24 - DE LA DÎME
CHAPITRE PREMIER. 1. Selon Ibn 'Abbâs, le Prophète envoya, dans le Yémen, Mo'âdz en lui disant : "Invite les habitants de ce pays à attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que je suis l'Envoyé de Dieu. S'ils se conforment à cette invitation, enseigne-leur que Dieu leur a prescrit cinq prières pour chaque jour et chaque nuit. S'ils les pratiquent, enseigne-leur que Dieu a prescrit de faire l'aumône en prenant une partie des biens des riches pour les remettre aux pauvres." 2. D'après Abou-Ayyoub, un homme dit au Prophète : "Indique-moi un acte à accomplir qui me fera entrer dans le Paradis. 3. Selon Abou Hourayra, un arabe vint trouver le Prophète et lui dit : "Indique-moi une œuvre qui, lorsque je l'aurai accomplie, me fera entrer au paradis. 4. Ibn 'Abbâs a dit : "Une députation des 'Abdelqaïs vint trouver le Prophète. "Nous, déclarèrent les membres de cette députation, nous sommes de la tribu de Rabî'a, et nous sommes séparés de toi par les infidèles de la tribu de Modar en sorte que nous ne pouvons parvenir jusqu'à toi que dans les mois sacrés ; donne-nous tes instructions, nous les suivrons et nous engagerons ceux que nous avons laissés derrière nous à les suivre également. 5. Selon Hammâd, la foi en Dieu c'est l'attestation qu'il n'y a pas d'autre divinité que Dieu. 6. Abou Hourayra a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu fut mort, que Abou-Bakr fut au pouvoir et qu'un certain nombre d'Arabes eurent renié leur foi, 'Omar dit à Abou-Bakr : "Comment vas-tu combattre ces gens-là, alors que l'Envoyé de Dieu a dit : "J'ai reçu l'ordre de combattre les gens tant qu'ils n'auront pas attesté qu'il n'y a pas d'autre divinité que Dieu, car quiconque a prononcé cette formule a rendu pour moi sa vie et sa fortune inviolables, sauf le cas où il est responsable d'après la loi. En dehors de cela, il n'a de comptes à régler qu'avec Dieu ? CHAPITRE II. 1. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "Je prêtai serment de fidélité au Prophète en m'engageant à faire la prière, à payer la dîme et à aider de mes conseils tout musulman." CHAPITRE III. 1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Alors les chameaux, en meilleur état qu'ils n'étaient (sur terre), s'avanceront contre leur maître qui n'aura pas payé la dîme qu'il devait à leur et le fouleront sous leurs pieds, tandis que (les béliers) lui donneront des coups de corne. 2. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Celui à qui Dieu aura des biens et qui n'en aura pas payé la dîme, Dieu, au jour de la Résurrection fera apparaître ces biens sous la forme d'un python à la tête chauve, avec deux excroissances de chair. Le jour de la Résurrection, ce python s'enroulera autour du cou de cet homme ; il le prendra dans ses mâchoires et dira : "Je suis ton bien, je suis ton trésor." Ensuite le Prophète récita ce passage du Coran : "Qu'ils ne comptent pas, ceux qui sont avares, etc." (sourate III, verset 75). CHAPITRE IV. 1. Khâlid-ben-Aslam a dit : "Nous étions en route avec 'Abdallah-ben-'Omar lorsqu'un arabe lui dit : "Donne-moi quelques renseignements au sujet de ces paroles du Coran : "Et ceux qui amasse l'argent et l'orâ"" (sourate IX, verset 34). 2. D'après Abou-Sa'îd, le Prophète a dit : "Au-dessous de cinq onces il n'y a pas de dîme ; au-dessous de cinq chameaux, il n'y a pas de dîme ; au-dessous de cinq charges (de grains ou de dattes à, il n'y a pas de dîme." 3. Zaïd-ben-Wahb a dit : "Comme je passais à Er-Rabadza j'y trouvai Abou-Dzarr. "Pourquoi, lui demandai-je, habites-tu ici ? 4. Al-Ahnaf-ben-Qaïs a dit : "J'étais assis auprès d'un groupe de Qoraïchites lorsque arriva un homme grossier de chevelure, de vêtements et d'aspect. Il se tint debout, salua et dit : "Annonce aux thésauriseurs la bonne nouvelle suivante : On fera rougir pour eux une pierre dans le feu de la Géhenne, on appliquera cette pierre sur le bout du sein de l'un d'eux et on l'y laissera jusqu'à ce qu'elle pénètre jusqu'à la clavicule de l'épaule ; on la posera ensuite sur la clavicule de l'épaule, jusqu'à ce qu'elle pénètre jusqu'au bout du sein en s'agitant." Cela dit, l'homme s'en retourna et alla auprès d'un pilier. Je le suivis et m'assis à côté de lui sans savoir qui c'était. "Je ne pense pas que ce que tu as dit à ces gens ait eut d'autre résultat que de leur causer de la répulsion. CHAPITRE V. 1. Ibn Mas'oûd rapporte qu'il a entendu le Prophète dire : "On ne doit être jaloux que de deux choses : de l'homme qui, ayant reçu la fortune de Dieu, est obligé de la perdre en l'employant utilement, et de l'homme qui, ayant reçu la sagesse de Dieu, en fait usage et l'enseigne. CHAPITRE VI. CHAPITRE VII. CHAPITRE VIII. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quiconque fera l'aumône d'une charge de dattes provenant d'un gain honnête, CHAPITRE IX. 1. Hâritsa-ben-Wahb a dit : "J'ai entendu le Prophète prononcer ces paroles : "Faites l'aumône, car il viendra un temps où l'homme s'en ira avec son aumône sans trouver quelqu'un qui veuille l'accepter. 2. Selon Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "L'heure du Jugement dernier n'arrivera pas avant que, parmi vous, les richesses n'affluent et ne dérobent en sorte que l'homme qui aura des biens sera embarrassé de trouver quelqu'un qui accepte son aumône, car, quand il l'offrira à quelqu'un, celui à qui il l'aura offerte lui dira : "Je n'en ai nul besoin." 