10 - L'appel à la prière | Islamopédie
Accueil > Bibliothèque > Boukhâri

L'authentique

Tome 1

< 1 - La révelation a son début

< 2 - La foi

< 3 - La science

< 4 - Les ablutions

< 5 - La lotion

< 6 - Les menstrues

< 7 - La lustration

< 8 - La priere

< 9 - Les heures fixées pour la priere

< 10 - L'appel a la priere

< 11 - Le vendredi

< 12 - La priere en cas de danger

< 13 - Les deux fêtes

< 14 - La rak'a impaire

< 15 - Les rogations

< 16 - Les éclipses

< 17 - La prosternation (pendant la récitation du Coran)

< 18 - L'abrégement de la priere

< 19 - La priere nocturne

< 20 - La supériorité de la priere (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine

< 21 - Les catégories d'actes permis pendant la priere

< 22 - Les distractions dans la priere

< 23 - Les funérailles

< 24 - La dîme

< 25 - Le pèlerinage

< 26 - La visite pieuse

< 27 - Le pélerin empéché

< 28 - L'expiation du délit de chasse et d'autres choses analogues

< 29 - Les mérites de Médine

< 30 - Le jeûne

< 31 - La priere (en commun) pendant les nuits de Ramadan

< 32 - L'excellence de la nuit du destin

< 33 - La retraite spirituelle

Tome 2

< 34 - Des ventes

< 35 - De la vente à livrer

< 36 - Du retrait

< 37 - Du salariat

< 38 - Des délégations

< 39 - De la caution

< 40 - Du mandat

< 41 - De l'ensemencement et du contrat d'ensemencement

< 42 - Du contrat d'arrosage

< 43 - Du prêt, du paiement des dettes de l'interdiction et de la déconfiture

< 44 - Des litiges

< 45 - Des objets trouvés

< 46 - Des actes injustes et de la spoliation

< 47 - Des contrats de société

< 48 - Du gage

< 49 - De l'affranchissement

< 50 - De l'affranchi contractuel

< 51 - De la donation

< 51 bis - De la donation viagère ('Omra ou Roqra)

< 52 - Des témoignages

< 53 - De la conciliation

< 54 - Des stipulations

< 55 - Des testaments

< 56 - De la guerre sainte

< 57 - De la prescription du quint

< 58 - La capitation

< 59 - Du commencement de la Création

< 60 - Des prophètes

< 61 - Les Fastes

< 62 - Des mérites des compagnons du Prophète

Tome 3

< 63 - Des fastes des Ansâr

< 64 - Des expéditions militaires

< 65 - De l'interprétation du Coran

< 66 - Des mérites du Coran

< 67 - Du mariage

< 68 - De la répudiation

< 69 - Des dépenses d'entretien

< 70 - Des aliments

< 71 - De l'Aqîqa

Tome 4

< 72 - Des animaux à égorger et du gibier

< 73 - Des sacrifices rituels

< 74 - Des boissons

< 75 - Des malades

< 76 - De la médecine

< 77 - Des vêtements

< 78 - De l'éducation

< 79 - De l'autorisation à demander pour entrer chez autrui

< 80 - Des invocations

< 81 - Des menus faits de la vie

< 82 - Du destin

< 83 - Des serments et des voeux

< 84 - De l'expiation des serments

< 85 - Des successions

< 86 - Des peines criminelles

< 87 - Du prix du sang

< 88 - Du fait de chercher à ramener dans la bonne voie les apostats et les rebelles et de les combattre

< 89 - De la contrainte

< 90 - Des stratagèmes

< 91 - De l'interprétation des songes

< 92 - Des mauvaises passions ou - des tentations

< 93 - Des sentences

< 94 - Du souhait

< 95 - De l'information fournie par une seule personne

< 96 - Du fait de prendre pour appui le livre d'Allah et la Tradition (Sunnah)

< 97 - De l'unité de Dieu

Tome 5
Télévisions Radios Accueil Bibliothèque Vidéothèque

10 - L'appel à la prière
( Accueil > Bibliothèque > Boukhâri)

CHAPITRE PREMIER.
- Du début de l'appel à la prière et du second appel. -- De ces mots du Coran : "Lorsque vous appelez à la prière, ils se font de cet appel un sujet de plaisanterie et un jeu ; et cela parce que ce sont des gens qui ne comprennent point" (sourate V, verset 63). -- De ces autres paroles du Coran : "Lorsqu'on vous appelle à la prière le jour du vendredi" (sourate LXII, verset 9).

1. Anas a dit : "On parlait d'allumer des feux, de se servir de crécelles ; on rappelait ce que faisaient les chrétiens et les juifs, quand Bilâl reçut l'ordre de faire l'appel à la prière, deux fois pour le premier appel, une fois pour le second."

2. Ibn 'Omar disait : "Au début de leur arrivé à Médine, les Musulmans se réunissaient et s'indiquaient entre eux le moment de la prière sans qu'on les y appelât. Un jour, comme on s'entretenait de ce sujet, un des fidèles dit : "Servez-vous d'une crécelle pareille à la crécelle des Chrétiens.
- Non, dit un autre, employez une trompette pareille à la corne dont les juifs font usage.
- Pourquoi, demanda 'Omar, ne chargeriez-vous pas un homme d'entre vous de faire l'appel à la prière ?" Là-dessus l'Envoyé de Dieu dit à Bilâl : "Ô Bilâl, lève-toi et appelle à la prière."

CHAPITRE II.
- L'appel à la prière se répète deux fois.

1. Anas a dit : "Bilâl reçut l'ordre de répéter deux fois l'appel à la prière, mais de ne prononcer qu'une seule fois le second appel, sauf pour ces mots : "L'heure de la prière est venue."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "Quand les fidèles furent devenus nombreux, ils parlèrent d'indiquer l'heure de la prière par quelque chose qui la leur ferait connaître. Les uns proposèrent d'allumer un feu ; d'autres, d'agiter une crécelle. C'est alors que Bilâl reçut l'ordre de faire deux fois le premier appel à la prière et une seule fois le second."

CHAPITRE III.
- Sauf ces mots : "L'heure de la prière est venue" le second appel n'a lieu qu'une fois.

1. Anas a dit : "Bilâl reçut l'ordre de faire par deux fois le premier appel à la prière et une seule fois seulement le second appel.
- Comme je répétais cela à Ayyoub, dit Isma'îl, il ajouta : sauf ces mots : "l'heure de la prière est venue".

CHAPITRE IV.
- Du mérite de l'appel à la prière.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsqu'on fait l'appel à la prière, Satan tourne le dos et fait des pets afin de ne pas entendre cet appel. Quand le premier appel est terminé, il se retourne en faisant face jusqu'au moment où le second appel a lieu. Alors il tourne de nouveau le dos pour faire face ensuite, quand ce second appel est terminé. Il cherche à troubler la conscience du fidèle en lui disant : "Songe à ceci, songe à cela", rappelant des choses auxquelles le fidèle ne pensat pas. Il espère ainsi arriver à ce que le fidèle ne sache plus où il en est de sa prière."

CHAPITRE V.
- De l'élévation de la voix pour l'appel à la prière. -- 'Omar-ben-'Abdelazîz a dit : "Fais l'appel à la prière sans vocalises, sinon débarrasse-nous de ta présence."

1. 'Abdallah-ben-'Abderrahman-ben-Abou-Sa'sa'a rapporte que Abou-Sa'îd-El-Khodri lui dit un jour : "Je vois que tu aimes la vie pastorale et le désert. Quand tu seras au milieu de tes troupeaux ou dans le désert et que tu feras l'appel à la prière, élève la voix en le prononçant, car aussi loin que porte la voix de celui qui appelle à la prière, quiconque l'entendra, génie, homme ou objet ne manquera pas de venir témoigner en sa faveur au jour de la Résurrection."

Abou-Sa'îd a ajouté : "Voilà ce que j'ai entendu de la bouche du Prophète."

CHAPITRE VI.
- De l'effusion du sang qu'empêche l'appel à la prière.

1. Anas ibn Mâlik rapporte ceci : "Lorsque le Prophète nous menait à une expédition contre une tribu, nous ne commencions jamais l'attaque avant le matin. Si, à ce moment, le Prophète entendait l'appel à la prière, il s'abstenait de toute hostilité ; s'il n'entendait pas d'appel à la prière, il brusquait l'attaque.

"Quand nous fîmes l'expédition contre Khaïbar, nous atteignîmes cette localité pendant la nuit. Au jour, le Prophète n'ayant pas entendu d'appel à la prière, monta à cheval. Pour moi, je montai en croupe de Abou-Talha et mon pied frôla celui du Prophète.

"Les gens de Khaïbar sortaient de la ville avec leurs paniers et leurs pelles, quand ils aperçurent le Prophète : "Mohamed ! s'écrièrent-ils ; par Dieu, c'est Mohamed et son armée !" A cette vue, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Dieu est grand ! Dieu est grand ! Khaïbar est perdue ! car, lorsque nous descendons sur le territoire d'une tribu, quel jour néfaste se lève pour ceux qui ont été prévenus du châtiment qui les attend."

CHAPITRE VII.
- Que doit-on dire lorsqu'on entend celui qui appelle à la prière ?

1. Abou-Sa'îd-el-Khodry rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand vous entendrez l'appel à la prière, dites exactement ce que dira le muezzin."

2. 'Aïssa-ben-Talha rapporte qu'un jour Mo'âwiya, entendant le muezzin, répéta mot pour mot ses paroles y compris ces mots : "Je témoigne que Mohamed est l'Envoyé de Dieu".

3. Un de nos frères, a dit Yahya-ben-Abou-Ketsîr, a rapporté que, lorsqu'il entendait ces mots : "Venez à la prière", Mo'âwiya disait : "Il n'y a de force et de puissance qu'en Dieu." Ainsi avons-nous entendu dire votre Prophète, ajoutait-il.

CHAPITRE VIII.
- De l'invocation à la suite de l'appel à la prière.

1. D'après Djâbir-ben-'Abdallah, l'Envoyé de Dieu a dit : "Celui qui, après avoir entendu l'appel à la prière, prononce ces mots : "Ô mon Dieu, toi le Seigneur à qui s'adressent cette invocation parfaite et la prière éternelle, donne à Mohamed la place éminente et la supériorité ; envoie-le au poste glorieux que tu lui as promis", celui-là mon intercession lui sera sûrement acquise au jour de la Résurrection."

CHAPITRE IX.
- Du tirage au sort pour le choix du muezzin. -- On rapporte que certains fidèles ne s'accordant point pour le choix du muezzin, Sa'd-ben-Abou-Waqqâs le fit tirer au sort parmi eux.

1. Selon Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Si les fidèles savaient tout ce qu'il y a (de mérites) à faire l'appel à la prière et à occuper le premier rang (à la prière) et qu'ils ne trouvassent pas d'autres moyens pour y arriver que le tirage au sort, certes ils tireraient au sort. S'ils savaient le mérite qu'il y a à prier de bonne heure, ils se hâteraient d'y accourir. Et enfin, s'ils savaient tout ce qu'il y a (de mérites) dans la prière du soir et celle du matin, ils y accourraient, fussent-ils obligés de se traîner à quatre pattes."

CHAPITRE X.
- Des paroles étrangères introduites dans l'appel à la prière. -- Solaïman-ben-Sorad parla en faisant l'appel à la prière. Al-Hasan a dit : "Il n'y a aucun mal à rire pendant le premier appel à la prière ou pendant le second."

1. 'Abdallah-ben-El-Harits rapporte ce qui suit : "Un jour de forte boue, Ibn 'Abbâs nous fit le prône. Quand le muezzin arriva à ces mots : "Venez à la prière :" Ibn 'Abbâs ordonna de crier : "Faites la prière dans vos demeures." Les fidèles s'étant mis alors à se regarder les uns les autres, Ibn 'Abbâs ajouta : "Un autre, meilleur que moi, a agi ainsi, et pourtant cette prière (en commun) était une chose obligatoire."

CHAPITRE XI.
- De l'appel à la prière fait par un aveugle lorsqu'il a quelqu'un pour le prévenir (que le moment de la prière est venu).

1. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "C'est Bilâl qui fera l'appel à la prière pendant la nuit. Mangez donc et buvez (c'était pendant le ramadan) jusqu'au moment où le fils de Omm-Mektoum vous appellera à la prière." Ibn 'Omar ajoute que cet Ibn-Omm-Mektoum était un homme aveugle qui ne faisait pas l'appel à la prière tant qu'on ne lui avait pas dit : "Voici le matin ! voici le matin !"

CHAPITRE XII.
- De l'appel à la prière après l'aurore.

1. D'après Hafsa, lorsque le muezzin guettait l'heure de l'appel à la prière du matin et, aussitôt que le matin paraissait, le Prophète faisait deux légères rika' avant de procéder à la prière.

2. 'Aïcha a dit : "Le Prophète priait deux légères rika' entre le premier et le second appel de la prière du matin."

3. D'après 'Abdallah-ben-'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "C'est Bilâl qui fera l'appel à la prière durant la nuit. Mangez donc et buvez jusqu'à ce que Ibn-Omm-Mektoum vous appelle à la prière."

CHAPITRE XIII.
- De l'appel à la prière avant l'aurore.

1. Selon 'Abdallah-ben-Mas'oud, le Prophète a dit : "Que l'appel à la prière de Bilâl n'empêche pas l'un de vous
- ou : l'un d'entre vous
- de faire le repas qui précède l'aurore (en ramadan), car il est chargé de l'appel à la prière pendant la nuit, afin de faire coucher celui qui est éveillé et d'éveiller celui qui dort ; ce n'est pas à lui de dire : c'est l'aurore ou le matin." Ce disant, le Prophète fit un geste en levant ses doigts en l'air et en les baissant ensuite vers le sol."

Zohaïr dit que le Prophète fit le geste en plaçant ses deux doigts indicateurs l'un sur l'autre et en les étendant ensuite à droite et à gauche.

2. D'après 'Aïcha, le Prophète dit : "C'est Bilâl qui fera l'appel à la prière durant la nuit. Mangez donc et buvez jusqu'à ce que Ibn-Omm-Mektoum vous appelle à la prière."

CHAPITRE XIV.
- Quel intervalle doit séparer le premier appel à la prière du second appel.

1. 'Abdallah-ben-Moghaffal-El-Mozani rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Entre le premier appel à la prière et le second appel, il y a le temps, pour qui le veut, de faire une prière trois fois."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "Aussitôt que le muezzin faisait l'appel à la prière, des fidèles, d'entre les Compagnons du Prophète, se rendaient en toute hâte vers les piliers de la mosquée et, en attendant l'arrivée du Prophète, ils priaient ainsi deux rika' avant la prière du coucher du soleil. Il n'y avait donc pas d'intervalle entre le premier appel et le second appel."

D'après Cho'ba, il n'y avait qu'un léger intervalle entre les deux appels.

CHAPITRE XV.
- De ceux qui attendent le second appel à la prière.

1. 'Aïcha a dit : "Quand le muezzin se taisait après le premier appel à la prière de l'aurore, l'Envoyé de Dieu se levait et faisait deux légères rika' avant la prière de l'aurore et après que l'aurore lui avait apparu. Il se couchait ensuite sur le côté droit et demeurait ainsi jusqu'au moment où le muezzin venait vers lui pour le second appel."

CHAPITRE XVI.
- Entre le premier appel et le second appel quiconque le veut peut faire une prière.

1. D'après 'Abdallah-ben-Moghaffal, le Prophète a dit : "Entre les deux appels à la prière on peut faire une prière ; entre les deux appels on peut faire une prière." Et après avoir dit cela une troisième fois il ajouta : "Si on le veut."

CHAPITRE XVII.
- De celui qui a dit : En voyage qu'une seule personne fasse l'appel à la prière.

1. Mâlik-ben-El-Howaïrits a dit : "A la tête d'un groupe de mes contribules je vins trouver le Prophète. Nous demeurâmes auprès de lui pendant vingt jours. Il était compatissant et aimable. Voyant que nous avions le désir de retourner auprès des nôtres, il nous dit : "Retournez vers les vôtres, demeurez parmi eux, instruisez-les et priez. Lorsque viendra l'heure de la prière qu'un seul de vous fasse l'appel à la prière et que le plus âgé parmi vous la dirige."

CHAPITRE XVIII.
- Du premier appel à la prière et du second appel pour les voyageurs en troupes. De ces mêmes appels à 'Arafa et à Mozdalifa. De la formule employée par le muezzin lorsque la nuit est froide ou pluvieuse : Faites la prière dans vos demeures.

1. Abou-Dzarr a dit : "Nous étions en voyage avec le Prophète. Le muezzin voulut faire l'appel à la prière. "Attends qu'il fasse plus frais ! dit le Prophète." Le muezzin voulut une seconde fois appeler à la prière : "Attends qu'il fasse plus frais ! répéta le Prophète." Puis le puezzin voulant de nouveau faire l'appel à la prière, le Prophète lui dit : "Attends qu'il fasse plus frais ! Attends qu'il fasse plus frais ! lui cria le Prophète, et attends que l'ombre des collines soit égale à leur hauteur." Enfin il ajouta : "La chaleur excessive est une émanation de la Géhenne."

2. Mâlik-ben-El-Howaïrits a dit : "Deux hommes qui voulaient entreprendre un voyage vinrent trouver le Prophète. "Quand, dit celui-ci, vous serez en route, faites le premier appel à la prière, puis le second appel, et que le plus âgé de vous deux dirige la prière."

3. Mâlik a dit : "Nous allâmes trouver le Prophète, et nous étions de tout jeunes gens à peu près du même âge. Nous séjournâmes auprès de lui vingt jours et vingt nuit. L'Envoyé de Dieu était compatissant et aimable. Quand il pensa que nous avions envie
- ou : le désir
- de revoir nos familles, il nous demanda qui nous avions laissé derrière nous. Nous l'en instruisîmes et alors il nous dit : Retournez vers les vôtres ; demeurez parmi eux, instruisez-les, ordonnez leur..."
- et il parla de certaines choses que j'ai en partie retenues et en partie oubliées
- : "Priez comme vous m'avez vu prier et, lorsque viendra l'heure de la prière, que l'un de vous fasse l'appel à la prière et que le plus âgé d'entre vous la "dirige".

4. Nâfi a dit : "Par une nuit froide, tandis que nous étions à Dejnân (petite montagne à un berîd de la Mecque), Ibn 'Omar fit l'appel à la prière, puis il dit : "Priez dans vos demeures." Il nous raconta ensuite que l'Envoyé de Dieu avait ordonné au muezzin de faire l'appel à la prière et d'ajouter immédiatement après : "Priez dans vos demeures". La nuit était froide ou pluvieuse et on était en voyage."

5. Abou-Djohaïfa a dit : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu à Al-Abtah. Ce jour-là Bilâl vint le trouver, lui annonça la prière, puis emporta la pique qu'il ficha à terre devant l'Envoyé de Dieu à Al-Abtah. Après cela Bilâl fit le second appel à la prière."

CHAPITRE XIX.
- Le muezzin doit-il promener sa voix de-ci de-là. Doit-il tourner (à droite et à gauche) quand il fait l'appel à la prière. -- On rapporte que Bilâl mettait un doigt sur chacune de ses deux oreilles. -- Ibn 'Omar ne mettait pas un doigt sur chacune de ses deux oreilles. -- Ibrahîm a dit : Il n'y a aucun mal à appeler à la prière sans avoir fait ses ablutions. --'Atâ a dit : L'ablution est un devoir et une chose prescrite. --'Aïcha a dit : Le Prophète priait Dieu en tout état.

