2 - La foi
CHAPITRE PREMIER. De ces mots du Coran : "...De qui d'entre vous augmentera-t-elle (cette nouvelle sourate) la foi ? Elle accroîtra la foi de ceux qui
ont cru" (sourate IX, verset 125). De ces autres passages du Coran : on leur dit : "Craignez-les, et cela a accru leur foi" (sourate
III, verset 167). L'amour en vue de Dieu ainsi que la haine en vue de Dieu font partie de la foi. 'Omar ibn 'Abdel'azîz écrivit à 'Ady ibn 'Ady : "Il y a dans la foi des devoirs, des dogmes, des choses prohibées et des pratiques recommandables. Quiconque suit exactement toutes ces prescriptions a la foi parfaite ; quiconque ne les suit pas intégralement n'a pas la foi parfaite. Si je vis, je vous expliquerai tout cela afin que vous le mettiez en pratique. Si je meurs, il ne me sera plus permis de rechercher votre société." Abraham a dit : "...mais ce serait pour calmer les doutes de mon esprit" (sourate II, verset 262). Mo'adz a dit "Assieds-toi avec nous que nous fassions un instant oeuvre de foi." Ibn Mas'oûd a dit : "La certitude c'est la foi tout entière". Ibn 'Omar a dit : L'homme n'atteint la vraie piété qu'autant qu'il laisse de côté ce qui se trame dans son coeur." El-Modjâhid au sujet du verset : "Il vous prescrit en matière de religion ce qu'il avait déjà recommandé à Noé..." (sourate XLII, verset 11) donne l'explication suivante : "ï¾ Mohamed ! Nous avons prescrit à toi et à lui (Noé) une même religion." 1. Selon Ibn 'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "L'Islam est établi sur cinq choses : la profession de foi qu'il n'y a d'autre divinité que
Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; CHAPITRE II. 1. Selon Abou Hourayra le Prophète a dit : "La foi comporte soixante et quelques branches : la réserve est une des branches de la foi. CHAPITRE III. 1. D'après 'Abdoullah ibn 'Amr le Prophète a dit : "Le (vrai) musulman est celui dont aucun des musulmans n'a à redouter ni la langue, ni la main. Le (vrai) mohâdjir (émigrant) est celui qui fuit ce que Dieu lui a défendu." CHAPITRE IV. 1. D'après Abou-Mousa-El-Ach'ary, on demanda au Prophète quel était islam était le meilleur. "C'est, répondit-il, celui du fidèle dont les musulmans n'ont à redouter ni la main, ni la langue." CHAPITRE V. 1. 'Abdoullah ibn 'Amr rapporte qu'un homme ayant demandé au Prophète ce qu'il y avait de mieux dans l'Islam, celui-ci répondit : "C'est de donner à manger (à ceux qui ont faim), de donner le salut, à ceux qu'on connaît et aussi à ceux qu'on ne connaît pas." CHAPITRE VI. 1. Selon Anas le Prophète a dit : "Aucun de vous n'aura vraiment la foi s'il ne désire pour son prochain ce qu'il désire pour lui-même." CHAPITRE VII. 1. Suivant Abou Hourayra l'Envoyé de Dieu a dit : "J'en jure par Celui qui tient mon être en son pouvoir, aucun de vous ne sera un (parfait) croyant à moins qu'il n'ait pour moi plus d'affection qu'il n'en a pour son père et pour ses enfants." CHAPITRE VIII. 1. Anas-ben-Mâmik rapporte ces paroles du Prophète : "Trois choses, lorsqu'on les possède, font savourer la douceur de la foi : d'abord d'aimer Dieu et son Envoyé plus que tous les autres êtres ; en second lieu, si l'on aime quelqu'un de l'aimer seulement en vue de Dieu ; enfin de redouter de retourner à l'idolâtrie comme on redoute d'être précipité dans l'enfer." CHAPITRE IX. 1. Selon Anas le Prophète a dit : "C'est un signe de la foi que d'aimer les Ansâr ; c'est un signe d'hypocrisie que de les haïr." CHAPITRE X. 1. 