'Adyy-ben-Hâtim a dit : "J'étais auprès de l'Envoyé de Dieu quand deux hommes vinrent le trouver : l'un d'eux se plaignit de la misère ; l'autre des détrousseurs de route. "Quant au brigandage sur les routes, répondit l'Envoyé de Dieu, tu n'auras guère à en souffrir qu'autant que les caravanes se rendront à la Mecque sans être protégées par un défenseur. En ce qui concerne la misère, l'heure du Jugement dernier ne viendra pas avant que l'un de vous se promène en vain avec son aumône sans trouver quelqu'un qui veuille l'accepter. Après cela, chacun de vous sera debout devant Dieu ; il n'y aura entre lui et l'Eternel aucun voile et aucun interprète ne sera chargé de traduire ses paroles. Dieu dira sûrement alors : "Ne t'ai-je point donné la fortune ? 3. D'après Abou-Mousa, le Prophète a dit : "Certes il viendra un temps pour les hommes où celui qui se promènera avec une aumône de pièces d'or ne trouvera personne qui veuille l'accepter. On verra alors un seul homme suivi par quarante femmes, qui se réfugieront auprès de lui, tant il y aura pénurie d'hommes et abondance de femmes. CHAPITRE X. 1. Abou-Mas'oud a dit : "Quand le verset relatif à l'aumône fut révélé, nous nous mîmes à porter des charges (moyennant salaires). Un homme vint qui fit une aumône considérable. Tout le monde dit : "C'est par ostentation". Un autre vint qui fit l'aumône d'une mesure (de dattes). Tout le monde de dire alors : "Dieu n'a pas besoin de cette mesure de dattes." Dieu révéla aussitôt ce verset : "Ceux qui critiquent les croyants qui donnent largement les aumônes, ainsi que ceux qui ne se les procurent qu'avec peineâ"" (sourate IX, verset 80). 2. Abou-Mas'oud-El-Ansâri a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu nous donna l'ordre de faire l'aumône, certains d'entre nous se rendaient au marché et faisant le portefaix gagnaient un modd (une mesure de grain), tandis qu'aujourd'hui il est des gens qui en possèdent cent mille." 3. Adyy-ben-Hâtim a dit : "J'ai entendu le Prophète prononcer ces mots : "Redoutez l'Enfer (en faisant l'aumône) fût-ce d'une moitié de datte." 4. 'Âïcha a dit : "Une femme accompagnée de deux de ses filles se présenta et demanda l'aumône. Je n'avais rien autre chose qu'une seule datte. Je la donnai à cette femme qui la partagea entre ses deux filles, et n'en mangea point. Cette femme se leva et sortit ; puis le Prophète entra. Je lui racontai la chose et il dit alors : "Celui qui, pour ses filles, se sera privé de la moindre des choses la retrouvera pour le protéger contre le feu de l'Enfer." CHAPITRE XI. 1. Abou Hourayra a dit : "Un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Envoyté de Dieu, quelle est l'aumône qui sera la plus largement récompensée ? 2. D'après 'Âïcha, quelques-unes des femmes du Prophète dirent à ce dernier : "Quelle est celle de nous qui sera la première à aller te rejoindre (après ta mort) ? CHAPITRE XII. CHAPITRE XIII. CHAPITRE XIV. 1. Abou Hourayra a rapporté que l'Envoyé de Dieu a dit : "Un homme avait dit : "Je vais faire une aumône." Puis il partit avec son aumône et la mit dans la main d'un voleur. Le lendemain, comme on (les juifs) parlait de cette aumône faite à un voleur, le même homme dit : "Ô mon Dieu, louange à toi ; je vais faire une aumône." Puis il partit avec son aumône et la déposa dans la main d'une femme adultère. Le lendemain on parla de cette aumône faite la veille à une femme adultère. Le même homme dit encore : "Ô mon Dieu ! louange à Dieu qui m'a fait donner l'aumône à une femme adultère. Je vais faire encore une aumône." Puis il partit avec son aumône et la mit dans la main d'un riche. Le même homme s'écria alors : "Ô mon Dieu ! louange à toi qui m'as fait donner l'aumône à un voleur, à une femme adultère et à un riche." Cet homme vit en songe quelqu'un qui lui dit : "L'aumône que tu as faite à un voleur servira peut-être à lui enlever dorénavant le désir de voler. Celle faite à une femme adultère la portera peut-être à s'abstenir de l'adultère, et, quant à celle faite à un riche, il y verra peut-être un exemple à imiter et il dépensera (en aumônes) une partie des biens que Dieu lui a donnés." CHAPITRE XV. 1. Ma'n-ben-Yazîd a dit : "Je prêtai serment de fidélité à l'Envoyé de Dieu en même temps que mon père et mon grand-père. Le Prophète fit une demande en mariage pour moi et me maria. Puis j'allai lui exposer le grief suivant : Mon père avait tiré (de sa bourse) un certain nombre de dinars pour en faire des aumônes, et il remit cet argent à un homme qui se trouvait dans la mosquée. Quand je vins à la mosquée je pris une de ces parts d'aumônes et la portai à mon père qui me dit : "Par Dieu ! ce n'est pas à toi à qui je voulais donner." J'allai demander à l'Envoyé de Dieu de se prononcer sur notre différent et il le fit en ces termes : "Ô Yazîd, tu seras récompensé pour ton intention ; et toi, ô Ma'n, garde ce que tu as reçu." CHAPITRE XVI. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Il y a sept (catégories de personnes) que Dieu protégera de son ombre, le jour où il n'y aura plus d'autre ombre que la sienne : l'imam équitable ; le jeune homme qui grandit dans l'adoration de Dieu ; l'homme attaché par le cœur aux mosquées ; deux hommes qui, s'aimant réciproquement en Dieu, se réunissent pour Dieu et se séparent à cause de lui ; l'homme qui, appelé par une femme d'une haute situation et jolie, répond : "Je crains Dieu" ; l'homme qui, faisant une aumône, la dissimule en sorte que sa main gauche ignore ce qu'a dépensé (en aumônes) sa main droite ; enfin l'homme qui, mentionnant Dieu dans la solitude, a les yeux inondés de larmes." 