1. Abou-Djohaïfa rapporte qu'il vit Bilâl faire l'appel à la prière. "Je me mis, dit-il, à suivre la direction de sa bouche de-si de-là."

CHAPITRE XX.
- De celui qui dit : La prière nous a fait défaut. -- Ibn-Sîrîn réprouvait qu'on se servît de cette expression : "La prière nous a fait défaut" au lieu de dire : "Nous avons manqué la prière", mais l'expression employée par le Prophète est plus correcte.

1. Abou-Qatâda a dit : "Pendant que nous faisions la prière avec le Prophète on entendit un certain bouhaha ; sa prière terminée, le Prophète demanda aux auteurs de ce bruit ce qu'il y avait. "Nous nous hâtions d'arriver à la prière, répondirent-ils.
- N'agissez plus ainsi, répliqua le Prophète ; quand vous vous rendez à la prière vous devez être calmes. Faites avec les autres la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez ensuite la partie que vous avez manquée."

CHAPITRE XXI.
- On ne doit pas courir pour aller à la prière ; rendez-vous-y avec calme et dignité. -- Faites avec les autres la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez ensuite la prière que vous avez manqué.

1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Lorsque vous entendrez le second appel à la prière, rendez-vous-y et soyez calmes et dignes. Ne vous hâtez pas : la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps vous la ferez avec les autres et vous compléterez ensuite ce que vous avez manqué.

CHAPITRE XXII.
- Les fidèles doivent se lever pour la prière au moment du second appel, dès qu'ils voient l'Imam.

1. D'après Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit : "Aussitôt que le deuxième appel aura été fait, attendez pour vous lever que vous me voyiez."

CHAPITRE XXIII.
- Le fidèle ne doit pas courir pour se rendre à la prière, ni se lever précipitamment pour la commencer ; qu'il se lève avec calme et dignité.

1. Selon Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit : "Aussitôt que le second appel aura été fait, attendez pour vous lever que vous me voyiez et soyez calmes."

CHAPITRE XXIV.
- Peut-on, quand on a un motif, sortir de la mosquée ?

1. Selon Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu se rendit un jour à la mosquée après le second appel à la prière et alors que les fidèles s'étaient déjà tous placés en rangs. Il était arrivé à la place où d'ordinaire il priait et nous attendions qu'il prononçât le takbir, lorsqu'il s'en alla en disant : "Gardez vos places." Nous restâmes dans cette posture en attendant son retour et il arriva la tête dégouttant d'eau, car il était allé se laver.

CHAPITRE XXV.
- Quand l'Imam dit aux fidèles de garder leurs places jusqu'à son retour, ils doivent l'attendre.

1. Abou Hourayra a dit : "Le second appel à la prière avait été fait, les fidèles s'étaient installés, quand l'Envoyé de Dieu entra dans la mosquée. Il s'avança, mais, comme il était en état d'impureté, il dit aux fidèles : "Restez à vos places". Il rentra chez lui, se lava, puis revint la tête encore dégouttant d'eau et il dirigea la prière."

CHAPITRE XXVI.
- Au sujet de ces paroles que dit un homme au Prophète : "Nous n'avons pas fait la prière."

1. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte ceci : "Le jour de la bataille du Fossé, 'Omar-ben-El-Khattâb vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, par Dieu ! j'ai eu à peine le temps de faire ma prière (de l'après-midi) au moment où le soleil allait se coucher." Or cela se passait à une heure postérieure à celle où celui qui jeûne peut prendre un repas ; le Prophète dit alors : "Moi non plus, par Dieu ! je n'ai pas fait ma prière." Il descendit ensuite à Bothân où je l'accompagnai ; il y fit ses ablutions, accomplit la prère de l'après-midi bien que le soleil fût déjà couché. Après cela, il fit la prière du coucher du soleil."

CHAPITRE XXVII.
- Une affaire imprévue retient l'Imam après le second appel à la prière.

1. Anas a dit : "Le second appel à la prière était achevé et le Prophète resta néanmoins à s'entretenir en particulier avec un homme dans un coin de la mosquée. Il ne se leva pour faire la prière que quand tous les fidèles s'étaient endormis."

CHAPITRE XXVIII.
- Des conversations après que le second appel à la prière a été fait.

1. Homaïd a dit : "J'interogeai Tsâbit-El-Bonâni sur le cas d'un homme qui causerait après le second appel à la prière. Il me rapporta alors que Anas ibn Mâlik avait dit : "Le second appel à la prière était fait quand un homme survint qui retint le Prophète après le second appel."

CHAPITRE XXIX.
- De l'obligation de la prière en commun. -- Al-Hasan a dit : Si, par tendresse, la mère d'un musulman défend à son fils d'aller faire en commun la prière du soir, ce fils ne doit pas lui obéir.

1. Suivant Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu dit : "Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! j'ai songé parfois à donner l'ordre d'apporter du bois brûler, puis, quand il serait là, d'enjoindre de faire l'appel à la prière et de désigner quelqu'un pour la diriger, afin de pouvoir retourner sur mes pas et de mettre le feu aux habitations des gens (qui ne sont pas allés à la prière). Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! si l'un de ces gens-là savait y trouver quelques os gras ou deux beaux pieds de mouton, il n'aurait garde de manquer à la prière du soir."

CHAPITRE XXX.
- Du mérite de la prière en commun. -- Quand il arrivait trop tard pour prendre part à la prière en commun, Al-Aswad se rendait dans une autre mosquée. -- anas, venu tardivement dans une mosquée où l'on venait de terminer la prière, fit le premier et le second appel à la prière et recommença la prière en commun.

1. Selon Abdallah-ben-'Omar l'Envoyé de Dieu a dit : "Faites la prière en commun, elle est de vingt-sept degrés supérieure à celle faite isolément."

2. Abou-Sa'îd-El-Khodry rapporte avoir entendu le Prophète prononcer ces mots : "La prière en commun est supérieure de vingt-sept degrés à la prière faite isolément."

3. Suivant Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "La prière qu'un homme fait en commun vaut vingt-sept fois celle qu'il fait dans sa maison ou au marché. Voici comment : lorsqu'il a fait ses ablutions et qu'il les a bien faites, puis qu'il se rend à la mosquée ne sortant que dans le seul but d'y faire sa prière, il n'est pas un pas qu'il ne fasse sans que celui-ci ne l'élève d'un degré et ne lui efface un péché. Quand ensuite il prie, aussi longtemps qu'il reste en prière, les anges invoquent Dieu pour lui en disant : "Ô mon Dieu, répands sur lui tes bénédictions et sois-lui miséricordieux !" Enfin chacun de vous ne cesse d'être en prière tant qu'il attend l'heure de la prière."

CHAPITRE XXXI.
- Du mérite de la prière de l'aurore faite en commun.

1. Abou Hourayra a dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu prononcer ces mots : "La prière de l'un de vous faite en commun surpasse de vingt-sept fois la prière faite isolément. Les anges de la nuit et ceux du jour s'assemblent lors de la prière de l'aurore."

Abou Hourayra ajoutait : "Si vous le voulez, récitez du Coran, car la récitation du Coran à l'aurore a de (nombreux) témoins." (Sourate XVII, verset 80).

Suivant Abdallah-ben-'Omar, le Prophète aurait dit : "Elle la surpasse de vingt-sept fois."

2. Omm-Ed-Derdâ disait : "Abou-'d-Derdâ entra chez moi tout en colère. "Qu'est-ce qui t'a irrité ? lui demandai-je.
- Par Dieu ! me répondit-il, c'est que je vois que des prescriptions de Mohamed on n'a gardé qu'une seule chose, faire la prière en commun."

3. D'après Abou-Mousa, le Prophète a dit : "Ceux des fidèles qui, pour la prière, recevront la plus grande récompense, seront ceux qui seront les plus éloignés, c'est-à-dire ceux qui auront la marche la plus longue à faire (pour aller à la mosquée). Celui qui attend, pour sa prière, le moment de la faire en même temps que l'imam, aura une récompense plus belle que celui qui prie (seul) et se couche ensuite."

CHAPITRE XXXII.
- Du mérite de la hâte à faire de midi.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Un homme qui, sur sa route, trouve une branche d'épines et l'écarte de son chemin, Dieu lui en saura gré et lui pardonnera ses péchés."

Puis le Prophète ajouta : "On est martyr dans cinq circonstances : quand on meurt de la peste ; quand on succombe à des coliques (le mot doit s'entendre de toutes les maladies des entrailles : dysenterie, coliques, et vraisemblablement choléra.) ; quand on se noie ; quand on périt dans un éboulement et quand on est tué en combattant dans la voie de Dieu."

Le Prophète dit encore : Si les fidèles savaient ce qu'il y aura pour ceux qui font l'appel à la prière et qui occupent le premier rang à l'office, et qu'ils n'aient d'autre moyen d'arriver à ces deux choses que de tirer au sort, ils tireraient sûrement au sort. S'ils savaient ce qu'il y aura pour celui qui se hâtera pour faire la prière, ils y courraient à l'envi. S'ils savaient ce qu'il y aura pour celui qui fait les prières du soir et du matin, ils n'y manqueraient point, dussent-ils y aller à quatre pattes."

CHAPITRE XXXIII.
- Du compte qui sera tenu des pas.

1. D'après Anas ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Ô Benou-Salima, ne sera-t-il donc pas tenu compte de vos pas ?"

Modjâhid dit que dans ces mots du Coran : "Nous inscrivons ce qu'ils ont accompli et les traces qu'ils laissent" (sourate XXXVI, verset 11), le mot trace signifie empreinte de pas.

2. Anas rapporte que les Benou-Salima voulaient changer de place leurs demeures pour s'établir près du Prophète. L'Envoyé de Dieu, trouvant mauvais qu'ils fissent le vide (aux alentours) de Médine, dit à ces Benou-Salima : "Ne vous sera-t-il donc pas tenu compte de vos pas ?"

Par ce mot pas, di Mohjâhid, il faut entendre les traces que leurs pieds laissaient sur le sol.

CHAPITRE XXXIV.
- Du mérite de la prière du soir faite en commun.

1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Il n'y a pas de prières plus pénibles que celles de l'aurore et du soir pour les hypocrites. S'ils savaient ce qu'il y aurait pour eux dans ces deux prières, il s'y rendraient, dussent-ils pour cela marcher à quatre pattes. Parfois j'ai songé à ordonner au muezzin de faire le second appel à la prière, puis d'enjoindre à un homme de diriger la prière des fidèles, et ensuite moi de prendre une torche enflammée et de mettre le feu aux demeures de ceux qui, après l'appel, ne se seraient point rendus à la prière."

CHAPITRE XXXV.
- On est en commun quand on est deux et plus de deux.

1. Selon Mâlik-ben-El-Howaïrits, le Prophète a dit : "Lorsque l'heure de la prière sera venue, faites tous deux le premier et le second appel à la prière, et qu'ensuite le plus âgé de vous deux préside la prière."

CHAPITRE XXXVI.
- De celui qui s'assoit à la mosquée en attendant l'heure de la prière (en commun). De l'excellence des mosquées.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Les anges prient sur l'un de vous tant qu'il reste à l'endroit où il fait sa prière et qu'il ne lui survient aucune impureté accidentelle. Ces anges disent : "Ô mon Dieu, pardonne-lui, sois-lui miséricordieux !" Un fidèle ne cesse d'être en état de prière tant que la prière qu'il a à faire le retient à la mosquée et qu'aucune autre raison ne l'empêche de retourner chez les siens."

2. Abou Hourayra rapporte que le Prophète a dit : "Il y a sept sortes de personnes que Dieu protègera de son ombre le jour où il n'y aura plus d'autre ombre que la sienne : l'imam (il s'agit ici du prince ou khalife et non du fidèle qui dirige la prière.) juste ; l'adolescent qui a grandi dans l'adoration du Seigneur ; l'homme dont le coeur est attaché aux mosquées ; le couple d'hommes qui s'aiment en Dieu d'une affection réciproque, s'unissent à cause de lui et se séparent pour lui ; celui qui, sollicité par une femme de haut rang et belle, lui répond : "Je crains Dieu" ; celui qui fait l'aumône de façon si discrète que sa main gauche ne sait pas ce que donne sa main droite ; enfin celui qui, dans la solitude, loue Dieu au point qu'il fond en larmes."

3. Homaid a dit : "Comme on demandait à Anas si le Prophète se servait d'un anneau, il répondit : "Oui, une fois il avait retardé la prière du soir jusqu'au milieu de la nuit. Alors, après avoir prié, il se tourna vers nous et dit : D'autres ont fait leur prière et se sont couchés, mais vous vous n'avez pas cessé d'être en prière tout le temps que vous avez attendu l'heure de la prière." Il me semble encore, ajoute Anas, voir briller son anneau."

CHAPITRE XXXVII.
- Du mérite de celui qui va matin et soir à la mosquée.

1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Celui qui va matin et soir à la mosquée, Dieu lui réservera au Paradis une station pour chaque fois qu'il y aura été matin et soir."

CHAPITRE XXXVIII.
- Quand le second appel est fait on ne peut plus faire d'autre prière que la prière canonique.

1. Suivant divers isnâd, Hafs-ben-'Âsim rapporte que l'Envoyé de Dieu vit un homme qui, le second appel à la prière terminé, pria deux rika' (surérogatoire). Quand l'Envoyé de Dieu eut achevé de prier, les fidèles l'entourèrent, et alors il dit à l'homme : "La prière du matin a-t-elle donc quatre rika' ? La prière du matin a-t-elle donc quatre rika' ?"

CHAPITRE XXXIX.
- Limite à laquelle le malade assiste à la prière.

1. Al-Aswad rapporte ce qui suit : "Nous étions chez 'Aïcha parlant du zèle qu'on doit apporter à la prière, du respect qui lui est dû, quand 'Aïcha nous dit : "Au cours de la maladie qui emporta le Prophète, l'heure étant venue on fit l'appel à la prière : "Qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger la prière des fidèles, s'écria-t-il." Quelqu'un fit l'observation suivante au Prophète : "Abou-Bakr est un homme sensible ; quand il se tiendra à ta place il ne pourra pas diriger la prière des fidèles." Le Prophète, là-dessus, réitéra son ordre ; on lui renouvela l'objection. Alors, répétant son ordre pour la troisième fois, il dit : "En vérité, vous êtes comme les dames égyptiennes (cf : sourate XII du Coran) de Joseph, allez dire à Abou-Bakr qu'il dirige la prière des fidèles !" Abou-Bakr se rendit donc à la mosquée et dirigea la prière. Le Prophète, se trouvant légèrement mieux, se rendit à ce moment à la mosquée en marchant appuyé sur deux hommes. Il me semble encore le voir traînant à terre ses deux pieds tant il souffrait. Abou-Bakr voulait se retirer, mais le Prophète lui fit signe de rester à sa place. On amena le Prophète jusqu'à Abou-Bakr et il s'assit à côté de ce dernier."

Comme on demandait à Al-A'mach si Abou-Bakr suivait la prière du Prophète tandis que les fidèles suivaient celle d'Abou-Bakr, Al-A'mach fit signe de la tête que : oui.

Mo'$awiya ajouta que le Prophète s'assit à la gauche de Abou-Bakr et qu'Abou-Bakr pria debout.

2. D'après 'Obaïd-Allah-ben-'Abdallah, 'Aïcha a dit : "Le Prophète se sentit lourd et ses souffrances devinrent fort vives ; il demanda alors à ses femmes l'autorisation de passer le temps de sa maladie dans ma chambre. Elles lui en donnèrent l'autorisation. Il vint traînant ses pieds sur le sol et soutenu par deux hommes : Ibn 'Abbâs et un autre individu."

"Comme, dit 'Obaïd-Allah, je rappelais à Ibn 'Abbâs ce qu'avait raconté 'Aïcha, il me dit : "Sais-tu qui était l'individu que 'Aïcha n'a pas nommé ?
- Non, lui répondis-je.
- C'était, reprit-il, 'Ali-ben-Abou-Tâlib."

CHAPITRE XL.
- De la tolérance accordée de faire la prière chez soi en cas de pluie ou pour un motif (sérieux).

1. Nâfi rapporte que Ibn 'Omar fit l'appel à la prière par une nuit froide et venteuse, et qu'il ajouta : "Eh ! bien, faites la prière chez vous." Quand la nuit était froide et pluvieuse, disait Ibn 'Omar, l'Envoyé de Dieu donnait l'ordre au muezzin de dire : "Eh ! bien, priez chez vous."

2. Mahmoud-ben-Er-Rabi'-El-Ansâri rapporte ce qui suit : "'Itbân-ben-Mâlik, qui dirigeait la prière de ses contribules, était aveugle. Un jour il dit à l'Envoyé de Dieu : "Ô Envoyé de Dieu, il y a l'obscurité et le torrent, et je suis privé de la vue. Viens donc prier dans ma demeure à un endroit dont je me servirai ensuite comme oratoire." L'Envoyé de Dieu se rendit alors chez lui et lui dit : "Où veux-tu que je prie ? 'Itbân lui indiqua un endroit de la maison où l'Envoyé de Dieu fit la prière."

CHAPITRE XLI.
- L'Imam doit-il faire la prière quel que soit le nombre des personnes présentes et le prédicateur doit-il faire le prône le vendredi quand il pleut.

1. 'Abdallah-ben-El-Hârits a dit : "Un jour qu'il y avait une boue épaisse, Ibn 'Abbâs fit le prône. Il donna l'ordre au muezzin, quand il serait arrivé à ces mots : "Venez à la prière.", d'ajouter : "Faites la prière dans vos demeures." Comme les fidèles se regardaient les uns les autres pour manifester en quelque sorte leur réprobation, Ibn 'Abbâs leur dit : "On dirait que vous blâmez ce que je viens de faire et pourtant un autre qui valait mieux que moi
- et il entendait par là l'Envoyé de Dieu
- a déjà agi ainsi. La prière en commun est certes un devoir strict, mais je répugne à vous imposer un désagrément."

Suivant un autre isnâd, Ibn 'Abbâs aurait dit : "Je répugne à vous infliger le désagrément de venir en enfonçant dans la boue jusqu'aux genoux."

2. Abou-Salama rapporte ceci : "Comme j'interrogeai Abou-Sa'îd-El-Khodri, il me répondit : "Un nuage étant survenu, la pluie tomba et fut si forte qu'elle coula à travers le toit de la mosquée, toit qui était en branches de palmier. Le deuxième appel à la prière terminé, je vis l'Envoyé de Dieu se prosterner dans l'eau et dans la boue si bien que j'aperçus des traces de boue sur son front."

3. Anas-ben-Sîrîn rapporte qu'il entendit Anas ibn Mâlik raconter ce qui suit : "Un jour un homme des Ansâr dit au Prophète : "Il m'est impossible d'aller faire la prière avec toi." Cet homme, était très corpulent. Il prépara un repas pour le PRophète, l'invita à venir dans sa demeure et fit étendre à son intention une natte dont il aspergea les bords. Le Prophète pria deux rika' sur cette natte."

Un homme des gens de Djâroud ayant alors demandé à Anas si le Prophète faisait la prière du milieu de la matinée, Anas répondit : "Je ne lui ai vu faire cette prière que ce jour-là."

CHAPITRE XLII.
- De repas servi au moment où on fait le second appel à la prière. -- Ibn 'Omar mangeait tout d'abord. -- Abou-'d-Derdâ disait qu'il est bon qu'un homme donne satisfaction à ses besoins avant d'aborder la prière afin d'avoir l'esprit dégagé de toute préoccupation.