'Obâda-ben-Es-Sâmit, qui était présent à l'affaire de Badr et qui fut un des délégués qui assistèrent à la nuit d'''Aqaba a rapporté ce qui suit : "Tandis qu'il était entouré d'un certain nombre de ses compagnons, le Prophète nous dit : "Prêtez-moi serment de fidélité en me promettant de n'associer aucun être à Dieu, de ne pas voler, de ne pas commettre l'adultère, de ne pas tuer vos enfants, de ne point produire de calomnie que vous aurez forgée en vous-mêmes, de ne point vous révolter contre ce qui est juste. Celui d'entre vous qui sera fidèle à cet engagement, Dieu se chargera de le récompenser ; celui qui ayant commis la moindre infraction à ce pacte aura été puni en ce monde, ce châtiment lui servira d'expiation. Quant à celui qui aura commis une infraction, puis qui aura été épargné en ce monde par Dieu, c'est à Dieu qu'il appartiendra de lui pardonner s'il le veut, de le punir s'il lui plaît." "Ce fut dans ces conditions que nous prêtâmes serment de fidélité au Prophète." CHAPITRE XI. 1. Au dire d'Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète s'est exprimé ainsi : "Pour un musulman c'est presque la meilleure fortune que celle qui consiste à posséder un troupeau de moutons qu'il mène paître sur les cimes des montagnes et dans les lieux arrosés par la pluie. Il fuit ainsi avec sa religion loin des troubles." CHAPITRE XII. 1. 'Aïcha a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu ordonnait quelque chose aux fidèles, il ne leur prescrivait que des choses dont ils étaient capables. Un jour les fidèles lui dirent : "Nous ne sommes pas dans la même situation que toi, ï¾ Envoyé de Dieu, puisque tes fautes passées et à venir te sont déjà pardonnées." La colère du Prophète fut telle qu'elle apparut sur son visage, puis il répondit : "Celui de nous tous qui craint le plus Dieu et le connaît le mieux, c'est moi." CHAPITRE XIII. 1. Anas rapporte ces paroles du Prophète : "Trois choses, lorsqu'on les possède, font savourer la douceur de la foi : d'abord d'aimer Dieu et son Envoyé plus que tous les autres êtres ; en second lieu, si l'on aime quelqu'un, de l'aimer seulement en vue de Dieu ; enfin, de redouter de retourner à l'idolâtrie dont Dieu l'a retiré comme on redoute d'être précipité dans l'enfer." CHAPITRE XIV. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry rapporte ce dire du Prophète : "Ceux qui auront mérité le Paradis y entreront ; les réprouvés iront en
enfer." Dieu dira ensuite : "Que l'on fasse sortir de l'Enfer ceux qui ont dans le coeur ne fût-ce que le poids d'un grain de
moutarde de foi ! Alors on les fera sortir, bien qu'ils soient déjà calcinés ; puis on les jettera dans le fleuve d'eau de pluis 2. Suivant Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "Tandis que je dormais, je vis défiler devant moi des gens vêtus de chemises
; chez les uns cette chemise descendait jusqu'aux reins, chez d'autres elle n'y atteignait même pas. Ensuite
'Omar-ben-El-Khattâb passa devant moi ; sa chemise traînait à terre. CHAPITRE XV. 1. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte que le Prophète passant auprès d'un Ansâr qui sermonnait son frère à propos de sa réserve, s'écria : "Laisse-le tranquille ; la réserve fait partie de la foi !" CHAPITRE XVI. 1. Suivant Ibn 'Omar l'Envoyé de Dieu a dit : "J'ai re¢l'ordre de combattre les gens (idolâtres) sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme. Le jour où ils feront tout cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi, sauf quand l'islam permettra d'y porter atteinte. Pour le reste ils ne devront de comptes qu'à Dieu." CHAPITRE XVII. Un certain nombre de docteurs estiment que dans ces mots : "Par ton Seigneur, nous leur demanderons compte à tous de ce qu'ils auront fait" (sourate XV, versets 92 et 93), il faut entendre "par ce qu'ils auront fait" la profession de foi : Il n'y a d'autre divinité que Dieu. Dieu a dit encore : "Pour mériter un pareil sort, que les pratiquants se mettent à l'oeuvre" (sourate XXXVII, verset 59). 1. D'après Abou Hourayra on questionna le Prophète pour savoir quelle était l'oeuvre la plus méritoire. "C'est, répondit-il , la foi en
Dieu et en son Prophète. CHAPITRE XVIII. 1. Voici ce qu'a rapporté Sa'd-ben-Abou-Waqqâs au sujet du Prophète, auprès duquel il était assis, un jour que celui-ci venait de faire quelques dons à une troupe de gens : "L'Envoyé de Dieu avait négligé de donner à un de ces hommes qui me paraissait le plus méritant : "Pourquoi négliges-tu un tel ?