2. Hârista-ben-Wahb-El-Khozâ'i a entendu le Prophète dire : "Faites l'aumône (maintenant), car un temps viendra où l'homme ira vainement offrir son aumône. La personne à qui il l'offrira lui répondra : "Si vous me l'aviez offerte hier, je l'aurais acceptée, mais aujourd'hui je n'en ai plus besoin." CHAPITRE XVII. 1. D'après 'Âïcha, le Prophète a dit : "Quand une femme fait l'aumône de la nourriture de son ménage sans gaspillage, elle aura une récompense pour la charité qu'elle a faite ; son mari aura une récompense puisqu'il a gagné l'argent du ménage. Le gardien des provisions aura également une part et la part de l'un ne diminuera en aucune façon la part des autres." CHAPITRE XVIII. 1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "La meilleure aumône est celle qui est faite avec le superflu de la richesse. Commence à donner à ceux que tu dois nourrir." 2. D'après Hakîm-ben-Hizâm, le Prophète a dit : "La main la plus haute vaut mieux que la main la plus basse. Commence par ceux que tu dois nourrir. La meilleure aumône est celle faite avec le superflu de la richesse ; celui qui demandera à être sage, Dieu lui accordera de l'être ; celui qui demandera à être riche, Dieu l'enrichira." 3. D'après 'Abdallah-ben-'Omar : pendant qu'il était en chaire, parlant de l'aumône, de l'abstinence et de la mendicité, l'Envoyé de Dieu a dit : "La main la plus haute vaut mieux que la main la plus basse. La plus haute c'est celle qui donne, la plus basse c'est celle qui reçoit.3 CHAPITRE XIX. CHAPITRE XX. 1. D'après 'Oqba-ben-El-Hârits, le Prophète faisait la prière de l'après-midi ; il se hâta, puis rentra chez lui et ne tarda pas à revenir. Je lui en fis l'observation â ou, suivant une variante : on lui en fit l'observation. â "J'avais, répondit-il, oublié de la poudre d'or destinée à être donnée en aumônes ; il m'a répugné de remettre la chose au lendemain et alors je suis allé la distribuer." CHAPITRE XXI. 1. Ibn 'Abbâs a dit : "Un jour de fête, le Prophète se rendit à la mosquée ; il pria deux rika' qu'il n'avait encore jamais faites et qu'il ne fit plus désormais. Puis, accompagné de Bilâl, il se dirigea vers les femmes, leur adressa des exhortations en leur enjoignant de faire l'aumône. Alors chaque femme se mit à jeter (dans le manteau de Bilâl) ses bracelets et ses boucles d'oreilles." 2. Abou-Mousa a dit : "Quand un mendiant ou quelqu'un demandant quelque chose venait trouver le Prophète, celui-ci disait : "Intercédez auprès des autres, vous aurez votre part de la récompense et Dieu, par la langue de son Prophète, fera ensuite ce qu'il voudra." 3. Asmâ rapporte que le Prophète lui dit : "Ne lésine pas avec les autres, on lésinerait avec toi." D'après 'Abda, le Prophète a dit : "Ne calcule pas, sinon Dieu calculerait avec toi." CHAPITRE XXII. 1. 'Abdâd-ben-'Abdallah-ben-Ez-Zobaïr rapporte que Asmâ, la fille d'Abou-Bakr, étant allée trouver le Prophète, celui-ci lui dit : "Ne fais pas de réserves, Dieu en ferait à ton égard. Donne en aumône tout ce que tu pourras." CHAPITRE XXIII. 1. D'après Hodzaïfa, 'Omar a dit : "Quel est celui d'entre vous qui se souvient des hadiths de l'Envoyé de Dieu au sujet des épreuves ? CHAPITRE XXIV. 1. Hakîm-ben-Hizâm rapporte qu'il dit : "Ô Envoyé de Dieu, que penses-tu de certaines choses religieuses que j'ai pratiquées au temps du paganisme, telles que : aumônes, affranchissement d'esclaves, bons offices à l'égard des proches. Serai-je récompensé pour ces diverses choses ? CHAPITRE XXV. 1. D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque, sans propdigalité, la femme fait aumône de la nourriture de son mari, elle aura une part de la récompense ; son mari en aura une parce qu'il a gagné (l'argent employé à cette aumône) ; le gardien des vivres aura également une part de récompense." 2. D'après Abou-Mousa, le Prophète a dit : "Le gardien, musulman, digne de confiance, qui exécute CHAPITRE XXVI. 1. D'après 'Âïcha, le Prophète a dit : "La femme qui, sans prodigalité, fait aumône 2. D'après 'Âïcha, le Prophète a dit : "La femme qui, sans prodigalité, fera aumône de la nourriture du ménage, aura une part de récompense ; son mari en aura une également puisque c'est lui qui a gagné l'argent. Le gardien aura lui aussi une part de récompense." CHAPITRE XXVII. 1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Il n'est pas un seul jour où, le matin, chaque homme n'ait auprès de lui deux anges venus du ciel. L'un d'eux dit : "Ô mon Dieu, à celui qui fait l'aumône, "donne une compensation" ; l'autre dit : "Ô mon Dieu, à celui qui retient son argent, "inflige une perte." CHAPITRE XXVIII. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "L'homme charitable et l'avare sont comparables à deux hommes vêtus chacun d'une cotte e mailles de fer allant des seins aux épaules. L'homme charitable ne fait une aumône sans que cette tunique s'étende CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. 1. D'après Abou-Mousa, le Prophète a dit : "Tout musulman est tenu de faire l'aumône. CHAPITRE XXXI. 1. Omm-'Atyya a dit : "On avait envoyé à Nosaïba-El-Ansâriyya un mouton et celle-ci en envoya un morceau à 'Âïcha. Le Prophète ayant demandé à 'Âïcha : "As-tu chez toi quelque chose (à manger) ? Elle répondit : "Non, excepté ce morceau de mouton que Nosaïba a envoyé. CHAPITRE XXXII. 