1. D'après 'Aïcha, le Prophète a dit : "Quand le souper est servi et que vous entendez le second appel à la prière, commencez par souper."

2. Selon Anas ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand le souper est servi, commencez par le manger avant de procéder à la prière du coucher du soleil, et ne vous pressez pas pour faire ce repas."

3. D'après Ibn 'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand le souper de l'un de vous est servi et que l'on fait le second appel à la prière, commencez par manger et ne mettez aucune hâte à terminer votre repas."

Quand on servait le repas à Ibn 'Omar, au moment où l'on faisait le second appel à la prière, il n'allait prier qu'après avoir achevé de manger, bien qu'il entendit l'imam réciter la prière.

Ibn 'Omar, suivant un autre isnâd, rapporte que le Prophète a dit : "Quand l'un de vous est en train de manger, qu'il ne se presse point tant qu'il n'aura pas satisfait son appétit et cela même si le second appel à la prière a été fait."

CHAPITRE XLIII.
- De l'imam appelé à la prière au moment où il est en train de manger.

1. 'Amr-ben-Omayya rapporte ceci : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu occupé à manger une épaule de mouton qu'il dépeçait quand on fit l'appel à la prière. Il se leva aussitôt, jeta son couteau, et fit la prière sans procéder à ses ablutions."

CHAPITRE LXIV.
- De celui qui, entendant le second appel à la prière au moment où il est occupé à des soins domestiques, se rend à la mosquée.

1. Al-Aswad demanda à 'Aïcha à quoi s'occupait le Prophète dans sa demeure. Celle-ci répondit : "Il semblait être en domesticité chez les siens
- elle entendait par là qu'il leur rendait des services domestiques ;
- mais, dès que venait l'heure de la prière, il partait pour aller la faire."

CHAPITRE XLV.
- De celui qui dirige les fidèles à la prière dans le seul but de leur enseigner comment le Prophète la faisait.

1. Abou-Qilâba a dit : "Mâlik-ben-El-Howaïrits vint un jour nous trouver dans cette mosquée-ci (la mosquée de Bassora). "Je vais, dit-il, vous diriger dans une prière ; ce n'est pas une véritable prière que je désire faire, mais je vais prier comme j'ai vu le Prophète le faire.
- Et comment priait-il donc ? demanda Ayyoub.
- Comme notre cheikh que voici, répondit-il." Or ce vieillard, avant de se lever, durant la première rika', s'asseyait lorsqu'il levait la tête après la prosternation."

CHAPITRE XLVI.
- Les gens de science et de mérite ont plus de droit que tout autre à diriger la prière.

1. Abou-Mousa rapporte ceci : "Le Prophète tomba malade et son s'aggrave. "Qu'on donne, s'écria-t-il alors, l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière.
- Mon père, fit observer 'Aïcha, est un homme sensible ; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles à la prière.
- Donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière reprit-il." Et comme 'Aïcha répétait son objection, il lui dit de nouveau : "Donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière. Vraiment vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph !" Un messager alla trouver Abou-Bakr qui dirigea ainsi les fidèles à la prière du vivant du Prophète."

2. 'Aïcha, la mère des Croyants, a dit : "Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu prononça ces paroles : "Donnez l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière.
- Abou-Bakr, fis-je observer, quand il sera à ta place ne se fera pas entendre des fidèles tant il pleurera. Donne donc à 'Omar l'ordre de diriger la prière des fidèles.
- Je priai alors Hafsa de dire au Prophète : "Si Abou-Bakr se tient à ta place, il pleurera tant qu'il ne se fera pas entendre des fidèles ; donne donc l'ordre à 'Omar de diriger la prière des fidèles." Hafsa ayant fait ce que je lui avias demandé, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Silence ! vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph ! qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière.
- Ah ! me dit Hafsa, jamais tu ne m'as fait arriver quelque chose de bien !"

3. Anas ibn Mâlik, qui avait suivi le Prophète, avait été son serviteur et son compagnon, a rapporté ce qui suit : "Abou-Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie à la suite de laquelle le Prophète mourut. Le lundi, pendant que les fidèles étaient rangés pour la prière, le Prophète souleva le store de sa chambre et tourna ses regards vers nous. Il était debout, son visage semblait une feuille de parchemin et il souriait. Nous fûmes si émus de la joie de le voir que nous faillîmes nous lever en désordre. Abou-Bakr se mit à s'éloigner à reculons pour rentrer dans le rang, pensant que le Prophète allait venir diriger lui-même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète nous fit signe d'achever la prière et il laissa ensuite retomber le store. Le même jour il mourut."

4. Anas a dit : "Durant trois jours le Prophète ne sortit pas de chez lui. Puis, comme on venait de faire le second appel à la prière, Abou-Bakr s'avança pour la présider. A ce moment, le Prophète donna l'ordre de soulever le store (de sa chambre) et alors son visage nous apparut. Jamais spectacle plus admirable ne s'offrit à notre vue que celui de l'apparition du visage du Prophète. Il fit signe de la main à Abou-Bakr pour qu'il dirigeât la prière, puis il laissa retomber le store. Il ne nous fut plus ensuite donné de le voir avant sa mort."

5. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte ce qui suit : "Lorsque la maladie de l'Envoyé de Dieu fut devenue grave, on lui parla au sujet de la prière. "Donnez, répondit-il, l'ordre à Abou-Bakr de diriger la prière.
- Mais, dit 'Aïcha, Abou-Bakr est un homme sensible, quand il récitera la prière les larmes le suffoqueront.
- Allez lui enjoindre de faire la prière, répéta-t-il". Et comme 'Aïcha renouvelait son observation, il s'écria de nouveau : "Allez lui enjoindre de faire la prière. Vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph."

CHAPITRE XLVII.
- De celui qui se tient à côté de celui qui dirige la prière lorsque celui-ci est malade.

1. D'après Orwa, 'Aïcha a dit : "Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu enjoignit à Abou-Bakr de présider les fidèles à la prière. Abou-Bakr se conforma à cette injonction. Or, ajoute Orwa, l'Envoyé de Dieu, éprouvant un léger mieux, se rendit à la mosquée au moment où Abou-Bakr voulut lui céder sa place ; mais le Prophète lui fit signe de rester comme il était. L'Envoyé de Dieu s'assit alors sur la même ligne que Abou-Bakr et à son côté, Abou-Bakr suivant la prière du Prophète, tandis que les fidèles suivaient celle d'Abou-Bakr."

CHAPITRE XLVIII.
- Quand quelqu'un préside les fidèles à la prière et qu'il survient celui qui la présidait précédemment, que ce dernier se retire ou non, la prière est valable. -- C'est ce qu'a rapporté 'Aïcha d'après le Prophète.

1. D'après Sahl-ben-Sa'd-Es-Sâ'idi, l'Envoyé de Dieu était allée chez les Benou-'Amr-ben-'Auf pour rétablir la paix parmi eux. Comme l'heure de la prière était arrivée, le muezzin vint trouver Abou-Bakr et lui dit : "Veux-tu présider la prière et alors je ferai le second appel.
- Oui", répondit-il. Abou-Bakr présida donc la prière, mais, au milieu de la cérémonie, l'Envoyé de Dieu arriva à la mosquée. Il se fraya un passage à travers les fidèles et s'arrêta au premier rang dans lequel il prit place. Les fidèles applaudirent des mains, mais Abou-Bakr ne se retourna pas et continua sa prière. Puis, comme les fidèles faisaient plus de bruit, il se retourna et aperçut le Prophète. Celui-ci lui fit signe de demeurer en place. Abou-Bakr éleva les mains et loua Dieu de l'ordre que venait de lui donner l'Envoyé de Dieu en cette circonstance. Après cela, il se retira et alla prendre place dans le premier rang des fidèles. Alors l'Envoyé de Dieu s'avança, fit la prière et quand elle fut achevée il dit : "Ô Abou-Bakr, qu'est-ce donc qui t'as empêché de rester à ta place puisque je t'en avais donné l'ordre ?
- C'est, répondit Abou-Bakr, qu'il n'appartenait pas au fils de Qohâfa de prier en avant de l'Envoyé de Dieu."

Puis, s'adressant aux fidèles, l'Envoyé de Dieu dit : "Pourquoi donc avez-vous applaudi des mains si bruyamment ? Celui d'entre vous qui, étant en prière, éprouve quelque émotion doit dire : "Gloire à Dieu !" et lorsqu'il aura prononcé ces mots on se tournera vers lui. Les applaudissements avec les mains ne conviennent qu'aux femmes."

CHAPITRE XLIX.
- Quand les fidèles sont égaux en instruction religieuse, c'est le plus âgé qui doit présider la prière.

1. Mâlik-ben-El-Howaïrits a dit : "Nous nous rendîmes auprès du Prophète alors que nous étions encore des adolescents et nous y séjournâmes environ vingt jours. Le Prophète, plein de mansuétude, nous dit ensuite : "Si vous retourniez maintenant dans votre pays afin d'enseigner la foi nouvelle à vos contribules ? Ordonner-leur alors de faire telle prière à tel moment. Quand l'heure de la prière viendra, l'un de vous fera l'appel à la prière et le plus âgé la présidera."

CHAPITRE L.
- Quand l'imam est en visite chez quelqu'un, c'est lui qui préside la prière.

1. 'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri a dit : "Le Prophète me demanda la permission d'entrer. Je la lui donnai et alors il me dit : En quel endroit de ta maison veux-tu que je fasse la prière ?" Je lui indiquai l'endroit que je désirais. Il pria pendant que nous étions rangés derrière lui, puis il fit la salutation finale et nous l'imitâmes."

CHAPITRE LI.
- L'imam n'a été institué que pour qu'on l'imitât. -- Durant la maladie qui occasionna sa mort, le Prophète présida la prière tout en restant assis. -- Ibn Mas'oûd a dit : "Celui qui relève la tête avant l'imam, la baissera et restera ainsi autant de temps qu'il a eu la tête relevée avant lui. Ensuite, il imitera de nouveau l'imam." -- Al-Hasan a dit : "Celui qui a prié deux rika' avec l'imam, mais qui n'a pas pu se prosterner, se prosternera deux fois lors de la dernière rika'. Ensuite, il refera la première rika' avec sa prosternation. Quiconque se lève ayant oublié de faire une prosternation devra la refaire."

1. 'Obaïd-Allah-ben-'Abdallah-ben-'Otba a dit : "J'entrai chez 'Aïcha et lui dis : "Ne voudrais-tu pas me parler de la maladie du Prophète ?
- Si, vraiment", répondit-elle. Elle commença alors en ces termes : L'état du Prophète s'était aggravé ; il demanda si les fidèles avaient fait la prière. "Non, lui répondîmes-nous, les fidèles t'attendent, ô Envoyé de Dieu.
- Qu'on mette de l'eau dans l'auge", s'écria-t-il. Nous en mîmes ; il se lava et voulut ensuite se lever, mais il tomba évanoui. Revenu à lui, il demanda de nouveau si les fidèles avaient fait la prière. "Non, lui répondîmes-nous, ils attendent l'Envoyé de Dieu." Il prescrivit de mettre de l'eau dans l'auge ; il se lava, essaya de se lever et retomba évanoui. Ayant ensuite repris ses sens, il demanda encore : "Les fidèles ont-ils fait la prière ?
- Non, répliquâmes-nous, il t'attendent, ô Envoyé de Dieu : réunis et receuillis, ils sont dans la mosquée et attendent le Prophète envoyé chercher Abou-Bakr pour présider la prière. Le messager alla le trouver et lui dit : "L'Envoyé de Dieu t'enjoint de présider la prière des fidèles." Abou-Bakr, qui était d'une nature très sensible.
- Non, répartit 'Omar, toi tu es plus digne que qui que ce soit à faire cet office."

"Abou-Bakr présida donc la prière durant quelques jours. Puis, le Prophète, sentant un léger mieux, sortit de chez lui, appuyé sur deux personnes, dont l'une était Al-'Abbâs, et se rendit à la prière de midi que Abou-Bakr présidait. A la vue du Prophète, Abou-Bakr fit mine de se retirer, mais, d'un geste, l'Envoyé de Dieu lui enjoignit de n'en rien faire et, s'adressant aux deux personnes qui le soutenaient, il dit : "Faites-moi asseoir à côté de Abou-Bakr" ; on déféra à cet ordre, puis, Abou-Bakr accomplit la prière en suivant celle du Prophète, tandis que les fidèles suivaient la sienne. Durant ce temps, le Prophète demeura assis."

'Obaïd-Allah ajoute : "Un jour que j'entrai chez 'Abdallah-ben-'Abbâs, je lui dis : "Te plairait-il d'entendre ce que 'Aïcha m'a raconté au sujet de la maladie du Prophète ?
- Certes oui, me répondit-il, répète-le moi." Quand j'eus achevé mon récit, il n'y trouva rien à reprendre. Toutefois, il m'adressa cette question : 'Aïcha t'a-t-elle nommé le personnage qui était avec Al-'Abbâs ?
- Non, répondis-je.
- Eh bien, reprit-il, c'était 'Ali-ben-Abou-Tâlib."

2. 'Aïcha, la mère des Croyants, a dit : "L'Envoyé de Dieu étant souffrant fit la prière dans sa chambre en restant assis. Les quelques fidèles qui priaient derrière lui se tenaient debout, mais il leur fit signe de s'asseoir. La prière terminée, il dit : "L'imam n'a été institué que pour qu'on l'imitât. Quand il s'incline, inclinez-vous ; s'il lève la tête, relevez-la et lorsqu'il dit : "Dieu écoute ceux qui me louent", dites "Seigneur, à toi la louange." Enfin, quand l'imam prie assis, priez assis également.

3. Selon Anas ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu étant monté à cheval fit une chute et eut le côté droit écorché. A la suite de cet accident, il fit une des prières en restant assis et nous priâmes derrière lui tout en restant assis également. La prière terminée, il dit : "L'imam n'a été institué que pour qu'on l'imitât. Quand il prie debout, priez debout ; s'il s'incline, inclinez-vous ; quand il lève la tête, relevez-la, et lorsqu'il dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites : "Seigneur à toi la louange." Enfin, quand l'imam prie assis, priez assis également."

El-Bokhâri ajoute à ce sujet : "El-Homaïdi prétend que cette dernière prescription a été abrogée. Ces paroles du Prophète : "Enfin, quand l'imam prie assis, priez assis également", furent prononcées pendant sa première maladie. Dans la suite, le Prophète fit la prière assis alors que les fidèles derrière lui restaient debout sans qu'il leur enjoignit de s'asseoir. Quand il s'agit des actes du Prophète, c'est la dernière façon dont il l'a accomplie qui est la règle ; or, au cours de la maladie à laquelle il succomba, le Prophète priait bien assis, mais les fidèles derrière lui se tenaient debout."

CHAPITRE LII.
- Quand doit se prosterner celui qui est derrière l'imam. -- Anas a dit : "Quand il se prosterne, prosternez-vous."

1. Al-Barâ, qui n'était pas un menteur, a dit : "Lorsque l'Envoyé de Dieu avait dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", personne parmi nous ne courbait l'échine jusqu'à ce que le Prophète se fût prosterné. Alors seulement nous nous prosternions."

CHAPITRE LIII.
- Du péché commis par celui qui relève la tête avant l'imam.

1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Ne craint-il pas, celui de vous qui relève la tête avant l'imam, que Dieu change sa tête en une tête d'âne ou son corps entier en un corps d'âne ?"

CHAPITRE LIV.
- De la direction de la prière par un esclave et un affranchi. -- Dzakouân, esclave d'Aïcha, dirigeait la prière de sa maîtresse parce qu'il savait le Coran. -- Le fils d'une prostituée, le nomade, l'enfant encore impubère peuvent diriger la prière en vertu de ces paroles du Prophète : "Celui-là dirigera votre prière qui a le plus appris le Coran." -- A moins de motif urgent, l'esclave ne sera pas empêché d'assister à la prière en commun.

1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Lorsque les premiers mohâdjir arrivèrent à Al-'Osba, endroit situé à Qobâ, avant que le Prophète se fût rendu à Médine, celui qui dirigeait leur prière était Sâlim, affranchi de Abou-Hodzaïfa, parce qu'il savait plus de Coran que les autres."

2. D'après Anas ibn Mâlik, le Prophète a dit : "Ecoutez et obéissez, même si celui qui vous a été donné pour chef est un Abyssin dont la tête semble un paquet de raisins secs."

CHAPITRE LV.
- Lorsque l'imam n'a pas fini sa prière, alors que les fidèles derrière lui l'ont achevée.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Les imams prient pour vous ; si leurs prières sont correctes, elles vous profitent ; si elles sont défectueuses, elles vous profitent encore, mais elles tournent contre eux."

CHAPITRE LVI.
- Du cas où un aliéné ou un novateur (les deux mots de texte arabe n'ont pas d'équivalents précis en français. Le premier signifie tout homme, dont la raison est ébranlée par une perte d'argent ou quelque malheur, aussi bien qu'un aliéné proprement dit ; le second désigne celui qui imagine un rite nouveau en contradiction avec ceux prescrits par le Coran, la Sunnah ou l'Idjima' ou qui simplement en diffère.) dirigent la prière. -- Al-Hasan a dit : "Faites quand même la prière, le novateur sera responsable de son innovation." -- 'Obaïd-Allah-ben-'Adi-ben-El-Khiyâr rapporte qu'il entra chez 'Otsmân-ben-'Affân pendant qu'il était assiégé (dans sa demeure) et lui dit : "Comment, tu es l'imâm de tout un peuple et il t'arrive ce que tu vois ! Et c'est un imam de révolte qui préside notre prière et nous sommes en danger de pécher !" "La prière, répondit 'Otsmân, est la plus belle chose que les hommes font ; si les hommes sont bons, sois bon comme eux ; s'ils sont pervers, abstiens-toi de leurs perversités." -- Ez-Zohri a dit : "Nous n'estimons pas qu'il faille prier derrière un giton, à moins que ce ne soit par nécessité et qu'il le faille absolument."

1.Selon Anas ibn Mâlik, le Prophète a dit à Abou-Dzarr : "Ecoute et obéis, même si celui qui commande est un Abyssin dont la tête ressemble à un paquet de raisons secs."

CHAPITRE LVII.
- Quand on n'est que deux, le fidèle se place sur le même rang que l'imam et à son côté droit.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Je passai la nuit dans la maison de ma tante maternelle Maïmouna. L'Envoyé de Dieu fit (à la mosquée) la prière du soir, puis il vint chez Maïmouna, pria quatre rika' et se coucha. Ensuite, il se leva ; je me levai aussi et allai me placer à sa gauche, mais il me fit mettre à sa droite. Il pria cinq rika', puis deux autres rika' et s'endormit à tel point que je l'entendit ronfler. Plus tard, il se rendit à la mosquée pour la prière."

CHAPITRE LVIII.
- Lorsqu'un fidèle se tient à la gauche de l'imam et que celui-ci le fait passer à sa droite, la prière de ces deux personnes ne se trouve pas viciée de ce fait.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Je passai la nuit chez ma tante maternelle Maïmouna au moment où le Prophète y passait également la nuit. Le Prophète ayant fait ses ablutions se leva pour prier. Je me levai et me tins à sa gauche, mais il me tira pour me placer à sa droite. Il pria treize rika', puis il s'endormit si bien qu'il ronfla, car quand il dormait, il ronflait. Ensuite, le muezzin étant venu, il alla à la mosquée et pria sans faire d'ablutions."