demandai-je au Prophète ; par Dieu ! je vois en lui un vrai croyant. CHAPITRE XIX. 1. 'Abdallah-ben-'Amr rapporte qu'un homme ayant demandé à l'Envoyé de Dieu ce qu'il y avait de mieux dans l'Islam, celui-ci répondit : "C'est de donner à manger (à ceux qui ont faim) et de donner le salut à ceux qu'on connaît et aussi à ceux qu'on ne connaît pas." CHAPITRE XX. 1. D'après Ibn 'Abbâs le Prophète dit un jour : "L'Enfer m'est apparu en songe et j'ai constaté qu'il était surtout peuplé de
femmes qui s'étaient montrées ingrates. CHAPITRE XXI. 1. Al-Ma'rour a dit : "Je rencontrai Abou-Dzarr à Er-Rabadza (Localité à 3 milles de Médine dans la direction de la Mecque.). Il était vêtu d'un vêtement (costume tout neuf, de belle qualité, formé, soit de deux pièces soit de trois, gilet et tunique, ou gilet, tunique et manteau.) double ainsi que son serviteur. Comme je le questionnai sur cette similitude de vêtements, il me répondit : "Un jour j'avais fait affront à un homme en l'injuriant à propos de sa mère. Le Prophète me dit alors : Abou-Dzarr tu injuries un tel à propos de sa mère ; tu es donc un homme en qui il y a un reste de sentiments antéislamiques. Ce sont vos frères ces serviteurs que Dieu a placés sous votre autorité. Quiconque est maître de son frère lui doit donner à manger de ce qu'il mange lui-même et doit l'habiller comme il s'habille lui-même. N'imposez point à vos serviteurs ce qui est au-dessus de leurs forces, et s'il vous arrive de le faire venez-leur en aide." CHAPITRE XXII. 1. Al-Ahnaf-ben-Qaïs rapporte ce qui suit : "J'étais parti pour prêter secours à cet homme ('Ali-ben-Abou-Tâlib à la journée dite
du "chameau") quand Abou-Bekra me rencontra et me dit : "Où vas-tu ? CHAPITRE XXIII. 1. Voici ce qu'a rapporté 'Abdallah-ben-Mas'oud : "Quand fut révélé le verset : "Ceux-là qui croient, et qui n'ont point recouvert une iniquité (c'est-à-dire, selon les commentateurs : "Ceux dont la foi n'aura pas été entachée de polythéisme") du vêtement de leur foi, auront la sécurité ; c'est eux qui seront dans la bonne voie" (sourate VI, verset 32), les compagnons du Prophète lui dirent : Quel est, parmi vous, celui qui n'a pas commis d'iniquité ? Ce fut alors que Dieu révéla ce verset : "...le polythéisme voilà la grande iniquité" (sourate XXXI, verset 12). CHAPITRE XXIV. 1. Selon Abou Hourayra le Prophète a dit : "Trois choses caractérisent l'hypocrite : quand il parle, il ment ; s'il fait une promesse il ne la tient pas ; lorsqu'on met en lui sa confiance il la trahit." 2. 'Abdallah-ben-'Amr rapporte que le Prophète a dit : "Quatre choses, lorsqu'elles se rencontrent chez un individu en un parfait hypocrite. Celui chez qui se trouve une seule de ces quatre choses sera atteint d'hypocrisie jusqu'au moment où il s'en sera débarrassé. Voici les quatre choses : Trahir la confiance que l'on a inspirée ; mentir quand on parle ; manquer à l'engagement pris ; être de mauvaise foi lorsqu'on discute." CHAPITRE XXV. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quiconque se tiendra en prières durant la nuit du destin, avec une foi sincère et en vue de Dieu seul, obtiendra le pardon de ses fautes passées." CHAPITRE XXVI. 1. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : "Dieu saura gré à quiconque partira en guerre en vue de lui plaire et qui n'aura d'autre but en partant que de lui prouver sa foi et d'affirmer qu'il croit en ses envoyés. Il le fera revenir ensuite avec la récompense qu'il aura gagnée ou avec le butin conquis, ou bien il le fera entrer dans le paradis. Si ce n'était ma compassion pour mon peuple, je ne me tiendrais pas ainsi en arrière des troupes et je voudrais au contraire être tué pour la gloire de Dieu, ressusciter ensuite pour être tué de nouveau et rappelé à la vie une autre fois pour être tué encore après cela." CHAPITRE XXVII. 1. Abou Hourayra a rapporté ces paroles du Prophète : "Quiconque se tiendra en prières pendant le Ramadân et le fera avec une foi sincère et en toute pureté d'intention, Dieu lui pardonnera ses fautes passées." CHAPITRE XXVIII. 1. D'après Abou Hourayra le Prophète a dit :"Quiconque jeûnera pendant le ramadân et le fera avec une foi sincère et en vue de Dieu seul, ses fautes passées lui seront pardonnées." CHAPITRE XXIX. 1. Selon Abou Hourayra ; le Prophète a dit : "La religion en principe est de pratique facile. Que personne ne cherche à être trop rigoureux dans l'observance de la religion sinon il succombera à la tâche. En conséquence restez dans un juste milieu en cherchant à vous rapprocher de la perfection. Ayez bon espoir et appelez à votre aide la prière le matin, le soir et un peu aussi pendant la nuit." CHAPITRE XXX. 1. Voici ce que rapporte Al-Barâ : "Aux premiers temps de son arrivée à Médine, le Prophète logea chez ses grands-parents ou, suivant d'autres, chez ceux des Ansâr qui lui étaient apparentés du côté maternel. Durant seize ou dix-sept mois, il fit la prière en se dirigeant vers le temple de Jérusalem, bien qu'il eût préféré se tourner du côté du Temple (de la Mecque). La première prière qu'il fit dans cette seconde direction fut une prière de l'après-midi. Un des fidèles du groupe qui venait de prier avec lui passa, en s'en allant, auprès d'un oratoire où d'autres fidèles étaient dans l'attitude de la prière : "Je jure par Dieu, leur dit-il, que je viens de prier avec l'Envoyé de Dieu et que nous étions tournés vers la Mecque." Aussitôt ces gens, tout en conservant la même attitude, se tournèrent vers la Ka'ba. "Juifs et chrétiens avaient vu avec plaisir que le Prophète se tournât, pour la prière, du côté du temple de Jérusalem ; aussi, quand ils virent qu'il prenait maintenant comme direction la Ka'ba, ils le lui reprochèrent." El-Barâ a dit encore : "Certains fidèles étaient morts avant que la Qibla eût été changée. Ces musulmans, qui avaient été tués en combattant, nous ne savions que penser de leur sort quand Dieu révéla ce verset : "...Ce n'est pas Dieu qui vous fera perdre le fruit de votre foi..." (sourate II, verset 138). CHAPITRE XXXI. 1. Abou-Sa'îd-El-Khodry a entendu l'Envoyé de Dieu dire : "Tout homme qui embrasse l'islamisme et devient bon musulman, Dieu lui pardonnera toutes ses fautes passées. Pour les actions qui suivront, le compte en sera ainsi réglé : chaque bonne oeuvre sera affectée d'un coefficient allant de dix à sept cents (Chaque action des hommes, au jour du Jugement dernier, sera évaluée en poids et c'est ce poids qui sera multiplié par le coefficient indiqué ici.). La mauvaise action ne sera comptée que pour sa valeur propre et il se peut même que Dieu la laisse complètement de côté." 2. Selon Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Tout homme qui embrasse l'islamisme et devient bon musulman, chacune des bonnes actions qu'il fera sera affectée d'un coefficient allant de dix à sept cents et chacune de ses mauvaises actions lui sera comptée pour sa valeur propre." CHAPITRE XXXII. 