1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Il n'y a pas de dîme (le texte porte le mot "sadaka" au lieu de "zakat") de chameau pour ce qui est inférieur à cinq chameaux ; il n'y a pas de dîme pour ce qui est inférieur à cinq onces ; il n'y a pas de dîme pour ce qui est inférieur à cinq charges (de grains ou de dattes)." CHAPITRE XXXIII. 1. Selon Anas, Abou-Bakr lui transmit ainsi, par écrit, les règles tracées par Dieu à son Envoyé : "Celui dont la dîme devra être une chamelle d'un an révolu et qui n'en aura pas, mais qui aura une chamelle de 2 ans révolus, pourra donner cette dernière en payement, et le collecteur lui donnera vingt dirhems ou deux moutons. "Si cette même personne, n'ayant pas la chamelle d'un an qu'elle devrait remettre, à un chameau de 2 ans révolus, ce chameau sera accepté en payement de la dîme sans addition de quoi que ce soit." 2. Ibn 'Abbâs a dit : "J'atteste que l'Envoyé de Dieu fit la prière (de la fête) avant le prône. Puis, voyant qu'il ne se faisait pas entendre des femmes, il alla vers elles emmenant avec lui Bilâl qui étendait son manteau. Le Prophète adressa des exhortations aux femmes et leur enjoignit de faire l'aumône. Alors chaque femme se mit à jeter CHAPITRE XXXIV. 1. Anas rapporte que Abou-Bakr lui écrivit les règles qu'avait tracées l'Envoyé de Dieu. Il s'y trouvait qu'on ne doit pas grouper deux lots séparés, ni séparer un groupe en deux lots, et cela à cause (Mot à mot : "Dans la crainte de la dîme" Au point de vue de la dîme, il y a tantôt avantage, tantôt désavantage à grouper plusieurs troupeaux. Ainsi trois troupeaux de chacun quanrante moutons qui, isolément, payeraient chacun une dîme d'un mouton, soit trois moutons, ne payeront plus qu'un seul mouton s'ils sont groupés par une association entre les trois propriétaires. Inversement, cent un moutons sont taxés un mouton tandis que deux troupeaux de cent un moutons réunis par deux associés auront à payer trois moutons. Il n'est pas plus permis à trois propriétaires de simuler une association pour frauder le fisc, qu'il n'est permis au collecteur, pour augmenter les recettes, de scinder en deux un troupeau formant l'objet d'une association régulière.) de la dîme. CHAPITRE XXXV. 1. Anas rapporte que Abou-Bakr lui écrivit les règles qu'avait tracées l'Envoyé de Dieu. Il s'y trouvait que si les deux associés ont mélangé leurs apports on réclamera à chacun d'eux une somme égale. CHAPITRE XXXVI. 1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, un bédouin interrogea l'Envoyé de Dieu au sujet de l'émigration. "Malheureux ! lui répondit le Prophète, c'est là une chose grave. As-tu des chameaux qui payent la dîme ? CHAPITRE XXXVII. 1. Anas rapporte que Abou-Bakr lui écrivit les règles de la dîme telles que Dieu les avait formulées à son Envoyé. Il s'y trouvait ceci : "Celui qui, par le nombre de ses chameaux, est imposé d'une chamelle de 4 ans révolus et qui n'a pas de chamelle de cet âge, mais en possède une de 3 ans révolus, pourra donner cette dernière en payement en y ajoutant deux moutons, si la chose lui est possible, ou vingt dirhems. "Celui qui, par le nombre de ses chameaux, est imposé d'une chamelle de 3 ans révolus, pourra donner cette dernière en payement et le collecteur lui remettra vingt dirhems ou deux moutons. "Celui qui, par le nombre de ses chameaux, est imposé d'une chamelle de 3 ans révolus et qui ne possède qu'une chamelle de 2 ans révolus pourra donner cette dernière en payement en y ajoutant deux moutons ou vingt dirhems. Celui qui, par le nombre de ses chameaux, est imposé d'une chamelle de 2 ans révolus et qui ne possède qu'une chamelle de 3 ans révolus pourra donner en payement et recevra du collecteur vingt dirhems ou deux moutons. Celui qui, par le nombre de ses chameaux, est imposé d'une chamelle de 2 ans et qui n'en a pas, mais qui possède une chamelle d'un an révolu, pourra donner cette dernière en payement en y ajoutant vingt dirhems ou deux moutons. CHAPITRE XXXVIII. 1. Anas rapporte que Abou-Bakr lui écrivit les instructions suivantes lorsqu'il l'expédia dans la province de Al-Bahraïn : "Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. "Ceci est la règle relative à la dîme telle que l'Envoyé de Dieu l'a imposée aux Musulmans et telle que Dieu l'a ordonnée à son Envoyé. Celui des Musulmans à qui on réclamera ce que la loi impose devra le payer ; celui à qui on réclamera davantage ne devra pas le payer. "Pour vingt-quatre chameaux ou un chiffre inférieur, la dîme est d'un mouton pour chaque cinq chameaux. De vingt-cinq chameaux à trente-cinq chameaux inclusivement, la dîme sera d'une chamelle d'un an révolu. De trente-six chameaux à quarante-cinq inclusivement, la dîme sera d'une chamelle de 2 ans révolus. De quarante-six chameaux à soixante, la dîme sera d'une chamelle de 3 ans révolus, en état d'être saillie. De soixante et un chameaux à soixante-quinze, la dîme sera de deux chamelles de deux ans. De quatre-vingt-onze chameaux à cent vingt, la dîme sera de deux chamelles de 3 ans révolus, aptes à être saillies. Au-dessus de cent vingt chameaux, la dîme sera, pour chaque quarante chameaux, une chamelle de 2 ans ; pour chaque cinquante chameaux, une chamelle de 3 ans. "Celui qui n'aura