CHAPITRE LIX.
- Quand l'imam se rend chez des gens sans avoir l'intention de présider la prière et qu'il la préside.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Comme je passai la nuit chez ma tante maternelle Maïmouna, le Prophète se leva pendant la nuit et fit la prière. Je me levai pour prier avec lui et me plaçai à sa gauche ; il me prit par la tête et me fit passer à sa droite."

CHAPITRE LX.
- Quand l'imam prolonge la prière et qu'un fidèle, ayant affaire, sort après avoir terminé seul sa prière.

1. Djâbir-ben-'Abdallah rapporte que Mo'âdz-ben-Djabal faisait la prière avec le Prophète et qu'ensuite il rentrait chez lui diriger la prière des siens.

Suivant un autre isnâd, Mo'âdz-ben-Djabal fit la prière avec le Prophète et, ensuite, il rentra chez lui diriger la prière des siens. Or c'était la prière du soir et Mo'âdz récita la sourate de la Vache. Un homme, qui se trouvait là, partit (avant la fin de la prière) et Mo'âdz le couvrit d'injures. Le Prophète, ayant appris la chose, dit par trois fois, en parlant de Mo'âdz : "C'est un perturbateur ; c'est un perturbateur ; c'est un perturbateur." Et il lui ordonna (dorénavant) de réciter deux sourates du Coran parmi celles qui sont dites "mofassal" (on donne ce nom aux dernières sourates du Coran à partir de la quarante-neuvième ; elles sont beaucoup plus courtes que les autres). 'Amr, qui rapporte ce récit, ajoute : "Je ne me souviens plus du titre de ces deux sourates."

CHAPITRE LVI.
- L'imam doit alléger la durée des stations tout en faisant intégralement les inclinations et les prosternations.

1. Abou-Mas'oud rapporte qu'un homme dit : "Par Dieu ! Ô Envoyé de Dieu, je vais sûrement m'abstenir de la prière du matin à cause de un tel qui la fait durer trop longtemps". Jamais, dans aucune de ses admonitions, je n'ai vu l'Envoyé de Dieu se mettre dans une aussi violente colère que ce jour-là. "Alors, s'écria-t-il, il en est donc parmi vous qui veulent faire fuir les fidèles ! Quel que soit celui d'entre vous qui dirigera la prière des fidèles, qu'il la fasse courte ; car, parmi les fidèles, il en est de faibles, d'âgés ou ayant affaire."

CHAPITRE LXII.
- Celui qui prie pour son propre compte peut allonger sa prière autant qu'il le veut.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand l'un de vous dirige la prière des fidèles, qu'il la fasse courte, car il est des fidèles qui sont faibles, malades ou âgés. S'il prie pour son propre compte, qu'il l'allonge autant qu'il le voudra."

CHAPITRE LXIII.
- De celui qui se plaint que son imam prolonge la prière. -- Abou-Osaïd a dit : "Ô mon cher enfant, tu as trop prolongé notre prière."

1. D'après Abou-Mas'oud, un homme dit : "Ô Envoyé e Dieu, je vais sûrement m'abstenir de la prière de l'aurore à cause d'un tel qui la fait durer trop longtemps." L'Envoyé de Dieu entra en colère et jamais, dans une aucune de ses admonitions, je ne l'ai vu plus irrité que ce jour-là. "Ô fidèles, s'écria-t-il, il en est donc parmi vous qui veulent faire fuir les fidèles ! Celui qui préside à la prière des fidèles doit être bref, car il a derrière lui des gens faibles, âgés ou ayant affaire.

2. Djâbir-ben-'Abdallah-El-Ansâri a dit : "Un homme arriva avec deux chameaux employés à l'irrigation, alors qu'il faisait déjà nuit et au moment où Mo'âdz dirigeait la prière. L'homme laissa ses chameaux et alla rejoindre Mo'âdz ; mais celui-ci ayant commencé à réciter la sourate de la "Vache" ou celles des "femmes", l'homme partit. Ayant appris que Mo'âdz avait tenu à son égard des propos injurieux, l'homme alla trouver le Prophète et s'en plaignit à lui. Alors le Prophète s'écria par trois fois : "Ô Mo'âdz, tu es donc un perturbateur, toi ! Pourquoi n'as-tu pas simplement récité dans ta prière les passages suivant du Coran : "Célèbre le nom de ton Seigneur, le Très-Haut" (sourate LXXXVII, verset 1) ou : J'en jure par le soleil et sa clarté..." (sourate LCI, verset 1et 2)". Certes tu as derrière toi des hommes âgés, des gens faibles ou ayant affaire."

Je crois, ajoute Cho'ba, que la dernière phrase figure dans le hadiths.

CHAPITRE LXIV.
- De l'accélération de la prière tout en la faisant complète.

1. Anas ibn Mâlik a dit : "Le Prophète abrégeait la durée de la prière, tout en la faisant complète."

CHAPITRE LXV.
- De celui qui accélère la prière quand il entend les enfants pleurer.

1. Abou-Qotâda rapporte que le Prophète a dit : "Certes, quand je me lève pour prier, mon désir est faire la prière lentement ; mais si j'entends un enfant pleurer, j'accélère la prière craignant de faire de la peine à la mère."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "Jamais je n'ai prié avec un imam qui fit la prière à la fois plus rapide et plus complète que le Prophète. Et s'il entendait un enfant pleurer, il accélèrait sa prière, dans la crainte d'émotionner la mère."

3. Anas ibn Mâlik rapporte que le Prophète de Dieu dit un jour : "J'entame la prière et je désire la faire longuement. Mais si j'entends un enfant pleurer, j'accélère ma prière parce que je sais combien une mère souffre quand elle entend pleurer son enfant."

4. Selon Anas ibn Mâlik, le Prophète a dit : "J'entame la prière avec le désir de la faire longuement. Mais si j'entends un enfant pleurer, j'accélère ma prière, parce que je sais combien une mère souffre quand elle entend pleurer son enfant."

CHAPITRE LXVI.
- De celui qui, après avoir fait la prière, va diriger celle des autres.

1. D'après Djâbir, Mo'âdz faisait la prière avec le Prophète et allait ensuite diriger celle des siens.

CHAPITRE LXVII.
- De celui qui fait entendre aux fidèles le Tekbîr de l'imam.

1. 'Aïcha a dit : "Quand le Prophète fut atteint de la maladie à laquelle il succomba, Bilâl vint le trouver pour lui annoncer l'heure de la prière. "Ordonnez à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles, répondit-il." Mais, lui fis-je observer, Abou-Bakr est un homme sensible ; lorsqu'il sera à ta place il se mettra à pleurer et il lui sera impossible de réciter le Coran."
- "Ordonnez à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles, répliqua-t-il." Comme je renouvelai mon observation, il me dit à la troisième ou à la quatrième reprise : "Vraiment, vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph ; ordonnez à Abou-Bakr de présider la cérémonie des fidèles". Le Prophète se rendit ensuite à la mosquée ; il était soutenu par deux personnes et il me semble encore le voir traînant ses pieds sur le sol. A sa vue Abou-Bakr commença à se retirer, mais le Prophète lui fit signe de continuer la prière. Abou-Bakr se retira en arrière et, le Prophète s'étant assis à son côté, il fit entendre le tekbîr aux fidèles."

CHAPITRE LXVIII.
- Un des fidèles règle sa prière sur l'imam ; les autres fidèles suivent la prière de cet homme. -- On rapporte les mots suivants du Prophète : Imitez-moi et que ceux qui seront derrière vous vous imitent.

1.'Aïcha a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu fut gravement malade, Bilâl vint l'appeler à la prière. "Donnez l'ordre à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles, répondit-il.
- Ô Envoyé de Dieu, lui fis-je observer, Abou-Bakr est un homme sensible ; aussitôt qu'il sera à ta place, il ne se fera pas entendre des fidèles ; si vous donniez l'ordre à 'Omar.
- Donner l'ordre à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles", répliqua le Prophète. Alors je priai Hafsa de dire au Prophète : "Abou-Bakr est un homme sensible, quand il sera à ta place, il ne se fera pas entendre des fidèles ; tu devrais désigner 'Omar." A ces mots le Prophète s'écria : "Vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph ! Donnez l'ordre à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles." Abou-Bakr avait commencé la prière, quand l'Envoyé de Dieu, sentant un léger mieux, se leva, puis, soutenu par deux personnes et traînant les pieds sur le sol, il entra dans la mosquée. Abou-Bakr entendant le bruit des pas du Prophète voulut se retirer, mais celui-ci lui fit un signe. Ensuite il vint s'asseoir à la gauche de Abou-Bakr. Celui-ci priait debout tandis que l'Envoyé de Dieu priait assis. Abou-Bakr imitait la prière de l'Envoyé de Dieu et les fidèles prenaient modèles sur celle de Abou-Bakr."

CHAPITRE LXIX.
- En cas de doute l'imam doit-il s'en rapporter au dire des fidèles ?

1. D'après Abou Hourayra : "L'Envoyé de Dieu s'en alla après avoir prié (seulement) deux rika'. L'homme aux deux mains (c'était le surnom d'un certain Al-Khirbâq) lui dit alors : "Ô Envoyé de Dieu, la prière a-t-elle été abrégée ou est-ce toi qui as commis un oubli ?
- L'homme aux deux mains dit-il vrai ? demanda-t-il.
- Oui, répondirent les fidèles." Alors l'Envoyé de Dieu se leva, pria deux autres rika', fit la salutation finale, puis prononça le tekbîr et se prosterna comme il venait de se prosterner dans sa prière ou même plus longuement."

2. Abou Hourayra a dit : "Un jour, à la prière de midi, le Prophète n'ayant fait que deux rika' on lui fit l'observation qu'il n'avait prié que deux rika'. Alors il pria deux autres rika', fit la salutation finale et se prosterna deux fois."

CHAPITRE LXX.
- Lorsque l'imam pleure durant la prière. -- 'Abdallah-Cheddâd a dit : "J'ai entendu les sanglots de 'Omar, bien que je fusse au dernier rang des fidèles ; à ce moment il récitait ces mots du Coran : "Je me plains de ma douleur et de mon affection uniquement à Dieu" (sourate XII, verset 86).

1. D'après 'Aïcha, la mère des Musulmans, l'Envoyé de Dieu dit, au cours de sa maladie : "Ordonnez à Abou-Bakr de diriger la prière des fidèles." Alors, ajoute 'Aïcha, je fis cette observation : "Abou-Bakr, dès qu'il sera à ta place, ne pourra pas, à cause de ses larmes, se faire entendre des fidèles ; donne plutôt l'ordre à 'Omar."
- "Ordonnez à Abou-Bakr, répliqua le Prophète, de diriger la prière des fidèles." M'adressant alors à Hafsa, continue 'Aïcha, je la priai de dire au Prophète : "Abou-Bakr, aussitôt qu'il sera à ta place, ne pourra pas, à cause de ses larmes, se faire entendre des fidèles ; donne donc à 'Omar l'ordre de présider la prière des fidèles." Hafsa fit comme je lui avais demandé, mais l'Envoyé de Dieu s'écria : "Silence ! vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph ; ordonnez à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles." Hafsa dit alors à 'Aïcha : "Ah ! il ne m'arrivera jamais rien de bon avec toi."

CHAPITRE LXXI.
- Les fidèles doivent égaliser leurs rangs au moment du second appel et après ce second appel.

1. Suivant En-No'mân-ben-Bachîr le Prophète a dit : "Egalisez vos rangs, sinon Dieu vous ferait détourner vos visages les uns des autres (en d'autres termes, cela amènerait des conflits de préséance qui dégénéreraient en hostilités.)."

2. D'après Anas, le Prophète a dit : "Observez vos rangs, car je vous vois par derrière mon dos."

CHAPITRE LXXII.
- L'imam doit se tourner vers les fidèles au moment où ils égalisent leurs rangs.

1. Anas a dit : "Le second appel à la prière étant fait, l'Envoyé de Dieu tourna vers nous son visage et dit : "Observez vos rangs et serrez-vous les uns contre les autres, car je vous vois par derrière mon dos."

CHAPITRE LXXIII.
- Du premier rang (à la prière).

1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Seront martyrs : celui qui périt noyé, celui qui meurt de la colique, celui qui succombe de la peste, celui qui trouve la mort dans un éboulement." Puis il ajouta : "Si les fidèles savaient quel mérite il y a à devancer l'heure de la prière (de midi), ils se hâteraient à l'envie de le faire ; s'ils connaissaient tout ce qui est attaché aux prières du soir et du matin ils s'y rendraient, dussent-ils pour cela marcher à quatre pattes. Enfin, s'ils savaient la faveur attachée au premier rang (des fidèles à la prière) ils se la disputeraient en la tirant au sort.

CHAPITRE LXXIV.
- Se tenir en rangs contribue à la perfection de la prière.

1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "L'imam a été institué uniquement pour être imité par les fidèles. Ne faites donc d'autres actes que les siens : quand il s'incline, inclinez-vous ; s'il dit : "Que Dieu écoute ceux qui le louent", dites "Seigneur, à toi la louange !" Lorsqu'il se prosternera, prosternez-vous ; s'il prie assis, priez tous assis ; observez vos rangs dans la prière, car se tenir en rangs est une des beautés de la prière."

2. D'après Anas, le Prophète a dit : "Egalisez bien vos rangs, car être bien en rang fait partie de l'accomplissement de la prière."

CHAPITRE LXXV.
- Du péché commis par quiconque n'observe pas exactement son rang.

1. Anas ibn Mâlik rapporte qu'étant venu à Médine, les habitants lui posèrent cette question : "Que trouves-tu à nous reprocher au sujet des choses qui se pratiquaient au temps de l'Envoyé de Dieu ?"
- "Je ne vois rien à reprendre parmi vous, répondit-il, sauf que vous n'observez pas exactement vos rangs."

CHAPITRE LXXVI.
- Dans le rang (formé pour la prière) il doit y avoir contact d'épaule à épaule et de pied à pied. - En-No'amân-ben-Bachîr a dit : "J'ai vu chaque fidèle faire toucher sa cheville à celle de son voisin."

1. Anas rapporte que le Prophète a dit : "Observez bien vos rangs, car je vous vois par derrière mon dos." Chacun de nous, ajoute-t-il, mettait en contact son épaule avec celle de son voisin et son pied avec celui de son voisin.

CHAPITRE LXXVII.
- Quand un fidèle se tient à la gauche de l'imam et que celui-ci le fait passer par derrière lui à sa droite, la prière de ce fidèle (et, en outre, celle de l'imam) est parfaite.

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Une certaine nuit, je fis la prière avec le Prophète. Comme je m'étais placé à sa gauche, l'Envoyé de Dieu, me prenant par le derrière de la tête, me plaça à sa droite. Après avoir fait la prière, il se coucha et resta ainsi jusqu'à ce que le muezzin vint le trouver. Alors il se leva et fit sa prière sans accomplir d'ablutions."

CHAPITRE LXXVIII.
- Une femme à elle seule constitue un rang (dans la prière).

1. Anas a dit : "Un orphelin et moi nou fîmes la prière (placés) derrière le Prophète, dans notre maison. Ma mère Omm-Solaïm était placée en arrière de nous."

CHAPITRE LXXIX.
- Du côté droit de la mosquée et de l'imam.

Ibn 'Abbâs a dit : "Une nuit je m'étais placé pour prier à la gauche du Prophète. Il me prit par la main
- ou par l'avant-bras, suivant une variante
- et me fit ainsi passer à sa droite après m'avoir fait signe de la main : Passe derrière moi."

CHAPITRE LXXX.
- Du cas où il y a entre l'imam et les fidèles un mur ou une démarcation quelconque. -- Al-Hasan a dit : "Il n'y a aucun inconvénient à être séparé par un cours d'eau de l'imam qui dirige la prière." -- Abou-Midjlaz a dit : "On peut suivre la prière de l'imam même quand on est est séparé par un chemin ou un mur, à la condition toutefois que l'on entende le tekbîr de l'imam."

1. 'Aïcha a dit : "La nuit, l'Envoyé de Dieu priait dans sa chambre. Comme le mur de cette chambre était peu élevé, les fidèles apercevaient la silhouette de l'Envoyé de Dieu, et quelques-uns d'entre eux firent la prière avec le Prophète comme imam. Le lendemain on parla de cet évènement et, la nuit suivante, des fidèles se mirent à suivre la prière du Prophète quand celui-ci se leva pour prier. Les choses s'étant ainsi passées deux ou trois nuits, l'Envoyé de Dieu demeura ensuite sans se montrer (à la place accoutumée). Le lendemain, les fidèles lui en ayant parlé, le Prophète leur dit : "J'ai craint que la prière de la nuit ne vous parût obligatoire."

CHAPITRE LXXXI.
- De la prière pendant la nuit.

1. Selon 'Aïcha, le Prophète avait une natte qui lui servait de tapis pendant le jour et de paravent pendant la nuit. Des fidèles se groupaient près de cette natte et se mettaient en rangs (pour la prière) derrière le Prophète.

2. D'après Zaïd-ben-Tsâbit : "Pendant le Ramadân, le Prophète se fit une cellule
- je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadiths, que Zaïd ajouta : "avec une natte".
- Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre de compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu'il s'en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : "Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m'a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu'il fait chez lui, à moins qu'il ne s'agisse de la prière canonique."

CHAPITRE LXXXII.
- De l'obligation du tekbîr et de son emploi au début de la prière.

1. Anas ibn Mâlik-El-Ansâri rapporte que l'Envoyé de Dieu, à la suite d'une chevauchée, s'était écorché le côté droit du corps. Ce jour-là il dirigea une de nos prières tout en restant assis. Nous priâmes derrière lui tout en restant assis nous-mêmes. Puis, quand il eut fait la salutation finale, le Prophète nous dit : "L'imam a été institué uniquement pour qu'on l'imite. Quand il se tient debout, tenez-vous debout. S'il s'incline, inclinez-vous. Lorsqu'il relève la tête, relevez-la ; quand il se prosterne, prosternez-vous, et s'il dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites : "Seigneur, à toi la louange."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "A la suite d'une chute de cheval, l'Envoyé de Dieu se fit une écorchure. Il dirigea la prière tout en restant assis. Nous priâmes en restant assis nous-mêmes. La prière terminée, il nous dit : "L'imam est
- ou, suivant une variante : a été institué
- uniquement pour qu'on l'imite. Quand il prononce le tekbîr, proncez-le. Quand il dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites : "Seigneur, à toi la louange." Enfin, s'il se prosterne, prosternez-vous."

3. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "L'imam a été institué uniquement pour qu'on l'imite. Quand il prononce le tekbîr, prononcez-le. S'il s'incline, inclinez-vous. Lorsqu'il dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites : "Seigneur, à toi la louange." Quand il se prosterne, prosternez-vous. Enfin s'il prie assis, priez tous assis également."

CHAPITRE LXXXIII.
- De l'élévation des mains au moment du premier tekbîr en même temps qu'on commence la prière.

1. D'après 'Abdallah-ben-'Omar, l'Envoyé de Dieu élevait ses deux mains à la hauteur de ses épaules quand il commençait la prière et qu'il prononçait le tekbîr de l'inclinaison. Après s'être incliné, et lorsqu'il relevait la tête, il élevait de nouveau les mains et disait : "Dieu écoute ceux qui le louent. Seigneur, à toi la louange." Il n'élevait pas les mains lors de la prosternation.

CHAPITRE LXXXIV.
- On doit élever les deux mains quand on prononce le tekbîr, quand on s'incline et quand on relève la tête.