1. 'Aïcha rapporte que le Prophète entra un jour chez elle alors qu'une femme s'y trouvait. "Qui est-ce ? demanda Mohamed. CHAPITRE XXXIII. 1. D'après Anas, le Prophète a dit : Sortira de l'enfer, quiconque aura dit : il n'y a d'autre divinité que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un grain d'orge de bien. Sortira de l'enfer, quiconque aura dit : il n'y a pas d'autre divinité que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un grain de froment de bien. Sortira de l'enfer, quiconque aura dit : il n'y a d'autre divinité que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un atome de bien." 2. 'Omar-ben-El-Khattâb rapporte qu'un homme d'entre les juifs lui dit : "ï¾ prince des Croyants, il est dans votre livre sacré un
verset que vous récitez ; si ce verset nous avait été révélé à nous, peuple juif, nous eussions sûrement pris le jour où il a été
révélé comme un jour de fête. CHAPITRE XXXIV. 1. Talha-ben-'Obaïd-Allah a rapporté ceci : "Un homme des habitants du Nedjd, les cheveux en désordre, vint trouver le
Prophète. Nous entendions tout d'abord le bruit de la voix de cet homme sans comprendre ce qu'il disait. Quand il se fut
approché, nous nous apercirc;mes qu'il interrogeait l'Envoyé de Dieu au sujet de l'Islam et que celui-ci lui répondait : "Cinq prière
pendant le jour et la nuit. qu'il a dit est sincère." CHAPITRE XXXV. 1. D'après Abou Hourayra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quiconque suivra le convoi funèbre d'un musulman comme acte de foi et par pur amour de Dieu, puis accompagnera le corps jusqu'à l'achèvement des prières et la mise en terre, recevra une double part de récompense, chacune de ces parts équivalant en poids à la montagne de Ohod. Celui qui s'en ira avant que le corps ne soit mis en terre ne profitera que de la moitié de cette récompense." CHAPITRE XXXVI. Ibrahim-Et-Teimy a dit : "Jamais je n'ai mis en regard ce que je disais et ce que je pratiquais sans redouter d'être taxé de menteur." Ibn-Abou-Molaïka disait : "J'ai connu trente des Compagnons du Prophète qui tous, sans exception, craignaient qu'on ne les accusât personnellement d'hypocrisie et pourtant, aucun d'eux n'aurait prétendu avoir la foi d'un Gabriel ou d'un Mikaël." On rapporte, d'après Al-Hasan (El-Basry), qu'il disait : "Le vrai croyant la redoute (l'hypocrisie) ; seul l'hypocrite se croit à l'abri de ce danger." On doit se garder de persévérer dans les luttes fratricides et dans la rébellion, sans vouloir se repentir, parce qu'il est dit dans le Coran : "...et qui n'ont point persévéré dans leurs actions quand ils ont su" (sourate III, verset 129). 1. Zéïd (ben-El-Hariths) a dit : "Comme j'interrogeai Abou-Waïl au sujet des Mordjiïtes (Les mordjiïtes estimaient que la foi consistait uniquement dans la croyance du coeur en sorte qu'on pouvait avoir la foi tout en commettant des actes répréhensibles. Pour plus de détails sur cette secte musulmane.), il me répondit : "Injurier un musulman, c'est faire acte d'impiété ; le combattre, c'est faire acte d'infidélité." 2. Selon 'Obâda-ben-Es-Sâmit, l'Envoyé de Dieu étant sorti pour annoncer quelle était la nuit du destin, deux hommes d'entre les musulmans se prirent de querelle à ce moment. "J'étais venu, dit alors le Prophète, pour vous parler de la nuit du destin, mais un tel et un tel s'étant pris de querelle, cela m'a fait oublier sa date, et il se peut que cette circonstance soit heureuse pour vous. Cherchez cette date entre les 26, 28 et 24 (du mois de ramadân). CHAPITRE XXXVII. 1. Abou Hourayra rapporte ceci : "Le Prophète s'étant un jour montré en public au peuple, un homme vint le trouver et lui dit :