que quatre chameaux ne devra pas de dîme à moins qu'il ne veuille la payer bénévolement. Pour cinq chameaux, la dîme sera d'un mouton. La dîme pour les moutons vivant au pâturage est d'un mouton, quand le troupeau a de quarante à cent vint moutons inclusivement. Au-dessus de cent vingt moutons et jusqu'à deux cents moutons, la dîme est de deux moutons. De deux cents à trois cents moutons, la dîme est de trois moutons. Au delà de trois cents moutons, la dîme est d'un mouton par cent. Quand le troupeau d'un homme est inférieur à quarante moutons, il n'est pas dû de dîme, à moins que le propriétaire ne veuille la payer. Pour l'argent, la dîme est du quart du dixième. Et si la somme ne s'élève pas à cent quatre-vingt-dix (dirhems), il n'est pas dû de dîme, à moins que le propriétaire ne veuille la payer." CHAPITRE XXXIX. 1. Anas rapporte que Abou-Bakr lui écrivit au sujet de la dîme prescrite par Dieu à son Envoyé. On y trouvait ceci : "Ne sera pas accepté pour la dîme l'animal hors d'âge, ni celui atteint d'un vice rédhibitoire, ni le bouc, à moins que le collecteur ne veuille pas accepter ce dernier. CHAPITRE XL. 1. D'après Abou Hourayra, Abou-Bakr a dit : "S'ils me refusaient la jeune chèvre qu'ils payaient à l'Envoyé de Dieu, je les combattrais à cause de ce refus. CHAPITRE XLI. 1. D'après Ibn 'Abbâs : Lorsque l'Envoyé de Dieu envoya au Yémen Moâdz, il lui dit : "Tu te présenteras tout d'abord aux gens du Livre et tu les inviteras les premiers à adorer Dieu. S'ils reconnaissent Dieu, annonce-leur que Dieu leur impose cinq prières pour chaque jour et chaque nuit. S'ils font ces prières, annonce-leur que Dieu leur a imposé une dîme qui sera prélevée sur leurs biens, pour être donnée aux pauvres d'entre eux. S'ils se soumettent à tout cela, perçois la dîme, mais garde-toi d'y prélever les objets précieux de la population." CHAPITRE XLII. 1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, l'Envoyé de Dieu a dit : "Au-dessous de cinq charges de dattes, pas de dîme ; au-dessous de cinq onces d'argent, pas de dîme ; au-dessous de cinq chameaux, pas de dîme." CHAPITRE XLIII. 1. Abou-Dzarr a dit : "J'étais allé trouver le Prophète qui dit : "J'en jure par celui qui tient ma vie entre ses mains CHAPITRE XLIV. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Abou-Talha était, de tous les Ansâr, à Médine, le plus riche en palmiers. De tous ses vergers, celui auquel il tenait le plus était celui de Baïrohâ, qui était situé en face de la mosquée. L'Envoyé de Dieu entrait parfois dans ce jardin et buvait de l'eau (de son puits) qui était excellente. Lorsque, ajoute Anas, le verset suivant eut été révélé : "Vous n'atteindrez la piété qu'autant que vous dépenserez (en aumônes) ce à quoi vous tenez le plus" (sourate III, verset 86), Abou-Talha alla trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, Dieu a prononcé ces paroles : "Vous n'atteindrez la piété qu'autant que vous dépenserez (en aumônes) ce à quoi vous tenez le plus." Or, de mes biens, celui auquel je tiens le plus, c'est Baïrohâ ; j'en fais aumône à Dieu ; espérant qu'elle me sera comptée comme bonne oeuvre et mise en réserve auprès de Lui. Ô Envoyé de Dieu, fais de ce verger ce que Dieu t'indiquera. 2. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "J'étais allé à l'oratoire en plein vent, avec l'Envoyé de Dieu, un jour de fête, celle des sacrifices ou celle de la rupture du jeûne. La prière terminée, le Prophète adressa une exhortation aux fidèles et leur enjoignit de faire l'aumône en ces termes : "Ô fidèles, faites l'aumône." Se rendant ensuite auprès des femmes il leur dit : "Ô femmes qui êtes ici assemblées, faites l'aumône, car j'ai vu que vous étiez en majorité dans l'Enfer. "La prière terminée, lorsque le Prophète fut rentré à son logis, Zaïnab, la femme de Ibn-Mas'oud, vint demander la permission d'être introduite auprès de lui. "Voici Zaïnab, dit-on à l'Envoyé de Dieu.
CHAPITRE XLV. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Le musulman ne doit pas la dîme, ni pour son cheval, ni pour son esclave." CHAPITRE XLVI. 1. D'après Abou-Hoaïra, le Prophète a dit : "Le musulman ne doit pas la dîme, ni pour son esclave, ni pour son cheval." CHAPITRE XLVII. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry rapporte qu'un certain jour, le Prophète, étant en chaire, les fidèles assis autour de lui, se mit à dire : "Certes, après ma mort, ce que je redoute pour vous, c'est que vous vous laissiez entraîner par les splendeurs du monde et ses beautés. Ainsi, la fortune est une chose verte et agréable. Heureux l'homme musulman qui en donne une partie au pauvre, à l'orphelin et au voyageur CHAPITRE XLVIII. 1. Zaïnab, femme de 'Abdallah a dit : "J'étais à la mosquée et je vis le Prophète qui nous dit : "Faites l'aumône, fût-ce de vos propres bijoux." Or Zaïnab, qui entretenait dans sa maison son mari et des orphelins, pria 'Abdallah (son mari) de poser au Prophète la question suivante : "Me suffit-il, comme aumône, d'entretenir chez moi mon mari et des orphelins ? 2. Zaïnab-ben-Omm-Salama a dit : "Ô Envoyé de Dieu, aurai-je une récompense, si j'entretiens les fils de Abou-Salama, alors que ce sont mes fils ? CHAPITRE XLIX. 1. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu avait prescrit la dîme et on lui dit que Ibn-Djamîl, Khâlid-ben-El-Walîd et 'Abbâs-ben-'Abdelmottalib avaient refusé de la donner. "Ibn-Djamîl, dit alors le Prophète, n'aurait pas dû refuser, puisqu'il était pauvre et que Dieu l'a enrichi ainsi que son Envoyé. Quant à Khâlid, vous êtes injustes à son égard, car il a immobilisé ses cuirasses et ses chevaux pour la voie de Dieu. Quant à Al-'Abbâs-ben-'Abdelmottalib, il est l'oncle de l'Envoyé de Dieu et il doit une dîme plus une somme égale. (Cette dernière phrase est entendue de diverses façons par les commentateurs. La plus vraisemblable est que l'oncle du Prophète devait bien la dîme de deux ans, mais qu'il s'acquitterait sûrement de sa dette.)" CHAPTRE L. 1. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, certains individus des Ansâr vinrent demander l'aumône à l'Envoyé de Dieu. Celui-ci leur ayant donné, ils demandèrent de nouveau une seconde, puis une troisième fois, le Prophète donnant toujours jusqu'à ce qu'il eût épuisé tout ce qu'il avait. "Voilà tout ce que je possède de biens, dit alors le Prophète, et je n'en ai rien mis en réserve pour d'autres. Celui qui demandera d'être discret dans ses demandes, Dieu lui accordera cette discrétion ; celui qui demandera d'être riche, Allah le rendra riche ; celui qui cherchera à être résigné, Dieu le rendra résigné. Le don que chacun de vous reçoit n'est ni meilleur, ni plus avantageux que la résignation." 2. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "J'en jure par celui qui tient ma vie entre ses mains, il vaudrait mieux que chacun de vous prît une corde et allât faire du bois qu'il rapporterait sur son dos, plutôt que de se rendre auprès de quelqu'un pour mendier, que celui à qui il s'adresse lui donne ou lui refuse." 3. Selon Ez-Zobaïr-ben-El-'Awwâm, le Prophète a dit : "Il vaudrait mieux que chacun de vous prît une corde, rapportât une charge de bois sur son dos afin de la vendre et de n'avoir pas à rougir devant Dieu, plutôt que de mendier à quelqu'un, que celui-ci lui donne ou lui refuse." 4. Hakîm-ben-Hizâm a dit : "Je demandai l'aumône à l'Envoyé de Dieu ; il me donna quelque chose ; je lui demandai une seconde et une troisième fois, et chaque fois il me donna, puis il me dit : "Ô Hakîm, cet argent est chose belle à voir et agréable. Celui qui le prend sans avidité, cela lui portera bonheur ; mais celui qui le prend par avidité n'en profitera pas ; il sera comme celui qui mange sans se rassasier. La main la plus haute vaut mieux que la main la plus basse." Abou-Bakr ayant ensuite offert à Hakîm de lui donner quelque chose, celui-ci refusa de l'accepter. Plus tard, 'Omar ayant fait venir Hakîm pour lui donner quelque chose, celui-ci refusa de l'accepter. Alors 'Omar dit : "Je vous prends à témoins, ô communauté des musulmans, que Hakîm, à qui j'ai offert ce qui lui revenait de sa part de butin, a refusé de la prendre." Hakîm, en effet, après son aventure avec le Prophète, n'accepta plus rien de personne jusqu'à sa mort. CHAPITRE LI. 1. 'Omar a dit : "L'Envoyé de Dieu me donnait des secours ; et comme je lui disais : "Donne-les à qui est plus pauvre que moi", il me répondit : "Prends ce que je te donne, et chaque fois qu'il te viendra quelque bien sans que tu l'aies sollicité ou demandé, accepte-le. Mais s'il n'en est pas ainsi, ne te laisse pas entraîner à accepter." CHAPITRE LII. 1. Selon 'Abdallah-ben-'Omar, le Prophète a dit : "L'homme qui ne cesse de demander aux gens n'aura plus le moindre lambeau de chair sur le visage, au jour de la Résurrection. Or, ajouta le Prophète, le jour de la Résurrection, le soleil se rapprochera tellement que la sueur remplira la moitié des oreilles. Alors les hommes appelleront à leur secours Adam, puis Moïse, puis Mohammed." Ibn-Abou-Dja'far ajoute : "Mohammed intercèdera pour la décision qui sera prise à l'égard des hommes et il ira jusqu'à prendre l'anneau de la porte (du Paradis). Ce jour-là, Dieu lui donnera un rang glorieux et tous les êtres réunis le glorifieront." CHAPITRE LIII. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Le malheureux, ce n'est pas celui qu'une ou deux bouchées de nourriture suffisent à contenter ; mais le vrai malheureux est celui qui, n'ayant rien, a honte de demander ou ne sait pas demander aux gens avec insistance." 2. D'après le secrétaire de Al-Moghîra-ben-Cho'ba, Mo'âwia écrivit à Al-Moghîra-ben-Cho'ba de lui envoyer par écrit quelque chose qu'il eût entendu dire au Prophète. La réponse fut conçue en ces termes : "J'ai entendu le Prophète dire : "Il y a trois choses que Dieu réprouve. 3. Sa'd a dit : "L'Envoyé de Dieu distribuait des secours à un petit groupe de gens parmi lesquels j'étais assis. Il laissa, sans rien lui donner, l'un d'entre eux qui cependant me paraissait le plus méritant. J'allai alors vers l'Envoyé de Dieu et, le prenant à part, je lui dis : "Pourquoi n'as-tu rien donné à un tel ? par Dieu ! j'estime qu'il est un croyant. Suivant un autre isnâd ce hadith est ainsi complété : "L'Envoyé de Dieu posa sa main sur moi et me rapprochant le cou de l'épaule, il me dit : "Avance, ô Sa'd, je vais donner à cet homme." 4. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Le malheureux n'est pas celui qui va mendier parmi les hommes et se contente d'une ou deux bouchées de nourriture ou d'une ou deux dattes. Le vrai malheureux est celui qui ne trouve pas de richesse pour l'enrichir, à qui personne ne fait attention et ne donne l'aumône et qui ne va pas, lui, demander l'aumône aux gens." 5. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Il vaut mieux que l'un de vous prenne une corde et qu'il parte CHAPITRE LIV. 1. Abou-Homaïd-Es-Sâ'idi a dit : "Nous fîmes avec le Prophète l'expédition de Tabouk. Arrivés à Wâdi-'l-Qora, nous trouvâmes une femme dans un verger lui appartenant. S'adressant alors à ses compagnons, le Prophète dit : "Estimez la récolte de ce verger." L'Envoyé de Dieu l'ayant estimée à dix charges dit alors à cette femme : "Calcule bien ce que produira ce verger." "Quand nous fûmes arrivés à Tabouk, le Prophète dit : "Certes, cette nuit un vent violent soufflera ; qu'aucun de vous ne se lève et que celui qui a un chameau l'entrave solidement." Nous entravâmes les chameaux et une violente tempête souffla. Un homme qui s'était levé fut projeté contre les deux montagnes de Tayy. Le prince de Aïla envoya au Prophète une mule blanche et celui-ci expédia au prince, dans son pays, un manteau avec une lettre." "Quand le Prophète fut de retour à Wâdi-'l-Qora il dit à la femme : "Combien a rapporté ton verger ? Le Prophète dit ensuite : "Je suis pressé de rentrer à Médine : que ceux d'entre vous qui désirent faire le trajet rapidement avec moi, se hâtent de m'accompagner." Ibn-Bakkâr, d'après Al-Boukhâri, ayant dit une phrase dont le sens était : "Lorsqu'il domina Médine", ajouta : "Le Prophète dit : "Voici Tâba ; puis, lorsqu'il aperçut Ohod, il dit : ceci est une montagne qui nous aime et que nous aimons. Maintenant, voulez-vous que je vous indique les meilleures maisons des Ansar ? Et pour chaque tribu des Ansar le Prophète voulait dire qu'elle était excellente." CHAPITRE LV. 1. D'après 'Abdallah, le Prophète a dit : "Les terres arrosées par l'eau du ciel, par les sources ou par des canaux de dérivation, payeront la dîme ; celles qui seront arrosées par l'eau tirée (artificiellement) du sol payeront la moitié de la dîme." El-Boukhâri ajoute : "Ce hadith est le commentaire de la première partie du titre, car dans cette première partie on parle de la dîme à prélever sur les terres arrosées par l'eau du ciel sans rien préciser. L'addition formulée par 'Abdallah doit être acceptée, car tout fait précisé après avoir été formulé d'une façon vague doit être admis dans la pratique lorsqu'il est rapporté, d'après Ibn 'Abbâs, que le Prophète n'avait pas fait la prière dans la Ka'ba tandis que Bilâl dit qu'il y avait prié. On a donc accepté le dire de Bilâl et rejeté celui de Al-Fadl. CHAPITRE LVI. 1. Selon Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "Pour ce qui est inférieur à cinq charges, pas de dîme ; pour les chameaux dont le nombre est inférieur à cinq, pas de dîme, et pour ce qui est inférieur à cinq onces d'argent, pas de dîme." CHAPITRE LVII. 1. Abou Hourayra a dit : "L'Envoyé de Dieu percevait les dattes au moment de la cueillette des palmiers. Celui-ci apportait ses dattes, cet autre apportait les siennes et bientôt il y avait un monceau de dattes. Un jour, Al-Hasan et Al-Hosaïn se mirent à jouer avec ces dattes et l'un d'eux en prit une qu'il porta à sa bouche. Voyant cela, l' Envoyé de Dieu retira la datte de la bouche de l'enfant et lui dit : "Ne sais-tu pas que la famille de Mohammed ne doit pas manger des produits de la dîme." CHAPITRE LVIII. 1. Ibn 'Omar a dit : "Le Prophète a interdit de vendre les dattes avant que leur maturité n'ait commencé. Et lorsqu'on lui demanda ce qu'il entendait par là, il répondit : "Tant que tout danger pour ces fruits n'aura pas disparu." 2. Djâbir-ben-'Abdallah a dit : Le Prophète a interdit de vendre les fruits avant que leur maturité n'ait commencé." 3. D'après Anas ibn Mâlik, l' Envoyé de Dieu a interdit la vente des fruits tant qu'ils n'ont pas pris couleur, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas rouges. CHAPITRE LIX. 1. 'Abdallah-ben-'Omar rapportait que 'Omar-ben-El-Khattâb ayant donné un cheval pour la guerre sainte, trouva ce cheval en vente. Comme il voulait l'acheter, il alla trouver le Prophète et lui demanda quelles étaient ses prescriptions à cet égard. "Ne rentre pas en possession de ton aumône, répondit le Prophète." C'est à cause de cela qu'Ibn 'Omar ne gardait jamais un objet qu'il achetait et qu'il avait déjà donné en aumône, sans en faire aumône de nouveau. 2. 'Omar a dit : "J'avais donné à un homme un cheval destiné à la guerre sainte, et l'homme, chez qui était l'animal, le laissait dépérir. Je voulus le lui acheter pensant qu'il me le vendrait à bon compte. Le Prophète, que je consultai là-dessus, me répondit : "Ne l'achète pas ; ne rentre pas en possession de ton aumône, même s'il te laissait cet animal pour un dirhem. Celui qui revient à son aumône est comme celui qui revient à son vomissement." CHAPITRE LX. 1. Abou Hourayra a dit : "Al-Hasan-ben-'Ali avait pris une des dattes de la dîme et l'avait mise dans sa bouche. "Crache ! crache ! s'écria le Prophète, pour qu'il la rejetât. Ne sais-tu donc pas que nous, nous ne mangeons pas des produits de la dîme." CHAPITRE LXI. 1. 'Ibn 'Abbâs a dit : "Le Prophète ayant trouvé (chez lui) un mouton mort qui avait été offert en aumône à une affranchie de Maïmouna, dit : "Pourquoi n'utilisez-vous pas la peau de cet animal ? 2. Al-Aswad rapporte que 'Aïcha voulait acheter Barîra afin de l'affranchir ensuite. Les maîtres de Barîra voulaient stipuler qu'ils en conserveraient le patronage. Elle en parla au Prophète qui lui dit : "Ach-ète-la ; le patronage appartient à celui qui affranchit." 