1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu élever les deux mains à la hauteur des épaules quand il était debout pour la prière. Il agissait de même lorsqu'il prononçait le tekbîr de l'inclinaison et aussi quand il relevait la tête après l'inclinaison et qu'il disait : "Dieu écoute ceux qui le louent." Mais il n'élevait pas les mains lors de la prosternation."

'Ali-ben-'Abdallah a dit : "C'est un devoir pour les musulmans d'élever les mains de cette façon, ainsi que l'a rapporté 'Abdallah-ben-'Omar."

2. Abou-Qilâba rapporte avoir vu Mâlik-ben-El-Howaïrits élever les mains quand il priait et qu'il prononçait le tekbîr. Il observait la même attitude quand il voulait s'incliner et quand il relevait la tête après l'inclinaison. Il racontait qu'il avait vu l'Envoyé de Dieu procéder de cette façon.

CHAPITRE LXXXV.
- A quelle hauteur faut-il élever les mains ? -- Abou-Homaïd, étant au milieu de ses compagnons, dit : "L'Envoyé de Dieu élevait les mains à la hauteur de ses épaules."

1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu commencer la prière en prononçant le tekbîr et en élevant les deux mains à la hauteur de ses épaules. Quand il prononçait le tekbîr de l'inclinaison, il opérait de même et répétait le même geste lorsqu'il disait : "Dieu écoute ceux qui le louent." Ensuite il ajoutait : "Seigneur, à toi la louange." Il n'élevait pas les mains lorsqu'il se prosternait, ni au moment où il relevait la tête après la prosternation."

CHAPITRE LXXXVI.
- De l'élévation des mains quand on se relève après les deux inclinaisons.

1. Nâfi' rapporte que Ibn 'Omar, en commençant la prière, prononçait le tekbîr et élevait les deux mains ; il les élevait également lorsqu'il s'inclinait et lorsqu'il disait : "Dieu écoute ceux qui le louent." Lorsqu'il se relevait, après les deux inclinaisons, il élevait également les mains. Ibn 'Omar donnait cette pratique comme parvenue du Prophète par hadiths remontant.

CHAPITRE LXXXVII.
- Du fait de placer la main droite sur la gauche pendant la prière.

1. Sahl-ben-Sa'd a dit : "Des fidèles reçurent l'ordre de placer leur main droite sur le bras gauche pendant la prière."

Abou-Hâzim, qui rapporte ce hadiths, ajoute : "A ma connaissance Sahl entendait personnellement donner ce hadiths comme remontant au Prophète. Selon Ismâ'il, Abou-Hâzim aurait dit : "On fait toujours remonter ce hadiths...et non "Sahl faisait remonter (en d'autres termes, suivant une première version, Sahl aurait émis l'opinion personnelle que le hadiths était remontant, tandis que, d'après une autre version, c'était une opinion générale.)..."

CHAPITRE LXXXVIII.
- Du recueillement pendant la prière.

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Pensez-vous que je n'aie la face tournée que du côté de ma qibla ? Par Dieu ! rien ne m'est caché de vos inclinaisons ou de votre recueillement, et certes, je vous vois par derrière mon dos."

2. Anas ibn Mâlik rapporte que le Prophète a dit : "Accomplissez exactemenet les inclinaisons et les prosternations. Par Dieu ! certes, je vous vois par derrière moi
- ou peut-être, suivant une variante : "par derrière mon dos",
- chaque fois que vous vous inclinez et que vous vous prosternez."

CHAPITRE LXXXIX.
- Ce qu'il faut réciter après le tekbîr.

1. D'après Anas, le Prophète, Abou-Bakr et 'Omar commençaient la prière par ces mots : "Louange à Dieu, le maître des mondes."

2. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu gardait le silence entre le tekbîr et la récitation (du Coran).
- Je crois, dit Abou-Zor'a, en rapportant ces hadiths, que Abou Hourayra ajoutait : "Pendant un temps très court."
- "Je dis au Prophète, poursuivit Abou Hourayra : "Ô Envoyé de Dieu, que mon père et ma mère te servent de rançon ! Que dis-tu tout bas pendant le silence que tu gardes entre le tekbîr et la récitation (du Coran) ?
- Voici, me répondit-il, ce que je dis : "Ô mon Dieu, mets entre moi et mes péchés l'intervalle que tu as placé entre l'orient et l'occident. O mon Dieu, purifie-moi de mes péchés comme on purifie le vêtement blanc de toute tâche. Ô mon Dieu, lave mes péchés avec l'eau, la neige, la grêle !"

CHAPITRE XC.

1. Asmâ-bent-Abou-Bakr rapporte que le Prophète fit la prière de l'éclipse. Il se tint d'abord debout et resta longtemps ainsi ; après cela, il s'inclina et demeura longtemps dans cette posture. Cela fait, il se tint debout et resta longtemps ainsi ; puis il s'inclina et demeura longtemps dans cette posture. Il releva ensuite la tête et se prosterna ; après être resté longtemps dans cette attitude, il se releva et se prosterna de nouveau et demeura longtemps prosterné. Il se tint encore debout, prolongea la durée de sa station, s'inclina et resta longtemps incliné. Relevant ensuite la tête, il resta longtemps debout, s'inclina durant un long temps, releva la tête, puis il se prosterna et, après être resté prosterné longtemps, il se releva et se prosterna encore une fois longuement. La prière ainsi terminée, il dit : "Le Paradis s'est montré si près de moi que si j'avais osé y toucher je vous aurais rapporté une grappe de ses fruits. De même, l'Enfer s'est montré si près de moi que je me suis écrié : "Oh ! Seigneur, vais-je être donc avec les réprouvés ?" Et alors je vis une femme
- je crois, dit un râwi, qu'il ajouta qu'un chat égratignait.
- "Qu'est-ce ci; m'écriai-je ?
- Cette femme, me répondit-on, a emprisonné ce chat jusqu'à ce qu'il soit mort de faim, ne lui donnant pas à manger et ne le laissant pas aller chercher sa nourriture."
- Je crois, dit Nâfi', qu'on ajoute dans le récit : "des bestioles de la terre".

CHAPITRE XCI.
- Du fait de lever les yeux vers l'imam au cours de la prière. -- 'Aïcha a dit : "Le Prophète a dit : "Pendant la prière de l'éclipse, j'ai vu la Géhenne où les réprouvés se dévoraient les uns les autres. C'est à ce moment que vous m'avez vu me reculer."

1. Abou-Ma'mar a rapporté ce qui suit : "Comme nous demandions à Khattâb si l'Envoyé de Dieu récitait (du Coran) aux prières de midi et de l'après-midi, il nous répondit : "Oui.
- Et comment le saviez-vous ? ajoutâmes-nous.
- Nous le reconnaissions, répliqua-t-il, à l'agitation de sa barbe."

2. Abou-Ishaq rapporte qu'il entendit 'Abdallah-ben-Yazîd dire dans un prône : "El-Barâ, qui n'était point un menteur, nous a rapporté que, lorsque lui et ses compagnons faisaient la prière avec le Prophète, ils se tenaient debout, lorsque le Prophète relevait la tête de l'inclinaison, en sorte qu'ils le voyaient prosterné.

3. 'Abdallah-ben-'Abbâs a dit : "Il y eut une éclipse de soleil au temps du Prophète. Comme celui-ci venait de faire la prière, les fidèles lui dirent : "Ô Envoyé de Dieu, nous venons de te voir faire le geste d'essayer de saisir quelque chose de la place où tu étais ; puis nous t'avons vu reculer pas à pas.
- C'est que moi, répondit le Prophète, j'ai vu le Paradis et j'ai essayé d'y attraper une grappe de fruits ; si j'y avais réussi, vous auriez mangé de cette grappe tant que le monde durera."

4. Anas ibn Mâlik a dit : "Après avoir présidé notre prière, le Prophète monta en chaire et, dirigeant d'un geste ses deux mains du côté de la qibla de la mosquée, il dit : "A l'instant, pendant que je dirigeais votre priète, le Paradis et l'Enfer ont apparu à mes yeux dans la direction de ce mur. Jamais je n'avais vu, comme en ce jour, (ce qu'entraîne) le bien et le mal." Trois fois il répéta ces paroles."

CHAPITRE XCII.
- Du fait de lever les yeux pendant la prière.

1. Anas ibn Mâlik a rapporté que le Prophète a dit : "A quoi pensent donc les gens qui, durant la prière, lèvent les yeux vers le ciel ?" Puis, ses paroles à ce sujet devenant plus violentes, il finit par s'écrier : "Qu'ils s'abstiennent absolument d'agir ainsi, sinon leurs yeux seront sûrement arrachés !"

CHAPITRE XCIII.
- Du fait de se retourner pendant la prière.

1. 'Aïcha a dit : "Comme j'interrogeais le Prophète au sujet de celui qui se retourne pendant la prière, il me répondit : "C'est un larcin fait par Satan sur la prière du fidèle."

2. 'Aïcha rapporte que le Prophète fit la prière revêtu d'une khamîsa ornée de broderies et qu'il dit ensuite : "Les broderies de ce vêtement m'ont donné des distractions ; allez le porter à Abou-Djahm et rapportez-moi son anbadjâniyya (pièce d'étoffe en laine peluchée sans dessins. Suivant les uns, elle se fabriquait à Manbadj ; suivant d'autres à Anbidjân.)."

CHAPITRE XCIV.
- Le fidèle peut-il se retourner lorsque quelque évènement le menace ou qu'il aperçoit quelque chose, un crachat, par exemple, sur (la paroi de) la qibla. -- Sahl dit : 'Abou-Bakr, s'étant retourné, aperçut le Prophète."

1. D'après Ibn 'Omar : Pendant qu'il était devant les fidèles en train de diriger la prière, l'Envoyé de Dieu aperçut une mucosité sur (la paroi de) la qibla de la mosquée. Il enleva cette mucosité, puis, la prière terminée, il dit : "Quand l'un de vous est en prière il a Dieu en face de lui. Gardez-vous donc de lancer des mucosités devant vous pendant la prière."

2. Anas-ben-Mâlil a dit : "Pendant que les musulmans faisaient la prière de l'aurore, ils furent tout surpris de voir l'Envoyé de Dieu qui, ayant soulevé la portière de la chambre d''Aïcha, les contemplait. En les voyant en rangs le Prophète se mit à sourire et même à rire. Abou-Bakr recula pour regagner le rang pensant que le PRophète allait sortir (diriger la prière). Les fidèles étaient sur le point d'interrompre la prière quand le Prophète leur fit signe d'achever leur prière. Cela fait, il laissa retomber la portière et ce fut à la fin de ce jour-là qu'il mourut."

CHAPITRE XCV.
- L'imam et le fidèle doivent réciter du Coran à toutes leurs prières, qu'elles aient lieu à leurs résidences habituelles ou en voyage. Des versets qu'il faut réciter à voix haute et de ceux qu'il faut réciter à voix basse dans ces divers cas.

1. Djâbir-ben-Samora a dit : "Les habitants de Koufa se plaignirent de Sa'd (Sa'd-ben-Abou-Waqqâs) à 'Omar. Celui-ci le révoqua et le remplaça comme gouveneur de Koufa par 'Ammâr. Dans leurs plaintes, les habitants allèrent jusqu'à lui dire que Sa'd ne faisait pas correctement la prière."
- 'Omar manda alors Sa'd et lui dit : "Ô Abou-Ishaq, ces gens-ci prétendent que tu ne fais pas correctement la prière.
- "Par Dieu ! répondit Sa'd, moi, en ce qui me concerne, je leur fais faire la prière de l'Envoyé de Dieu et je n'en omets rien. A la prière du soir je prolonge les deux premières rika' et écourte les deux dernières.
- Eh, reprit 'Omar, c'est bien ce que je pensais de toi, ô Abou-Ishaq."

Là-dessus, 'Omar envoya Sa'd à Koufa en compagnie d'un ou de plusieurs émissaires
- afin d'interroger les habitants de Koufa à ce propos. L'émissaire ne laissa aucune mosquée sans s'y enquérir de la conduite de Sa'd. Partout il entendit faire son éloge en termes flatteurs. Mais, arrivé à la mosquée des Benou-'Abs, un homme de cette tribu qui se trouvait là, un nommé Osâma-ben-Qatâda, portant le surnom de Bou-Sa'da, se leva et dit : "Puisque tu nous interroges, je te dirai que Sa'd ne marchait pas avec les troupes, qu'il ne faisait pas les partages exactement et qu'il n'était pas équitable dans ses sentences." Sa'd répliqua : "Eh ! bien, par Dieu ! je vais formuler trois fois cette invocation contre toi : " Ô mon Dieu, si cet homme ment par ostentation ou par gloriole, prolonge sa misère et expose-le aux tentations."

Plus tard, lorsqu'on interrogeait cet homme, il répondait : "Je suis un vieillard âgé, exposé aux tentations et qui supporte le poids de la malédiction de Sa'd. 'Abdalmâlik, qui rapporte ce hadiths, ajoute : "Par la suite, je vis cet homme, ses cils étaient tombés de ses yeux, tant il était vieux ; malgré cela, il arrêtait les jeunes filles sur les routes et les palpait."

2. D'après 'Obâda-ben-Es-Sâmit, l'Envoyé de Dieu a dit : "Il n'y a pas eu prière pour celui qui n'a pas récité le premier chapitre du Coran."

3. D'après Abou Hourayra : "L'Envoyé de Dieu étant allé à la mosquée, un homme entra, fit sa prière, puis salua le Prophète. Celui-ci lui rendit son salut et lui dit : "Va recommencer ta prière, car tu ne l'a pas faite." L'homme retourna faire la prière comme il l'avait faite la première fois, puis il revint saluer de nouveau le Prophète. "Va, lui répéta celui-ci, recommence ta prière, car tu ne l'a pas faite." Et il en fut ainsi trois fois.
- "Par celui qui t'a envoyé porter aux hommes la vérité, je ne sais pas faire mieux ; dis-moi ce qu'il faut faire.
- Quand tu te lèves pour faire la prière, répliqua le Prophète, prononce d'abord le tekbîr, récite ensuite tout ce qu'il te sera possible de réciter du Coran, puis incline-toi en gardant l'équilibre, relève-toi et reste debout, bien d'aplomb.

CHAPITRE CI.
- De la récitation du Coran avec prosternation (c'est-à-dire quand on récite à cette prière un des chapitres du Coran dans lesquels il faut faire une prosternation.) à la prière du soir.

1. Abou-Râfi' a dit : "Je fis avec Abou Hourayra la prière du soir. Il récita la sourate : "Lorsque le ciel se fendra" (sourate LXXXIV), puis il se prosterna. Comme je lui en demandais la raison, il me répondit : "Je me suis ainsi prosterné derrière Abou-'l-Qâsim (le Prophète Mohamed) et je ne cesserai de me prosterner ainsi jusqu'à ce que je le rencontre (au ciel)."

CHAPITRE CII.
- De la récitation du Coran à la prière du soir.

1. Al-Barâ a dit : "J'ai entendu le Prophète, à la prière du soir, réciter la sourate : "J'en jure par le figuier, par l'olivier" (sourate XCV). Jamais je n'ai entendu quelqu'un qui eût une voix plus belle (que le Prophète) et qui récitât mieux le Coran."

CHAPITRE CIII.
- L'imam prolongera (par la récitation du Coran) les deux premières rika' : il abrégera les deux dernières.

1. D'après Djâbir-ben-Samora, 'Omar dit à Sa'd : "Ils se plaignent de toi à propos de tout, même au sujet de la prière.
- Pour moi, répondit Sa'd, je la prolonge (par la récitation du Coran) durant les deux premières rika' et je l'abrège (en supprimant la récitation du Coran) durant les deux dernières. Je n'altère donc rien de la prière telle que je l'ai pratiquée ayant pour modèle l'Envoyé de Dieu.
- Tu as raison, répondit 'Omar, c'est bien là ce qu'on pensait (suivant une variante ce que je pensais) de toi."

CHAPITRE CIV.
- De la récitation du Coran à la prière de l'aurore. -- Omm-Salama a dit : "Le Prophète récita la sourate : "J'en jure par le Sinaï" (sourate LII).

1. Sayyâr-ben-Salâma, surnommé Abou-'l-Minhâl, a dit : "J'entrai avec mon frère chez Abou-Barza-El-Aslami et nous l'interrogeâmes sur l'heure des prières. "Le Prophète, nous répondit-il, faisait la prière de midi au moment où le soleil commençait à décliner. Pour celle de l'après-midi, un homme avait le temps de rentrer au quartier le plus éloigné de Médine pendant que le soleil était encore vivant." J'ai oublié ce que Abou-Barza a dit au sujet de la prière du coucher du soleil ; mais, ajouta-t-il, le Prophète ne s'inquiétait pas de retarder la prière du soir jusqu'au premier tiers de la nuit et il n'aimait pas que l'ont dormît avant cette prière, ni qu'on causât après son achèvement. Il faisait la prière du matin à un moment tel que celui qui venait de la terminer y voyait de façon à distinguer les fidèles assis à côté de lui. Dans les deux rika' (du matin), ou dans l'une d'elles seulement, le Prophète récitait de soixante à cent versets du Coran.

2. 'Atâ rapporte avoir entendu Abou Hourayra dire : "Dans chaque prière on doit réciter du Coran. Ce que l'Envoyé de Dieu nous faisait entendre, nous vous le faisons entendre ; ce qu'il nous scellait, nous vous le scellons. Si vous ne récitez pas au delà du premier chapitre du Coran, cela suffit ; mais, si vous en récitez davantage, cela vaut mieux."

CHAPITRE CV.
- De la récitation à haute voix du Coran à la prière de l'aube. -- Omm-Salama a dit : "Je fis la tournée processionnelle derrière les fidèles ; alors le Prophète fit la prière et récita la sourate : "J'en jure par le Sinaï" (sourate LII).

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète s'était mis en route pour la foire de 'Okâdz, avec quelques-uns de ses compagnons. A ce moment les démons, qui venaient surprendre les secrets du Ciel, avaient été éloignés et chassés par les flammes dirigées contre eux. Ces démons étant retournés vers leurs compagnons, ceux-ci leur demandèrent ce qui leur était arrivé. "Nous avons été écartés du Ciel et empêchés d'en surprendre les secrets, répondirent-ils, et des flammes ont été lancées contre nous.
- Il faut, répliquèrent les autres, qu'un évènement nouveau ait surgi pour qu'on vous ait éloignés des secrets du Ciel. Parcourez donc la terre de l'Orient à l'Occident et voyez quel est celui qui s'est interposé entre vous et les secrets du Ciel." Les démons se mirent en route et ceux d'entre eux qui s'étaient dirigés du côté du Tihâma trouvèrent le Prophète à Nakhla (localité située à une nuit de marche de la Mecque), alors qu'il faisait route avec ses compagnons vers la foire de 'Okâdz. Au moment de leur arrivée, le Prophète et ses compagnons faisaient la prière de l'aube. Quand les démons entendirent la récitation du Coran, ils prêtèrent l'oreille et dirent ensuite : "Par Dieu ! voici celui qui s'est interposé entre nous et les secrets du Ciel." Aussitôt ils retournèrent vers leurs compagnons et leur dirent : "Frères, nous venons d'entendre une récitation merveilleuse qui dirige dans la bonne voie (sourate LXXII, verset 1). Nous croyons à ce que nous venons d'entendre et maintenant nous n'associerons plus personne à Dieu." Ce fut alors que Dieu révéla à son Prophète les paroles suivantes : "Dis : Il m'a été révélé..." (sourate LXXII, verset 1). Or, ce qui lui avait été révélé c'était uniquement ce qu'avaient dit des génies.

2. Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète récitait le Coran à haute voix ou à voix basse, suivant l'ordre qui lui en était donné. "Ton Seigneur n'est pas oublieux" (sourate XIX, verset 65). "Il y a pour vous, dans l'Envoyé de Dieu, un modèle parfait à suivre" (sourate XXXIII, verset 21).

CHAPITRE CVI.
- Du fait de réciter deux sourates du Coran dans une seule rika' ; de réciter seulement les dernières sourtes du Coran ; de réciter une sourate avant une sourate précédente ; de ne réciter que le début d'une sourate. -- 'Abdallah-ben-Es-Sâïb rapporte que le Prophète, à la prière du matin, récita la sourate : "Les Croyants" (sourate XXIII) ; mais arrivé à la mention de Moïse, d'Aaron, ou à celle de Jésus, il fut pris d'une quinte de toux. Il fit alors l'inclinaison. -- 'Omar, dans la première rika', récita cent vingt versets de la sourate : "La Vache" (Sourate II), et, dans la seconde rika', une des (courtes) sourates dites metsâni (on appelle ainsi toute sourate qui contient cent versets au maximum ; ce nom est également donné à toutes les sourates, moins les sept plus longues du Coran.). -- Durant la première rika', Al-Ahnaf récita la sourate de "La Caverne" (sourate XVIII) et, durant la seconde, celle de Joseph (sourate XII) ou celle de "Younous" (sourate X). Al-Ahnaf rapporte que, faisant la prière du matin sous la direction d''Omar, il récita deux de ces sourates. -- Ibn Mas'oûd récita quarante versets de la sourate "Le Butin" (sourate VIII) et, dans la seconde rika', une sourate de la partie du Coran dite moffasal. -- Abou-Qatâda a dit à propos de celui qui ne récite qu'une seule sourate dans deux rika' ou qui répète la même sourate dans deux rika' : "Tout cela fait partie du Livre de Dieu". --'Obaïd-Allah dit, d'après Tsâbit, qui le tenait de Anas ibn Mâlik : Un homme des Ansâr dirigeait la prière des Ansâr dans la mosquée de Qobâ. Chaque fois qu'il commençait la récitation d'une des sourates qu'on récite au cours de la prière, il débutait par ces mots : "Dis : Il est Dieu, il est unique..." (sourate CXII). Puis, quand il avait terminé cette sourate, il en récitait une autre. Comme il agissait ainsi à chaque rika' ses compagnons l'interpellèrent en ces termes : "Tu débutes toujours par cette même sourate ; puis tu estimes que cela est insuffisant et tu en récites une autre. Eh ! bien, récite cette (seule) sourate, ou bien, si tu veux la laisser de côté, récites-en une autre." -- "Je ne renoncerai pas à cette sourate, répliqua-t-il ; si vous voulez que je dirige votre prière ainsi, je continuerai à la diriger ; si cette façon de faire vous répugne, je renoncerai à diriger votre prière." Or, les Ansâr estimaient que cet homme était le plus digne d'entre eux et il leur déplaisait d'être dirigés dans leur prière par une autre personne. Mais, lorsque le Prophète vint les voir, ils lui racontèrent l'incident. "Ô un tel, dit alors le Prophète, qu'est-ce qui t'empêche de te rendre au désir de tes compagnons ? Qu'est-ce qui te porte à réciter obligatoirement cette sourate à chaque rika' ? -- C'est que je l'aime cette sourate, répliqua l'homme. -- Cette affection, reprit le Prophète, te fera entrer au Paradis."

1. Abou-Wâïl a dit : "Un homme vint trouver Ibn Mas'oûd et lui adressa les paroles suivantes : "J'ai récité cette nuit tout le mofassal dans une seule rika'."
- Alors tu as récité cela précipitamment comme on débite des vers, répliqua Abou-Wâïl ; moi je connais les sourates analogues (c'est-à-dire traitant de sujets analogues et non des sourates de même longueur) que le Prophète accouplait dans ses prières." Et Abou-Wâïl mentionna vingt sourates du mofassal qu'on récitait deux par deux dans chaque rika'."

CHAPITRE CVII.
- Dans les deux dernières rika', le fidèle doit réciter le premier chapitre du Coran.

1. D'après Abou-Qatâda, le Prophète, à la prière de midi, récitait le premier chapitre du Coran dans les deux premières rika' ainsi que deux autres sourates. "Dans les deux dernières rika' il récitait le premier chapitre du Coran en nous faisant entendre certains versets. Il prolongeait la récitation durant la première rika' et l'abrégeait durant la seconde. Il agissait de même à la prière de l'après-midi et à celle du matin."

CHAPITRE CVIII.
- De la récitation du Coran à voix basse pendant la prière de midi et celle de l'après-midi.

1. Abou-Ma'mar rapporte ce qui suit : "Nous demandâmes à Khabbâb si le Prophète récitait du Coran à la prière de midi et à celle de l'après-midi.
- Oui, nous répondit-il."
- Et comment le saviez-vous ? réprimes-nous.
- Au mouvement de sa barbe, répliqua-t-il."

CHAPITRE CIX.
- Quand l'imam fait entendre (aux fidèles) le verset qu'il récite.

1. Abou-Qatâda rapporte que le Prophète récitait le premier chapitre du Coran et une autre sourate pendant les deux premières rika' de la prière de midi et de celle de l'après-midi. "Parfois, dit-il, il nous faisait entendre un verset. Il prolongeait la récitation pendant la première rika'."

CHAPITRE CX.
- La récitation du Coran prolongée pendant la première rika'.

1. Abou-Qatâda rapporte que le Prophète prolongeait la récitation du Coran durant la première rika' à la prière de midi ; il l'abrégeait pendant la seconde rika'. Il faisait de même à la prière du matin.

CHAPITRE CXI.
- L'imam doit prononcer Amen ! A haute voix. 'Atâ a dit : "Amen ! est une invocation. Quand Ibn-Ez-Zobaïr et les fidèles placés derrière lui disaient : "Amen", un éclat de voix remplissait la mosquée. -- Abou Hourayra interpellait l'imam en ces termes : "Ne dis pas "amen" avant que je ne sois là." -- Nâfi' a dit : "Ibn 'Omar ne manquait jamais de dire : amen, et il exhortait vivement les fidèles à le dire. Nâfi' ajoutait : "J'ai entendu Ibn 'Omar dire qu'un grand mérite était attaché à cette formule."

1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Quand l'imam dit : Aman ! dites : Amen ! Celui qui prononce amen ! en même temps que les anges prononcent ce mot obtiendra le pardon de toutes ses fautes passées."

Suivant Ibn-Chihâb, l'Envoyé de Dieu disait : "Amen !"

CHAPITRE CXII.
- Du mérite qu'il y a à dire Amen !

1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Celui d'entre vous qui dira : Amen ! alors que les anges dans le ciel disent : Amen !
- les deux mots étant prononcés en même temps, -- obtiendra le pardon de toutes ses fautes passées."

CHAPITRE CXIII.
- Le fidèle doit dire Amen à haute voix.

1. Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu, a dit : "Quand l'imam prononce ces mots : "...et non de ceux contre qui tu es irrité, ni de ceux qui sont dans l'erreur" (sourate I, verset 7), dites tous : Amen ! Celui qui aura prononcé ce mot en même temps que les anges le prononcent, obtiendra le pardon de toutes ses fautes passées."

CHAPITRE CXIV.
- Du fidèle qui s'incline avant d'arriver dans le rang.

1. Al-Hasan rapporte que Abou-Bakra, arrivant auprès du Prophète (à la prière) au moment où celui-ci s'inclinait, s'inclina également avant d'avoir gagné son rang. Comme on racontait ce fait au Prophète, il dit à Abou-Bakra : "Que Dieu augmente ta ferveur, mais ne recommence pas."

CHAPITRE CXX.
- Le dos doit être horizontal pendant l'inclinaison. -- Abou-Homaïd, entouré de quelques-uns des compagnons a dit : "Le Prophète s'inclina, puis baissa le dos."

CHAPITRE CXXI.
- Quelles limites il faut observer pour que l'inclinaison soit parfaite, le fidèle se mettant d'aplomb et gardant quelque temps l'équilibre.

1. Al-Barâ-ben-'Âzib a dit : "Le Prophète faisait durer d'une façon à peu près égale le temps de l'inclinaison, de la prosternation, l'intervalle entre deux prosternations et le temps qu'il se redressait après l'inclinaison, mais non pas le temps qu'il restait debout ou assis."

CHAPITRE CXXII.
- De l'ordre donné par le Prophète à quelqu'un de recommencer sa prière parce qu'il n'avait pas accompli intégralement l'inclinaison.

1. D'après Abou Hourayra, le Prophète étant entré à la mosquée, un homme vint, fit la prière, puis alla vers le Prophète et le salua. Le Prophète lui rendit son salut puis il dit : "Retourne faire ta prière, car tu n'as pas prié." L'homme fit la prière de nouveau et alla ensuite saluer le Prophète qui lui répéta : "Retourne faire ta prière, car tu n'as pas prié." Il en fut ainsi une troisième fois et alors l'homme s'écria : "Par celui qui t'a envoyé apporter la vérité, je ne sais pas mieux faire, instruis-moi donc."
- "Quand tu te lèves pour la prière, répondit le Prophète, prononce le tekbîr, récite ce que tu pourras du Coran ; incline-toi jusqu'à ce que tu sois en équilibre, relève-toi ensuite jusqu'à ce que tu sois d'aplomb ; alors, prosterne-toi en te mettant en équilibre, redresse-toi sur ton séant et demeure ainsi en équilibre ; prosterne-toi encore en gardant l'équilibre. Fais ainsi dans tout le cours de ta prière."

CHAPITRE CXXIII.
- De l'invocation durant l'inclinaison.

1. 'Âïcha a dit : "Pendant ses inclinaisons et ses prosternations, le Prophète disait : "Gloire à toi, ô mon Dieu, ô Seigneur. Et par ta gloire, ô mon Dieu, pardonne-moi !"

CHAPITRE CXXIV.
- De ce que l'imam doit dire ainsi que les fidèles qui sont derrière lui lorsqu'il lève la tête après l'inclinaison.

1. Abou Hourayra a dit : "Le Prophète, après avoir dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", ajoutait : "Ô mon Dieu, Seigneur, et à toi la louange." Lorsqu'il s'inclinait et qu'il relevait la tête, il prononçait le tekbîr, et quand il se redressait de chacune des deux prosternations, il disait : "Dieu est grand".

CHAPITRE CXXV.
- Du mérite de ces mots : "Ô mon Dieu, Seigneur, et à toi la louange."

1. Selon Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand l'imam a prononcé ces mots : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites : "Ô mon Dieu, Seigneur, et à toi la louange." Celui qui prononce ces paroles en même temps que les anges les disent eux-mêmes obtiendra le pardon de tous ses péchés passés."

CHAPITRE CXXVI.
- De la formule de résignation.

1. Selon Abou-Salama, Abou Hourayra dit : "Je vais vous montrer de près la prière du Prophète." Et Abou Hourayra prononçait alors la formule de résignation, pendant la première rika' de la prière de midi, de celle du soir et de celle du matin, après avoir dit : "Dieu écoute ceux qui le louent". Il faisait des voeux pour les croyants et appelait la malédiction du Ciel sur les infidèles."

2. Anas a dit : "La formule de résignation était prononcée dans la prière du coucher du soleil et dans celle du matin."

3. Rifâ'a-ben-Râfi'-Ez-Zoraqi a dit : "Un jour nous faisions la prière derrière le Prophète. Au moment où il leva la tête, à la suite de l'inclinaison, il prononça ces mots : "Dieu écoute ceux qui le louent." Un homme qui se trouvait derrière lui dit alors : "Seigneur, et à toi la louange, louange fréquente, pure et bénie." La prière terminée, le Prophète demanda qui avait ainsi parlé. Cet homme s'étant nommé, le Prophète dit : "J'ai vu trente et quelques anges qui se hâtaient, chacun voulant être le premier à mettre ces mots par écrit."

CHAPITRE CXXVII.
- De la façon de reprendre l'équilibre quand on relève la tête après l'inclinaison. -- Abou-Homaïd a dit : "Le Prophète se redressa et se tint debout d'aplomb, en sorte que toutes ses vertèbres étaient revenues bien en place."

1. Tsâbit a dit : "Anas ibn Mâlik nous décrivait la façon dont le Prophète priait ; puis il faisait la prière. Quand il relevait la tête, après l'inclinaison, il restait debout si longtemps que nous disions : "Il a oublié (le reste de la prière)."

2. Al-Barâ a dit : Le Prophète faisait durer un temps à peu près égal ses inclinaisons, ses prosternations, le redressement de sa tête après l'inclinaison, et l'intervalle qui sépare les deux prosternations."

3. Abou-Qilâba a dit : "Mâlik-ben-El-Howaïrits nous montrait de quelle façon le Prophète faisait la prière, et cette démonstration avait lieu en dehors des heures canoniques. Il se mettait debout, s'affermissant dans cette position ; il s'inclinait, s'affermissant dans cette position. Puis il levait la tête et restait immobile un court instant."

Abou-Qilâba ajoute : "Il nous fit faire la prière comme nous la fait faire notre cheikh Abou-Boraïd que voici, Abou-Boraïd, après avoir relevé la tête à la suite de la dernière prosternation, restait assis bien d'aplomb et ne se relevait qu'après cela."

CHAPITRE CXXVIII.
- En prononçant le tekbîr au moment de la prosternation on doit toucher le sol. --Nâfi' a dit : "Ibn 'Omar posait ses deux mains à terre avant ses deux genoux."

1. Abou-Bakr-ben-'Abderrahman-ben-El-Hârits-ben-Hichâm et Abou-Salam-ben-'Abderrahman rapportent que Abou Hourayra prononçait le tekbîr à toutes les prières canoniques et autres pendant le ramadân et les autres mois. Il le prononçait quand il était debout et également quand il s'inclinait. Ensuite il disait : "Dieu écoute ceux qui le louent", et ensuite : "Seigneur et à toi la louange" avant de se prosterner. Après cela, il disait : "Dieu est grand" au moment où il se baissait pour la prosternation. Il prononçait encore le tekbîr quand il relevait la tête après la prosternation, puis quand il se prosternait (de nouveau), quand il relevait la tête après la prosternation, quand il se mettait debout après le moment où l'on reste assis à la fin des deux rika'. Il faisait ainsi à chaque rika' jusqu'à ce qu'il eût achevé sa prière, et disait alors : "Par celui qui tient mon âme entre ses mains, je viens de vous montrer la reproduction de la prière du Prophète, car c'est ainsi qu'il pria jusqu'au jour où il quitta ce monde."

Abou Hourayra, ajoutent les deux traditionnistes, a dit : "Lorsque l'Envoyé de Dieu relevait la tête il disait : "Dieu écoute ceux qui le louent, Seigneur et à toi la louange." Ensuite il faisait des voeux à l'égard de certaines personnes qu'il désignait par leurs noms. Par exemple, il disait : "Ô mon Dieu, délivre Al-Walîd-ben-El-Walîd, Salama-ben-Hichâm, 'Ayyâch-ben-Abou-Rebî'a et tous les faibles d'entre les musulmans. Ô mon Dieu, accable de ta colère la tribu de Modar ; fais que ses années soient comme celles de Joseph." A cette époque, les gens de la tribu de Modar habitant à l'Orient de Médine étaient en hostilités contre le Prophète.

2. 'Ali-ben-'Abdallah rapporte que Sofyân lui a raconté plus d'une fois que Ez-Zohri avait entendu Anas ibn Mâlik rapporter ce qui suit : "L'Envoyé de Dieu, étant tombé de cheval, s'écorcha le côté droit. Nous allâmes lui faire visite, et l'heure de la prière étant venue, il la dirigea tout en restant assis, et nous-mêmes nous gardâmes la même posture."

Une autre fois, Sofyân dit : "Nous fîmes la prière assis ; quand elle fut terminée, le Prophète dit : "L'imam a été uniquement institué pour qu'on l'imite. Quand il prononce le tekbîr, prononcez-le ; s'il s'incline, inclinez-vous, et lorsqu'il relève la tête, relevez-la. Enfin, quand il dira : "Dieu écoute ceux qui le louent, dites : "Seigneur et à toi la louange."

CHAPITRE CXXIX.
- Du mérite de la prosternation.

1. Abou-Horaïa rapporte que les fidèles dirent un jour : "Ô Envoyé de Dieu, verrons-nous le Seigneur le jour de la Résurrection ?
- Doutez-vous, répondit le Prophète, de la vue de la lune la nuit où elle est pleine et où aucun nuage n'est placé entre elle et vous ?
- Non, ô Envoyé de Dieu, répliquèrent-ils.
- Doutez-vous de la vue du soleil lorsqu'il n'est pas masqué par aucun nuage ? reprit le Prophète.
- Non, dirent-ils.
- Eh ! bien, s'écria t il, vous verrez Dieu de la même façon quand les hommes seront assemblés le jour de la Résurrection." Dieu dira alors : "Que quiconque a adoré quelque chose suive ce qu'il a adoré." Il en est qui suivront le soleil, d'autres la lune, d'autres enfin les idoles. Seuls les gens de mon peuple demeureront, y compris ceux qui d'entre eux sont des hypocrites. Dieu viendra vers eux et leur dira : "Je suis votre Seigneur (Dieu ne se présentant pas à eux sous la forme qu'ils lui avaient prêtée, les infidèles ne reconnaîtront pas Dieu).
- Nous ne quitterons pas cette place, répondront-ils, jusqu'à ce que le Seigneur se montre à nous ; et lorsqu'il viendra nous le reconnaîtrons." Dieu se montrera alors à eux et leur dira : "Je suis votre Seigneur.
- Tu es bien notre Seigneur, répondront-ils." Dieu les appellera ensuite et le pont sera jeté entre les deux bords de la Géhenne.

"Alors, continua le Prophète, je serai le premier des prophètes qui franchira le pont avec son peuple. Ce jour là, personne ne parlera, sinon les prophètes, et leurs paroles seront à ce moment : "Ô mon Dieu, accorde le salut, accorde le salut." Dans la Géhenne il y aura des crochets pointus comme des épines de sa'dân (le sa'dân est le neurada procumbens, plante dont les fruits recouverts d'aiguilles s'attachent à tous les objets). "Vous avez vu, n'est ce pas des épines de sa'dân ? dit Mohamed.
- Oui, répondirent ses auditeurs.
- Eh bien ! reprit le Prophète, ces crochets seront semblables à des épines de sa'dân, avec cette différence, toutefois, que Dieu seul sait quelle est leur dimension.

"Ces crochets saisiront les hommes selon leurs actions ; les uns seront anéantis à cause de leurs oeuvres, d'autres seront hachés en menus morceaux ; mais plus tard ils seront sauvés. Le jour où Dieu voudra étendre sa miséricorde sur qui il voudra des habitants de l'Enfer, il donnera à ses anges l'ordre de faire sortir de la Géhenne ceux qui ont adoré Dieu. Les anges les feront sortir et les reconnaîtront aux traces occasionnées par leurs prosternations, car Dieu a interdit au feu de l'Enfer de dévorer les traces des prosternations.

