CHAPITRE VIII. 1. D'après Mo'aïqîb, le Prophète a dit, à propos de l'homme qui égalise le sol lorsqu'il va se prosterner : "Si vous faites cela, ne le faites qu'une seule fois." CHAPITRE IX. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Nous faisions la prière avec le Prophète par les plus violentes chaleurs. Lorsque l'un de nous ne pouvait supporter de poser son front sur le sol (échauffé), il étendait son vêtement et se prosternait sur ce vêtement." CHAPITRE X. 1. 'Âïcha a dit : "J'allongeais ma jambe devant la qibla du Prophète pendant qu'il priait ; mais lorsqu'il se prosternait il me touchait la jambe et je la retirais aussitôt. Je l'étendais de nouveau quand il se tenait debout. 2. Abou Hourayra rapporte que le Prophète ayant fait une prière lui dit : "Satan s'est présenté à moi et à fait tous ses efforts pour interrompre ma prière. Dieu l'ayant mis en ma possession, je l'ai pris à la gorge et j'avais songé à l'attacher à un pilier jusqu'à demain matin afin que vous puissiez le voir. Mais alors, ayant répété ces paroles de Salomon : "Seigneur, donne-moi une puissance qu'il ne sera permis à aucun autre d'avoir après moi", Dieu éloigna Satan ignominieusement." CHAPITRE XI. 1. Al-Azraq-ben-Qaïs a dit : "Nous étions, à Al-Ahwâz, occupés à combattre les Khâredjites, lorsque, me trouvant sur la berge du
fleuve, je vis un homme faire sa prière tout en tenant la bride de sa monture. Comme celle-ci cherchait à s'échapper, l'homme
se mit à la suivre." 2. 'Âïcha a dit : "Une éclipse de soleil avait eu lieu. L'Envoyé de Dieu se mit à réciter une longue sourate, puis il s'inclina longuement, releva la tête, commença à réciter une autre sourate, resta incliné jusqu'à ce qu'il l'eut achevée et se prosterna. Il recommença de la même manière la seconde rak'a. "Ces deux astres, dit-il ensuite, sont deux des merveilles de Dieu. Quand vous voyez une éclipse, priez jusqu'à ce qu'elle soit terminée. Pendant la station que je viens de faire, j'ai vu toutes les choses qui m'ont été annoncées. Je me suis vu essayant de prendre des fruits du Paradis et c'est à ce moment que vous m'avez vu faire un geste en avant. J'ai vu également l'Enfer au point de distinguer les réprouvés se dévorant les uns les autres et c'est alors que vous m'avez vu me reculer. J'ai vu dans l'Enfer 'Amr-ben (Lohayy, celui qui a laissé en liberté les chamelles votives. (à la suite de voeux faits au cours de voyage, de maladie ou de danger on donnait la liberté à une chamelle, c'es t-à-dire qu'on la laissait paître en liberté sans lui imposer aucun travail. Cette consécration des animaux à la divinité usitée avant l'islamisme a été interdite par le Coran.)." CHAPITRE XII. 1. Ibn 'Omar rapporte que le Prophète vit une mucosité sur la paroi de la qibla de la mosquée. Il gourmanda les gens de la
mosquée à ce propos et leur dit : "Certes, Dieu est devant chacun de vous quand il fait sa prière. Ne crachez donc pas 2. Anas ibn Mâlik rapporte que le Prophète a dit : "Quand l'un de vous est en prière, il est en tête-à-tête avec le Seigneur. Qu'il ne crache donc pas devant lui, ni à sa droite, mais à sa gauche, sous son pied gauche." CHAPITRE XIII. CHAPITRE XIV. 1. Sahl-ben-Sa'd a dit : "Les fidèles, qui faisaient la prière avec le Prophète, avaient noué leurs voiles autour du cou parce que ces voiles étaient trop courts. On disait alors aux femmes de ne point relever la tête tant que les hommes ne se seraient pas remis complètement sur leur séant." CHAPITRE XV. 1. 'Abdallah a dit : "Je saluai le Prophète pendant qu'il était en train de faire sa prière et il me rendit mon salut. Mais quand nous fûmes de retour (de l'Abyssinie) et que je le saluai, il ne me rendit pas mon salut et dit : "Certes, il y a dans la prière de quoi occuper (suffisamment)." 2. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Le Prophète m'avait envoyé faire une commission pour lui. Je partis donc, et, lorsque je revins après avoir accompli cette commission, j'allai trouver l'Envoyé de Dieu et le saluai ; mais il ne me rendit pas mon salut. Cela me causa une impression si pénible que Dieu seul peut s'en rendre compte. Je me dis en moi-même : Peut-être que l'Envoyé de Dieu m'en veut d'être resté trop longtemps. Je le saluai une seconde fois ; il ne me rendit pas mon salut, ce qui me causa une impression encore plus pénible que la première. Enfin, je le saluai de nouveau et me rendit cette fois mon salut en disant : "La seule chose qui m'ait empêché de te rendre ton salut, c'est que j'étais en train de prier." Le Prophète, à ce moment, était sur sa monture, le visage non dirigé du côté de la qibla." CHAPITRE XVI. 1. Sahl-ben-Sa'd rapporte ceci : "L'Envoyé de Dieu avait appris qu'il s'était passé quelque chose parmi les Benou-'Amr-ben-'Auf,
à Qobâ. Il partit à la tête d'un certain nombre de ses compagnons pour rétablir la paix parmi les Bénou-'Amr. L'Envoyé de Dieu était retenu
par cette affaire quand vint l'heure de la prière. Bilâl alla alors trouver Abou-Bakr et lui dit : "Ô Abou-Bakr, l'Envoyé de Dieu est
retenu en ce moment et l'heure de la prière est venue. "Veux-tu la présider pour les fidèles ? aperçut l'Envoyé de Dieu qui, d'un geste lui ordonna, de continuer la prière. Abou-Bakr leva les mains, dit "louange à Dieu" et
revint en arrière à reculons jusqu'à ce qu'il fut rentré dans le premier rang. Le Prophète s'avança alors, dirigea la prière et
quand il eut fini, il se tourna vers les fidèles et leur dit : "Ô fidèles ! pourquoi, lorsqu'il vous arrive quelque chose pendant la
prière, vous mettez-vous à battre des mains. Les applaudissements sont le lot des femmes. Que celui à qui il arrive quelque
chose pendant la prière, dise donc : "Gloire à Dieu." Puis se tournant vers Abou-Bakr, il ajouta : "Ô Abou-Bakr, pourquoi n'as-tu
pas continué à présider la prière quand je t'en ai fait signe ? CHAPITRE XVII. 1. Abou Hourayra a dit : "Le Prophète a défendu d'appuyer sa main sur la hanche pendant la prière." 2. Suivant isnâd différent, Abou Hourayra a dit : "Il a été interdit au fidèle de prier la main appuyée sur la hanche." CHAPITRE XVII. 1. 'Aqba-ben-El-Hârits a dit : "Je fis un jour la prière de l'asr avec le Prophète. A peine eut-il terminé la salutation finale qu'il se leva précipitamment et entra chez une de ses femmes. Puis, comme il sortait de chez elle et qu'il voyait sur la figure des fidèles qu'ils étaient surpris de sa précipitation, il dit : "Pendant la prière, j'ai pensé à de la poudre d'or que nous avions chez nous. J'étais contrarié de la garder jusqu'au soir ou jusqu'au lendemain, et alors j'ai donné l'ordre de la distribuer." 2. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand on fait l'appel à la prière, Satan s'enfuit en faisant des pétarades afin que les fidèles n'entendent point cet appel. Aussitôt que le muezzin se tait, Satan revient. Quand on fait le second appel, Satan s'enfuit de nouveau et il revient quand le muezzin se tait. Il ne cesse alors d'être auprès du fidèle et de lui dire de se souvenir de choses dont il ne se souvient plus, si bien que le fidèle ne sait plus où il en est de sa prière." Abou-Salama-ben-Abderrahman a dit : "Lorsqu'il arrivera à l'un de vous d'être ainsi troublé, qu'il fasse deux prosternations tout en restant assis." Abou-Salama a entendu ceci de la bouche de Abou Hourayra. 3. Abou Hourayra a dit : "Les gens disent que Abou Hourayra exagère. Eh bien, je rencontrai un homme et lui demandai ce que
l'Envoyé de Dieu avait récité du Coran la veille à la prière du soir. "Je ne sais pas, me répondit-il. |
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