'Aïcha ajoute : "Comme on apportait au Prophète de la viande, je lui dit qu'elle provenait d'une aumône faite à Barîra. "Pour Barîra, répondit-il, c'est une aumône ; pour nous, c'est un cadeau." CHAPITRE LXII. 1. Omm-'Atiyya-El-Ansâriyya a dit : "Le Prophète étant entré chez 'Aïcha, lui demanda si elle avait quelque chose à manger. "Non, répondit-elle, il n'y a, à la maison, autre chose que ce qui a été envoyé par Nosaïba, un morceau de mouton qu'elle a offert comme aumône. 2. Suivant Anas, on apporta au Prophète de la viande offerte en aumône à Barîra. "Cette viande, dit le Prophète, était une aumône pour Barîra ; pour nous, c'est un cadeau." CHAPITRE LXIII. 1. D'après Ibn 'Abbâs : "Lorsqu'il envoya Mo'âdz-ben-Djabal dans le Yémen, l' Envoyé de Dieu lui dit : "Tu iras trouver ceux des habitants qui sont des gens du Livre et quand tu seras auprès d'eux, invite-les à attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohammed est l' Envoyé de Dieu ; s'ils t'obéissent à cette prescription, annonce-leur que Dieu leur impose une dîme qui se prélevée sur les riches pour être remise aux pauvres. S'ils t'obéissent à cette prescription, garde-toi de prélever leurs objets précieux et crains les protestations de l'opprimé, car aucun voile n'est interposé en lui et Dieu." CHAPITRE LXIV. 1. 'Abdallah-ben-Abou-Awfa a dit : "Lorsque des gens lui apportaient leur dîme, le Prophète disait : "Ô mon Dieu, répands tes prières sur la famille de un tel." Mon père lui ayant apporté sa dîme, le Prophète lui dit : "Ô mon Dieu, répands tes prières sur la famille de Abou-Awfa." CHAPITRE LXV. CHAPITRE LXVI. 1. D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Le propriétaire d'un animal, celui d'un puits, celui d'une mine, ne sont pas responsables des accidents. Le rizâk doit payer le cinquième." CHAPITRE LXVII. 1. Abou-Homaïd-Es-Sâ'idi a dit : "L' Envoyé de Dieu avait chargé un homme des Asd de percevoir l'impôt des Benou-Solaïm. Cet homme, qu'on appelait Ibn-El-Lotbiyya, vint trouver ensuite le Prophète qui régla ses comptes avec lui." CHAPITRE LXVIII. 1. D'après Anas, des gens de 'Oraïna ne voulant plus rester à Médine, l' Envoyé de Dieu les autorisa à aller vers les chameaux provenant de la dîme, à boire le lait de ces animaux et leur urine. Ces gens tuèrent le berger et emmenèrent les chameaux. L' Envoyé de Dieu envoya à leur poursuite et, quand on les eût amenés, il leur fit couper les mains, les pieds, et crever les yeux, les laissant ainsi dans un désert pierreux où ils mordaient les pierres. CHAPITRE LXIX. 1. Anas ibn Mâlik a dit : "Un mation je m'étais rendu auprès de l' Envoyé de Dieu, emmenant avec moi 'Abdallah-ben-Abou-Talha, afin que le Prophète mâchât une datte et la mît dans la bouche de mon compagnon. "Je trouvai le Prophète tenant à la main le fer avec lequel il marquait les chameaux de dîme." CHAPITRE LXX. 1. Ibn 'Omar a dit : "L Envoyé de Dieu a fixé de la rupture du jeûne à une mesure de dattes ou une mesure d'orge. Elle doit être faite par chaque esclave, individu libre, mâle, femelle, jeune et âgé des musulmans. Il a, en outre, ordonné qu'elle serait remise avant que les fidèles ne se rendissent à la prière." CHAPITRE LXXI. 1. D'après Ibn 'Omar, l' Envoyé de Dieu a fixé l'aumône de la rupture du jeûne à une mesure de dattes ou une mesure d'orge pour chaque personne livre ou esclave, homme ou femmes des musulmans. CHAPITRE LXXII. 1. Abou-Sa'îd a dit : "Comme aumône, nous donnions à manger une mesure d'orge." CHAPITRE LXXIII. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "Comme aumône de la rupture du jeûne, nous donnions une mesure de froment ou une mesure d'orge, ou une mesure de dattes, ou une mesure de lait caillé, ou une mesure de fruits secs. CHAPITRE LXXIV. 1. 'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Le Prophète avait ordonné que l'aumône de la rupture du jeûne fût d'une mesure de dattes ou d'une mesure d'orge. Des fidèles, ajoute 'Abdallah, donnèrent comme équivalent deux modd de froment." CHAPITRE LXXV. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "Du temps du Prophète nous donnions comme aumône une mesure de froment, ou une mesure de dattes, ou une mesure d'orge, ou une mesure de fruits secs. Au temps de Mo'âwia, quand il y eut du froment, ce khalife dit : "J'estime qu'un modd de ceci (le froment) en vaut deux de cela." CHAPITRE LXXVI. 1. D'après Ibn 'Omar, le Prophète ordonna de payer l'aumône de la rupture du jeûne avant que les fidèles se rendissent à la prière." 2. Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit : "Du temps du Prophète nous donnions, le jour de la rupture du jeûne, une mesure de ce que nous mangions ; et il ajoute : nous nous nourrissions alors d'orge, de fruits secs, de lait caillé et de dattes." CHAPITRE LXXVII. 1. Ibn 'Omar a dit : "Le prophète a fixé le chiffre de l'aumône de la rupture du jeûne Nâfi' dit : "Ibn 'Omar donnait pour le grand et pour le petit, au point qu'il lui arriva de donner pour mes enfants, Ibn 'Omar donnait l'aumône aux collecteurs et on la distribuait un jour ou deux jours avant la rupture du jeûne." CHAPITRE LXXVIII. 1. Ibn 'Omar a dit : "Le Prophète fixa le chiffre de l'aumône de la rupture du jeûne à une mesure d'orge ou à une mesure de dattes pour le jeune et pour l'âgé, pour l'individu libre et l'esclave." |
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