"Ceux-là donc seront tirés de l'Enfer. Tout le corps de l'homme sera dévoré par le feu, sauf les traces de prosternations. On les retirera du feu tout noircis, puis on versera sur eux l'eau de vie et ils renaîtront comme le grain planté dans le limon du torrent. Dieu achèvera ensuite de décider du sort des hommes. Un homme restera entre le Paradis et l'Enfer ; ce sera le dernier des réprouvés qui aura accès au Paradis. Le visage tourné du côté de l'Enfer, il criera : "Seigneur détourne ma face de cette fournaise dont le souffle m'empoisonne et dont l'ardeur me brûle." Dieu lui répondra : "Il se pourrait que, si l'on faisait cela, tu demandes encore autre chose."
- "Non, exclamera-t-il, j'en jure par ta puissance". Et il fera tous les serments et toutes les promesses que Dieu voudra. Alors Dieu détournera la face de cet homme du feu et lorsque celui-ci aura en face de lui le Paradis et qu'il verra sa splendeur, il se taira aussi longtemps que Dieu voudra qu'il se taise, puis il dira : "Seigneur, fais-moi approcher de la porte du Paradis.
- Mais, répliquera Dieu, n'avais-tu pas pris l'engagement formel et fait serment de ne rien demander en dehors de ce que tu avais demandé primitivement ?
- Seigneur, répondra cet homme, ne fais pas que je sois la plus misérable de tes créatures.
- Mais, dira Dieu, si je t'accorde cela tu me demanderas encore autre chose.
- J'en jure par ta puissance, s'écrie l'homme, je ne te demanderai rien d'autre." Cet homme fera tous les serments et toutes les promesses que Dieu voudra et alors le Seigneur le fera approcher de la porte du Paradis. Arrivé près de cette porte, l'homme en voyant l'éclat du Paradis, sa splendeur et les plaisirs qu'il renferme, se taira aussi longtemps que Dieu voudra qu'il se taise, mais ensuite il dira : "Seigneur, fais-moi entrer dans le Paradis.
- Malheureux fils d'Adam, s'écriera l'Eternel, pourquoi trahir ainsi tes serments ?
- Seigneur, dira l'homme, ne fais pas que je sois la plus misérable de tes créatures." En entendant ces mots, Dieu sourira : il autorisera cet homme à entrer dans le Paradis et lui dira : "Formule un souhait." L'homme souhaitera diverses choses et, lorsqu'il s'arrêtera, Dieu lui dira : "Ajoute encore ceci, puis ceci", en lui suggérant de nouveaux souhaits jusqu'à ce que l'homme en ait épuisé la série. Alors l'Eternel dira : "Eh ! bien, tu auras tout cela et une autre quantité égale en plus."

CHAPITRE CXXX.
- Dans la prosternation (lhomme) doit allonger les bras et écarter les cuises du ventre.

1. 'Abdallah-ben-Mâlik-ben-Bohaïna rapporte que le Prophète, lorsqu'il priait, allongeait les bras à tel point qu'on apercevait le dessous blanc de ses aisselles.

CHAPITRE CXXXI.
- Dans la prière il faut tourner l'extrémité des pieds vers la qibla. -- C'est ce qu'a rapporté Abou-Homaïd-Es-Sâ'idi d'après le Prophète.

CHAPITRE CXXXII.
- De celui qui n'accomplit pas intégralement sa prosternation.

1. D'après 'Abou-Wâïl, Hodzaïfa vit un homme qui n'accomplissait pas intégralement ses inclinaisons et ses prosternations. Quand cet homme eut achevé sa prière Hodzaïfa lui dit : "Tu n'a pas fait ta prière". Je crois, ajoute Abou-Wâïl, que Hodzaïfa ajouta : "Si tu mourais (maintenant), tu mourrais en dehors de la pratique établie par Mohammed."

CHAPITRE CXXXIII.
- Sept parties osseuses du corps participent à la prosternation.

1. Selon Ibn 'Abbâs, le Prophète a ordonné que la prosternation se fit sur sept membres du corps, sans retenir les cheveux ou relever les vêtements ; ces membres sont : le front, les deux mains, les deux genoux et les deux pieds.

2. Selon Ibn 'Abbâs le Prophète a dit : "Nous avons reçu l'ordre de nous prosterner sur sept parties osseuses du corps et sans retenir les cheveux ou relever les vêtements."

3. 'Abdallah-bou-Yazîd a dit : "El-Barâ-ben-'Âzib, qui n'était pas un menteur, a rapporté ce qui suit : "Nous faisions la prière sous la direction du Prophète. Quand il prononçait ces mots : "Dieu entend ceux qui le louent" aucun de nous ne courbait son échine avant que le Prophèteeût posé son front sur le sol."

CHAPITRE CXXXIV.
- Dans la prosternation le nez doit toucher le sol.

1. Selon Ibn 'Abbâs, le Prophète a dit : "J'ai reçu l'ordre de faire la prosternation sur sept parties osseuses du corps : le front,
- et de sa main il montrait son nez,
- les deux mains, les deux genoux et les extrémités des deux pieds. Et nous ne devons, dans la prosternation, ni retenir nos cheveux, ni relever les vêtements."

CHAPITRE CXXXV.
- De la prosternation le nez dans la boue.

1. Abou-Salama a dit : "M'étant rendu auprès de Abou-Sa'îd-El-Khodry, je lui dis : "Ne veux-tu pas nous accompagner jusqu'à En Nakhl ? nous parlerons de hadiths". Il accepta et alors je lui demandai de nous raconter ce qu'il avait entendu dire au Prophète au sujet de la nuit du destin. "L'envoyé de Dieu, nous raconta-t-il, avait passé en retraite pieuse les dix premières nuits du Ramadan et nous avions suivi son exemple. Gabriel vint alors le trouver et lui dit : "Ce que tu désires est devant toi." Le Prophète passa ensuite en retraite les dix nuits de la seconde décade du Ramadan et nous fîmes de même. Gabriel vint de nouveau le trouver et lui répéta : "Ce que tu désires est devant toi". Le matin du vingtième jour du Ramadan, le Prophète se leva et fit le prône suivant : "Que ceux qui ont fait la retraite religieuse avec le Prophète continuent à rester en retraite. Car on vient de me montrer la nuit du Destin ; je ne me souviens plus de sa date, mais elle a lieu un jour impair de la dernière décade du Ramadan. Il m'a semblé me voir prosterné dans la boue et dans l'eau."

"Or le toit de la mosquée était fait de branches de palmier et nous ne voyions rien dans le ciel lorsque, tout à coup, un nuage parut et la pluie se mit à tomber sur nous. Le Prophète dirigea notre prière et je pus voir sur son front et sur le bout de son nez des traces de boue, ce qui confirmait ma vision."

CHAPITRE CXXXVI.
- Du fait de nouer et de fixer ses vêtements (pour la prière) et de celui qui (en priant) rassemble ses vêtements sur lui quand il craint de laisser voir ses parties honteuses.

1. Sahl-ben-Sa'd a dit : "Quand les fidèles priaient avec le Prophète, ils nouaient autour du cou leurs voiles parce qu'ils étaient trop courts. On recommandait expressément aux femmes de ne pas relever la tête avant que les hommes ne fussent remis d'aplomb sur leur séant."

CHAPITRE CXXXVII.
- Les cheveux ne doivent pas être retenus (dans la prosternation).

1. Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète reçut l'ordre de se prosterner sur sept parties osseuses du corps sans relever les vêtements, ni retenir les cheveux."

CHAPITRE CXXXVIII.
- Durant la prière on ne doit pas relever les vêtements (dans la prosternation).

1. D'après Ibn 'Abbâs, le Prophète a dit : "J'ai reçu l'ordre de me prosterner sur sept parties osseuses du corps sans retenir les cheveux ni relever les vêtements."

CHAPITRE CXXXIX.
- De la glorification de Dieu et des invocations pendant la prosternation.

1. 'Aïcha a dit : "Pendant ses inclinaisons et ses prosternations le Prophète répétait constamment : "Gloire à toi ! ô mon Dieu, Seigneur ! Et à cause de ta louange, ô mon Dieu, pardonne-moi."

Ainsi, il se conformait à l'ordre du Coran."

CHAPITRE CXL.
- Du repos entre les deux prosternations.

1. Abou-Qilâba rapporte que Mâlik-ben-El-Howaïrits dit à ses compagnons : "Voulez-vous que je vous montre quelle était la prière de l'Envoyé de Dieu ?" Ce n'était pas à ce moment l'heure d'une prière canonique. Mâlik se leva, fit une inclinaison, prononça le tekbîr, releva la tête pendant un court instant et fit la prière exactement comme notre cheikh actuel 'Amr-ben-Salima.

Ayyoub ajoute : "Le cheikh faisait une chose que je n'avais jamais vu faire à un autre que lui. Il s'asseyait (prenant un temps de repos) entre la troisième et quatrième rika'."

Mâlik ajoute : "Nous allâmes trouver le Prophète et séjournâmes auprès de lui. Il nous dit : "Vous allez maintenant retourner auprès des vôtres. Faites telle prière à tel moment et telle autre prière à tel autre moment. Quand l'heure de la prière sera venue, l'un de vous fera l'appel et le plus âgé d'entre vous dirigera la prière."

2. Al-Barâ a dit : "Dans la prière le Prophète faisait durer à peu près un même temps la prosternation, l'inclinaison et l'intervalle où il restait assis entre les deux prosternations."

3. Tsâbit rapporte que Anas ibn Mâlik dit un jour : "Je ne veux pas manquer de diriger votre prière comme le Prophète dirigeait la nôtre." Anas, ajoute Tsâbit, faisait, dans la prière, une chose que je ne vous ai jamais vu faire : Lorsque, après l'inclinaison, il relevait la tête, il restait debout (si longtemps) que quelqu'un aurait pu dire qu'il avait oublié (ce qui lui restait à faire). Entre les deux prosternations il mettait également un temps d'arrêt tel qu'on eût dit encore qu'il avait oublié (ce qui lui restait à faire).

CHAPITRE CXLI.
- Il ne faut pas allonger (complètement) les bras dans la prosternation. -- Abou-Homaïd a dit : "Le Prophète se prosterna ; il posa ses bras sans les allonger complètement, ni trop les ramener à lui."

1. Selon Anas ibn Mâlik, le Prophète a dit : "Gardez une juste mesure dans la prosternation. Qu'aucun de vous n'étende les bras à la façon dont un chien étend les pattes."

CHAPITRE CXLII.
- De celui qui, avant de se lever, reste assis d'aplomb pendant l'une des rika' impaires de sa prière.

1. Mâlik-ben-El-Howairits-El-Leitsi a rapporté qu'il vit le Prophète faire la prière. Arrivé à l'une des rika' impaires de sa prières, le Prophète ne se leva pas avant d'être resté assis quelque temps bien d'aplomb.

CHAPITRE CXLIII.
- Comment s'appuie-t-on sur le sol lorsqu'on se relève après la rika'.

1. D'après Ayyoub, Abou-Qilâba a dit : "Mâlik-ben-El-Howairits vint faire la prière avec nous dans notre mosquée que voici. "Je vais, nous dit-il, vous montrer à prier, mais non faire une véritable prière. Je veux (seulement) vous montrer comment j'ai vu le Prophète accomplir sa prière." Alors dit Ayyoub, je demandai à Abou-Qilâba comment Mâlik s'y prit. "Comme notre cheikh que voici, répondit Abou-Qilâba." Il s'agissait de 'Amr-ben-Salima. Ce cheikh, ajoute Ayyoub, chaque fois qu'il levait la tête après la seconde prosternation, faisait le tekbîr complet, s'asseyait, puis s'appuyait sur le sol pour se lever."

CHAPITRE CXLIV.
- On doit prononcer le tekbîr au moment où on se lève après les deux prosternations. -- Ibn-Zobaïr prononçait le tekbîr pendant qu'il se relevait.

1. Sa'îd-ben-El-Hârits a dit : "Abou-Sa'îd, dirigeant notre prière, prononça à haute voix le tekbîr lorsqu'il releva la tête après la prosternation, quand il se prosterna, quand il releva la tête et quand il se mit debout après les deux rika'. "Ainsi, dit-il, ai-je vu faire le Prophète".

2. Motarrif a dit : "Je fis avec 'Imrân la prière sous la direction de 'Ali-ben-Abou-Tâlib. Celui-ci prononçait le tekbîr chaque fois qu'il se prosternait ; il le prononçait également quand il relevait la tête et qu'il se mettait debout après les deux rika'. Quand 'Ali eut achevé la salutation finale, 'Imrân me prit par la main et me dit : La prière que vient de nous faire cet homme est celle de Mohammed,
- ou, suivant une variante, cet homme vient de me rappeler la prière de Mohammed."

CHAPITRE CXLV.
- La règle est de se mettre sur son séant pour prononcer la profession de foi musulmane. -- Oumm-Ed-Derdâ se mettait sur son séant, durant sa prière, à la façon d'un homme ; c'était une femme instruite en droit canonique.

1. 'Abdallah-ben-'Abdallah raconte qu'il voyait 'Abdallah-ben-'Omar croiser ses jambes pendant la prière lorsqu'il s'asseyait. Je fis comme lui, mais comme à cette époque j'était tout jeune, il me défendit cette posture en me disant : "La règle est que, dans la prière, tu dresses ta jambe droite et que tu replies ta jambe gauche (sous toi).
- Mais, objectai-je, tu fais autrement.
- C'est parce que, répondit-il, mes jambes ne peuvent plus me porter."

2. Mohammed-ben-'Amr-ben-Halhala rapporte que Mohammed-ben-'Amr-ben-'Atâ était assis au milieu d'un petit groupe de compagnons du Prophète. Comme, dit Ibn-'Atâ, nous parlions de la prière du Prophète, Abou-Homaïd-Es-Sâ'idi prit la parole en ces termes : "Je suis celui de vous qui a le mieux gardé souvenir de la prière du Prophète ; je la lui ai vu faire ainsi : Quand il prononçait le tekbîr, il plaçait ses deux mains à la hauteur de ses deux épaules ; quand il s'inclinait, il prenait ses genoux avec ses deux mains, ensuite il courbait son échine ; quand il relevait la tête, il reprenait son aplomb en sorte que ses vertèbres revinssent à leurs places normales. Quand il se prosternait, il posait ses deux bras sur le sol, sans les allonger à l'excès, ni trop les rapprocher du corps. Il tournait la pointe des doigts de ses pieds du côté de la qibla. Quand il s'asseyait durant les deux premières rika', il s'asseyait sur la jambe gauche (repliée sous lui) et dressait sa jambe droite. Quand il s'asseyait dans la dernière rika' il avançait sa jambe gauche, dressait sa jambe droite et se mettait assis sur son séant."

CHAPITRE CXLVI.
- De celui qui estime que de dire la première fois (c'est-à-dire quand on s'assied pour la première pendant la prière) la profession de foi musulmane n'est pas obligatoire, parce que le Prophète, s'étant levé après les deux rika', ne dit pas la profession de foi musulmane.

1. 'Abdallah-ben-Bohaïna, de la tribu des Azd-Chanoua, un des halîf (c'est le nom que l'on donnait à celui qui s'était engagé par serment vis-à-vis d'un autre à défendre ses intérêts comme les siens propres.) des Benou-'Abd-Manâf, et compagnons du Prophète, rapporte que le Prophète ayant dirigé leur prière de midi, resta debout durant les deux premières rika', sans s'asseoir. Les fidèles restèrent debout comme lui. A la fin de la prière, comme ils attendaient sa salutation finale, le Prophète prononça le tekbîr en se tenant assis et fit deux prosternations avant de prononcer la salutation finale. Alors seulement il la fit.

CHAPITRE CXLVII.
- De la profession de foi dite quand on s'assied pour la première fois.

1. 'Abdallah-ben-Mâlik-ben-Bohaïna a dit : "L'Envoyé de Dieu fit avec nous la prière de midi. Il se tint debout au moment où il aurait dû être assis. Et, quand il arriva à la fin de sa prière, il resta assis et fit deux prosternations."

CHAPITRE CXLVIII.
- De la profession de foi dite quand on s'assied pour la dernière fois.

1. 'Abdallah a dit : "Quand nous faisions la prière derrière l'Envoyé de Dieu, nous disions : "Le salut soit sur Gabriel, sur Michel. Le salut soit sur un tel ou un tel." Un jour l'Envoyé de Dieu se tourna vers nous et dit : "Certes Dieu c'est le salut. Quand l'un de vous prie, qu'il dise donc : A Dieu les adorations, les prières et les oeuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la clémence de Dieu et ses bénédictions, que le salut soit sur nous, sur les adorateurs vertueux de Dieu." Cette dernière oraison, propnoncée par vous, s'étendra à tous les adorateurs vertueux sur la terre comme dans le ciel. "J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est son adorateur et son Envoyé."

CHAPITRE CXLIX.
- Des oraisons formulées avant la salutation finale.

1. 'Orwa-ben-Ez-Zobaïr rapporte tenir de 'Aïcha que l'Envoyé de Dieu formulait, dans sa prière, les oraisons suivantes : "Ô mon Dieu, je me réfugie auprès de toi contre le châtiment du tombeau, je me réfugie auprès de toi contre les épreuves du Messie l'antéchrist. Je me réfugie auprès de toi contre les épreuves de la vie et celles de la mort. Ô mon Dieu, je me réfugie auprès de toi contre le péché et contre les dettes." Quelqu'un lui ayant fait remarquer qu'il mettait bien de l'ardeur à chercher refuge auprès de Dieu contre les dettes, le Prophète répondit : "L'homme qui a des dettes parle pour mentir et fait des promesses pour y manquer."

'Aïcha a dit : "J'ai entendu l'envoyé de Dieu demander à Dieu dans sa prière un refuge contre les épreuves de l'antéchrist.

2. 'Abdallah-ben-'Amr rapporte que Abou Bakr-Es-Saddiq dit à l'Envoyé de Dieu : "Enseigne-moi une formule d'oraison dont je me servirai dans ma prière."
- "Dis, lui répondit le Prophète : Ô mon Dieu, je me suis fait à moi-même un tort immense. Toi seul pardonne les fautes ; accorde-moi donc ton pardon ; sois clément pour moi, car c'est toi qui est l'indulgent, le clément."

CHAPITRE CL.
- Des oraisons qu'il faut prononcer de préférence après la profession de foi ; cette pratique n'est pas obligatoire.

1. 'Abdallah rapporte ceci : "Quand nous étions à faire la prière avec le Prophète nous disions : "Le salut soit sur Dieu de la part de ses adorateurs. Le salut soit sur un tel et un tel !" Un jour le Prophète nous dit : Ne vous servez pas de cette expression : "Le salut soit sur Dieu", car Dieu lui-même est le salut. Dites donc : "A Dieu les adorations, les prières et les oeuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la clémence de Dieu et ses bénédictions. Le salut soit sur nous, sur les adorateurs vertueux de Dieu", car cette dernière oraison prononcée par vous s'étendra à tous les adorateurs dans le ciel ou entre le ciel et la terre. "J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est l'adorateur de Dieu et son Envoyé." Ensuite, que chacun de vous choisisse les oraisons qu'il lui plaira de formuler et les formule."

CHAPITRE CLI.
- De celui qui ne s'essuie ni le front ni le nez avant d'avoir terminé sa prière. -- 'Abou-Abdallah (El-Bokhâri) dit : "J'ai vu Al-Homaïdi tirer argument de ce hadiths pour soutenir qu'on ne doit pas s'essuyer le front pendant la prière."

1. Abou-Salama a dit : "J'interrogeai Abou-Sa'îd-El-Khidry (à ce sujet) ; il me répondit : "J'ai vu le Prophète se prosterner dans l'eau et dans la boue, si bien que j'ai vu des traces de boue sur son front."

CHAPITRE CLII.
- De la salutation finale.

1. Omm-Salama a dit : "Les femmes se levaient juste au moment où le Prophète terminait la salutation finale. Lui, au contraire, demeurait encore un peu avant de se lever."

"Je pense, observa Ibn-Chihâb,
-Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est,
- que le Prophète demeurait ainsi afin de laisser aux femmes le temps de se retirer avant que les fidèles, sortant de la prière, pussent les rencontrer."

CHAPITRE CLIII.
- Le fidèle doit prononcer la salutation finale en même temps que l'Imam la prononce lui-même. -- Ibn 'Omar considérait comme recommandable que, quand l'imam prononçait la salutation finale, les fidèles placés derrière lui la prononçassent aussi.

1. 'Itbân-ben-Mâlik a dit : "Nous fîmes la prière avec le Prophète et nous dîmes la salutation finale en même temps que lui."

CHAPITRE CLIV.
- De celui qui ne répond pas à la salutation de l'Imam et qui se contente des salutations de la prière.

1. Mahmoud-ben-Er-Rebî, qui prétend avoir conservé le souvenir de l'Envoyé de Dieu et d'une gorgée d'eau prise dans un seau qui était dans leur maison, gorgée d'eau que le Prophète lui envoyé à la figure, a dit : "J'ai entendu 'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri, homme des Benou-Sâlim, dire : "Je dirigeai la prière de mes gens, les Benou-Sâlim. J'allai trouver le Prophète et lui dis : "J'ai perdu la vue et, comme des torrents séparent ma demeure de la mosquée des Benou-Sâlim, je voudrais bien que tu vinsses faire la prière dans ma maison dans un endroit dont je me servirai comme de mosquée.
- Si dieu veut, répondit le Prophète, je ferai ce que tu me demandes." Un jour l'Envoyé de Dieu arriva dans ma demeure accompagné de Abou-Bakr. Le jour était déjà grand à ce moment. Le Prophète ayant demandé la permission d'entrer, je la lui donnai, puis, sans prendre le temps de s'asseoir, il me dit : "En quel endroit de ta maison veux-tu que je fasse la prière ?" Je lui indiquai l'endroit où je préférais qu'il priât. Il se plaça debout, tandis que nous nous mettions en rang derrière lui, puis (la prière terminée) il fit la salutation finale que nous dîmes en même temps que lui."

CHAPITRE CLV.
- Des litanies après la prière.

1. Ibn 'Abbâs a raconté que l'usage de réciter à haute voix les litanies, au moment où les fidèles terminaient la prière canonique, existait du temps du Prophète. Ibn 'Abbâs a dit : "Quand j'entendais les litanies, je savais ainsi que la prière était terminée."

2. Ibn 'Abbâs a dit : "Je savais que la prière du Prophète était terminée quand j'entendais les litanies."

Abou-Ma'bad, dont le nom était Nâfidz, était le plus véridique des affranchis d'Ibn 'Abbâs, et c'est lui qui a rapporté ces traditions.

3. Abou Hourayra a dit : "Les pauvres allèrent trouver le Prophète et lui dirent : "Les gens opulents, grâce à leur fortune, accapareront les degrés les plus élevés du Paradis et ses félicités éternelles, car ils prient et jeûnent ainsi que nous et, en outre, ils ont cet avantage que leurs richesses leur permettent de faire le pèlerinage, la visite pieuse aux lieux saints, la guerre sainte et l'aumône.
- Eh bien ! répondit le Prophète, je vais vous enseigner une chose qui, si vous la pratiquez, vous fera rattraper ceux qui semblent avoir sur vous une avance et distancer ceux qui viendront après vous. Vous serez les mieux placés de ceux au milieu desquels vous êtes, hormis ceux qui feront comme vous, en disant : "Gloire à Dieu, louange à Dieu, Dieu est grand", trente-trois fois après chaque prière."

"Une discussion s'étant engagée entre nous, les uns disant qu'il fallait répéter trente-trois fois gloire à Dieu, trente-trois fois louange à Dieu et trente-trois fois Dieu est grand, j'allais trouver le Prophète qui me dit : "Il faut répéter gloire à Dieu, louange à Dieu, Dieu est grand, de façon à ce que cela fasse en tout trente-trois fois."

4. Warrâd, le secrétaire de Al-Moghîra-ben-Cho'ba, a dit : "El-Moghîra-ben-Cho'ba, dans une lettre qu'il adressait à Mo'âwiya, me dicta ceci : Le Prophète, à la fin de chaque prière canonique, disait : Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu l'Unique ; il n'a point d'associé, à lui appartient le pouvoir, à lui la louange ; en toutes choses il est puissant. Ô mon Dieu, personne ne peut repousser ce que tu donnes ; personne ne peut donner ce que tu refuses ; auprès de toi la fortune du riche ne lui sera d'aucune utilité."

CHAPITRE CLVI.
- Après la salutation finale l'Imam fait face aux fidèles.

1. Samora-ben-Djondob a dit : "Quand le Prophète avait terminé la prière il tournait son visage vers nous."

2. Zaïd-ben-Khâlid-El-Djohani a dit : "Le Prophète nous fit faire la prière du matin à Hodaybiya, peu après une averse qui était tombée pendant la nuit. La prière terminée, il se tourna vers les fidèles et leur dit : "Savez-vous ce qu'a dit le Seigneur ?
- Dieu et son Envoyé sont mieux instruits que personne là-dessus, répondirent les fidèles.
- Eh bien ! reprit le Prophète, Dieu a dit : Parmi mes adorateurs il en est qui, ce matin, ont cru en moi, tandis que d'autres m'ont renié. Celui qui a dit que la pluie que nous avons eue était un effet de la bonté de Dieu et de sa clémence a cru en moi et a renié les étoiles (Avant l'Islamisme, les Arabes attribuaient les chutes de pluie à la disparition pendant certaines nuits de quelques étoiles appartenant à ces constellations qui portent le nom de mansions de la lune.)

Quant à celui qui a dit que nous avions eu de la pluie à cause de telle ou telle étoile, il m'a renié et à cru aux étoiles."

3. Anas ibn Mâlik a dit : "Une certaine nuit, le Prophète retarda la prière jusqu'à vers minuit. Alors seulement il vint à la mosquée et fit la prière. Quand elle fut terminée il se tourna vers nous et dit : "Il y a des fidèles qui ont fait la prière (à l'heure prescrite) et qui sont allés se coucher, tandis que vous vous n'avez cessé d'être en état de prière tout le temps que vous avez attendu pour la faire."

CHAPITRE CLVII.
- De l'imam qui reste à l'endroit où il a fait la prière après la salutation finale. -- Adam a dit : "Cho'ba, d'après Ayyoub, d'après Nâfi', nous a rapporté que Ibn 'Omar faisait des prières surérogatoires sans quitter l'endroit où il avait fait la prière canonique." -- Al-Qâsim faisait de même. -- On rapporte, d'après Abou Hourayra, qui faisait remonter la prescription au Prophète, que l'Imam ne doit pas faire des prières surérogatoires sans quitter l'endroit où il a fait la prière canonique ; mais cette tradition n'est pas authentique.

1. Omm-Salama rapporte que le Prophète, après avoir dit la salutation finale, restait quelques instants à la même place.

Ibn-Chihâb a dit : "Je pense
- Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est
- qu'il agissait ainsi pour donner aux femmes, qui s'en allaient, le temps de se retirer."

Omm-Salama, épouse du Prophète, a dit : "Le Prophète faisait la salutation finale. Alors les femmes s'en allaient et rentraient dans leurs maisons avant que l'Envoyé de Dieu quittât la mosquée."

(Ces traditions sont rapportées par Hind la Firâsite [suivant d'autres la Qoraïchite], épouse de Ma'bad-ben-El-Miqdâd, halîf des Benou-Zohra et amie de Omm-Salama, qui fréquentait les femmes du Prophète.

CHAPITRE CLVIII.
- De celui qui, ayant dirigé la prière des fidèles, se souvient d'une affaire et enjambe par dessus les fidèles.

1. 'Oqba a dit : "Je fis à Médine la prière de l'après-midi derrière le Prophète. Après qu'il eut dit la salutation finale, il se leva brusquement, enjamba par-dessus la tête des fidèles pour courir à la chambre d'une de ses femmes. Les fidèles étaient encore tout effrayés de cette précipitation quand il revint. Considérant alors leur stupéfaction de sa démarche précipitée, il leur dit : "Je me suis souvenu que j'avais un peu de poudre d'or à la maison ; j'ai craint que cela ne me préoccupât et alors je suis allé la distribuer."

CHAPITRE CLIX.
- Que l'imam, pour faire face aux fidèles (à la fin de la prière), que les fidèles, pour quitter la mosquée, peuvent se retourner soit du côté droit, soit du côté gauche. -- Anas ibn Mâlik se retournait à droite ou à gauche et il blâmait ceux qui choisissaient ou prenaient intentionnellement le côté droit pour se retourner.

1. 'Abdallah a dit : "Qu'aucun de vous ne fasse la moindre part à Satan dans sa prière, en s'imaginant que c'est un devoir pour lui de s'en aller du côté droit, car bien souvent j'ai vu le Prophète s'en aller du côté gauche."

CHAPITRE CLX.
- De ce qui a été dit au sujet de l'ail cru, de l'oignon et du poireau. De ces paroles du Prophète : "Que quiconque a mangé de l'ail ou de l'oignon soit qu'il eût trop faim, soit pour tout autre cause, ne s'approche point de notre mosquée."

1. 'Atâ a dit : "J'ai entendu dire à Djâbir-ben-'Abdallah : Le Prophète a dit : "Que quiconque aura mangé de cette plante,
- et il voulait dire l'ail
- ne vienne pas à nous dans nos mosquées."

'Atâ ajouta : "Comme je demandais à Djâbir ce que le Prophète avait voulu dire exactement, il me répondit : "Je pense qu'il ne voulait parler que l'ail cru."

2. D'après Ibn 'Omar, pendant l'expédition de Khaïbar, le Prophète dit : "Que celui qui aura mangé de cette plante,
- et il voulait dire l'ail,
- n'approche point de notre mosquée."

3. Djâbir-ben-'Abdallah prétend que le Prophète a dit : "Que celui qui a mangé de l'ail ou de l'oignon se tienne à l'écart de nous
- ou, suivant une variante : à l'écart de notre mosquée
- qu'il reste chez lui."

Djâbir rapporte également qu'un jour on apporta au Prophète une marmite pleine de légumes verts. Comme il lui trouvait une odeur particulière, il s'informa des légumes qu'elle contenait. Alors il dit d'approcher la marmite d'un de ses compagnons qui était avec lui. Puis, s'apercevant de la répugnance de ce dernier à manger le contenu de cette marmite, il lui dit : "Mange, moi j'ai à causer bouche à bouche avec quelqu'un, mais toi tu n'as pas à faire pareille chose."

Dans une version rapportée par Ibn-Wahab : On apporta un badr (le mot badr qui, d'ordinaire signifie "pleine lune" désigne un plat dont la forme rappelle celui de l'astre de la nuit.), c'est-à-dire un plat, dans lequel il y avait des légumes verts. D'autres Râwi n'ont pas mentionné d'histoire de marmite ; Al-Bokhâri dit : "J'ignore donc si c'est un récit d'Ez-Zohri ou si cela fait partie du hadith"

4. 'Abdelazîz a dit : "Un homme demanda à Anas ibn Mâlik ce qu'il avait entendu de la bouche du Prophète au sujet de l'ail. "Le Prophète, répondit Anas, a dit : "Que celui qui aura mangé de cette plante ne s'approche pas de nous et ne vienne pas prier avec nous."

CHAPITRE CLXI.
- Des ablutions des enfants. Quand sont-ils astreints à la lotion, à la purification ; de leur présence à l'office en commun, à ceux des deux fêtes, aux funérailles, et de leur admission dans les rangs des fidèles en prière.

1. Solaïman-Ech-Chaïbâni rapporte, d'après Ech-Cha'bi, qu'une des personnes qui se trouvaient avec le Prophète, lorsque celui-ci passa près d'une tombe abandonnée, lui a raconté que le Prophète dirigea la prière de son entourage qui se mit en rang derrière lui. "Et qui t'a raconté ceci ? demandai-je à Abou-'Amr (Ech-Cha'bi).
- C'est Ibn 'Abbâs, me répondit-il."

2. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "La lotion, le jour du vendredi, est obligatoire pour toute personne pubère.3

3. Ibn 'Abbâs a dit : "Je passai la nuit chez ma tante maternelle, Maïmouna, et le Prophète se coucha. Arrivé à un certain moment de la nuit, l'Envoyé de Dieu se leva, fit des ablutions légères avec l'eau d'une outre qui était suspendue au mur.
- 'Amr dit que ces ablutions furent légères et très sommaires.
- Ensuite le Prophète se mit debout et commença la prière. Je me tins debout également après avoir fait des ablutions analogues aux siennes et vins me placer à sa gauche. Il me fit changer de place et me mit à sa droite. Quand le Prophète eut prié autant que Dieu le voulut, il se recoucha, s'endormit et même ronfla. Puis le muezzin vint lui annoncer l'heure de la prière. Il se leva aussitôt et alla faire la prière sans faire de nouvelles ablutions."

Comme nous disions à 'Amr que certaines personnes prétendaient que le Prophète dormait des yeux et non du coeur, 'Amr nous répondit : "J'ai entendu 'Obaïd-ben-'Omaïr assurer que les rêves des prophètes sont des révélations du Ciel." Et alors il récita ces mots : "Et je vois en songe que c'est moi qui t'égorgerai" (sourate XXXVII, verset 101).

4. Selon Anas ibn Mâlik, son aïeule, Molaïka, invita l'Envoyé de Dieu à un repas qu'elle avait préparé. Quand il eut mangé, le Prophète dit "Levez-vous, je vais vous faire faire la prière." J'allais, dit Anas, chercher une natte que nous avions et qui était toute noire par suite d'un long usage, et je l'aspergeai d'eau. Le Prophète se mit debout ; j'en fis autant ainsi que l'orphelin, et l'aïeule se tint derrière nous. Le Prophète pria avec nous deux rika'.

5. Ibn 'Abbâs a dit : "Un jour que j'approchais des environs de l'âge de la puberté, je m'avançai monté sur une ânesse et arrivai auprès de l'Envoyé de Dieu, qui était à Mina, dirigeant les fidèles à la prière sans avoir devant eux un mur. Comme je passais devant un rang de fidèles, je descendis de mon ânesse que je laissai aller paître, puis je m'introduisis dans le rang. Personne ne me reprocha ce que je venais de faire."

6. 'Âïcha a dit : "Une fois l'Envoyé de Dieu
- le Prophète, dans une autre version
- tardait tant à faire la prière du soir que 'Omar alla l'appeler lui disant : "Les femmes et les enfants dorment déjà." Alors l'Envoyé de Dieu se rendit à la mosquée et dit : "Certes, personne autre que vous sur la terre n'a fait cette prière." Personne à cette époque ne faisait la prière, à l'exception des gens de Médine."

7. 'Abderrahmân-ben-'Âbis a raconté avoir entendu dire à Ibn 'Abbâs qu'un homme lui demanda : "Vous avez assisté, pour l'office de la fête, à la sortie de l'Envoyé de Dieu ?
- Oui, répondit Ibn 'Abbâs, et, n'eût été ma situation par rapport à lui, je n'y aurai pas assisté."
- Il entendait par là dire qu'il était trop jeune.
- Puis continuant son récit : "Le Prophète gagna le poteau situé auprès de la maison de Katsîr-ben-Es-Salt et fit ensuite le prône. Après cela, il se rendit auprès des femmes, leur adressa des exhortations, leur rappela leurs devoirs et leur ordonna de faire l'aumône. Chaque femme se mit alors à prendre ses boucles et à les jeter dans le manteau de Bilâl. Cela fait, le Prophète rentra chez lui avec Bilâl."

CHAPITRE CLXII.
- De la sortie des femmes pour se rendre à la mosquée la nuit et dans l'obscurité.

1. 'Âïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu tardait tant un jour à faire la prière du soir que 'Omar alla l'appeler lui disant que les femmes et les enfants dormaient. Le Prophète se rendit à la mosquée et dit : "Personne autre que vous sur la terre n'a attendu ainsi cette prière." A cette époque on ne faisait la prière qu'à Médine. On faisait la prière du soir entre le moment où le crépuscule disparaissait et la fin du premier tiers de la nuit."

2. D'après Ibn 'Omar, le Prophète a dit : "Lorsque la nuit vos femmes vous demandent la permission d'aller à la mosquée, autorisez-les."

3. Omm-Salama, la femme du Prophète, a raconté à Hind-bent-El-Hârib que, du temps de l'Envoyé de Dieu, quand les femmes avaient fait la salutation finale de la prière canonique, elles se retiraient, tandis que l'Envoyé de Dieu et les hommes qui avaient pris part à la prière demeuraient en place le temps que Dieu voulait. Aussitôt que l'Envoyé de Dieu se levait (pour partir), tous les hommes faisaient comme lui.

4. 'Âïcha a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu avait terminé la prière du matin, les femmes se retiraient en se calfeutrant dans leurs manteaux et, à cause de l'obscurité, on ne pouvait les reconnaître."

5. Abou-Qatâda-El-Ansâri rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Je me lève pour la prière avec l'intention de la faire longue ; puis j'entends pleurer un enfant, j'abrège ma prière dans la crainte d'occasionner de la peine à la mère."

6. 'Âïcha a dit : "Si l'Envoyé de Dieu avait su ce que faisaient les femmes, il leur aurait interdit la mosquée comme on avait interdit [les synagogues] aux femmes des Israélites. Comme, ajouta Ibn-Sa'îd, je demandais à 'Amara s'il était défendu aux femmes des Israélites d'aller dans les temples, elle me répondit : "Oui".

CHAPITRE CLXIII.
- De la prière des femmes derrière les hommes.

1. Omm-Salama a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu avait fait la salutation finale, les femmes se levaient dès qu'elle était terminée, tandis que le Prophète restait un instant en place avant de se lever."

Ez-Zohri ajoute : "Nous pensons
- et Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est
- que le Prophète agissait ainsi afin que les femmes eussent le temps de rentrer chez elles avant d'être rejointes par les hommes."

2. Anas ibn Mâlik a dit : "Le Prophète fit la prière dans la chambre de Omm-Solaïm. Un orphelin et moi étions placés derrière lui et Omm-Solaïm était en arrière de nous."

CHAPITRE CLXIV.
- Les femmes doivent se hâter de partir après la prière du matin et rester le moins possible dans la mosquée.

D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu faisait la prière du matin avant qu'il ne fît jour. Quand les femmes des croyants rentraient chez elles, l'obscurité ne permettait pas de les reconnaître
- ou, suivant une variante : elles ne se reconnaissaient pas l'une l'autre.

CHAPITRE CLXV.
- La femme doit demander à son mari l'autorisation de se rendre à la mosquée.

1. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte que le Prophète a dit : "Quand une femme demande à l'un de vous la permission [d'aller à la mosquée], ne la lui refusez pas."




Mots clés


mouslim al jouhani abou hourayra ibn taymiya taghout
Coran chouraym houdhayfi boukhari khawarij

mouawiya audient radio zamzam anas ibn malik

soudays chanqiti imsak tamud al hajjaj

tachahoud direction priere tafsir priere du besoin

talbis iblis ibn achir al housari exegese