"Qu'est-ce que l'Islam ? (ou la foi) e Dieu Seul connaît." Ensuite le Prophète récita ce verset : "Certes Dieu a par devers lui la connaissance de l'Heure..." (sourate XXXI, verset 34). L'homme s'éloigna alors et comme le Prophète ordonnait de le faire revenir, on n'en retrouva pas la moindre trace. "Cet homme, dit le Prophète, c'est Gabriel ; il est venu enseigner aux hommes leur religion." El-Bokhâri ajoute : "A tout cela, le Prophète assigna la valeur d'articles de foi." CHAPITRE XXXVIII. CHAPITRE XXXIX. 1. No'mân-ben-Bâchir rapporte qu'il a entendu le Prophète s'exprimer ainsi : "Ce qui est licite est de toute évidence ; ce qui est illicite l'est également. Mais entre ces deux catégories, il y a des choses sur lesquelles on peut avoir des doutes et que peu de personnes sont capables de discerner. En conséquence, que celui qui redoute de faire une chose douteuse s'en abstienne pour son honneur et pour sa religion. Celui qui tombe dans les actions douteuses est semblable au berger qui fait paître aux alentours d'un enclos réservé (Sur les terrains réservés où on laisse repousser l'herbe encore aujourd'hui en Arabie) ; il est bien près d'y pénétrer, n'est-ce pas ? ainsi, l'enclos réservé de Dieu lui-même sur sa terre, c'est ce qui contient tout ce qu'il a prohibé. Dans le corps de l'homme, il existe une bouchée de chair ; si ce bout de chair est sain, le corps tout entier a la santé ; s'il est malade, tout le corps se corrompt, n'est-ce pas ? Eh bien ! ce morceau de chair c'est le coeur." CHAPITRE XL. 1. D'après 'Abou-Djamra : "Je fréquentais Ibn 'Abbâs et il me faisait asseoir sur sa propre banquette. Un jour, il me dit :
"Demeure avec moi, je t'assignerai une part de mon bien." Il y avait deux mois que je restais chez lui lorsqu'il me dit : "Quand
une députation des 'Abdelqaïs vint trouver le Prophète, celui-ci demanda : "Qui sont ces gens ? et leur interdit quatre choses. Il leur enjoignit d'abord de ne croire qu'en Dieu et ensuite il ajouta : "Savez-vous ce que c'est que
la foi en Dieu seul ? CHAPITRE XLI. 1. 'Alqama-ben-Waqqâs rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Les actions ne valent que par les intentions." Il ne sera donc tenu compte à chaque homme que de ses intentions. Pour celui qui aura émigré en vue de Dieu et de son Envoyé, son émigration lui sera comptée pour Dieu et son Envoyé. Quant à celui qui aura émigré en vue de biens terrestres, ou afin de trouver une femme à épouser, l'émigration ne comptera que pour le but qui ara déterminé son voyage. 2. Selon Abou-Mas'oud, le Prophète a dit : "Lorsqu'un homme dépense pour l'entretien de sa famille et qu'il le fait par Amour pour Dieu, l'argent qu'il aura ainsi dépensé sera compté comme un aumône." 3. Sa'd-ben-Abou-Waqqâs a raconté que le Prophète a dit : "Tu ne dépenseras rien pour l'entretien des tiens sans en être récompensé si tu as eu en vue l'amour de Dieu. Tu seras même récompensé pour la bouchée que tu auras mise dans la bouche de ta femme." CHAPITRE XLII. 1. Djarîr-ben-'Abdallah rapporte ce qui suit : "J'ai prêté serment d'obéissance à l'Envoyé de Dieu en prenant l'engagement de pratiquer la prière, de payer la dîme et d'aider de mes bons conseils tout musulman." 2. Ziyâd-ben-'Ilâqa dit "J'ai entendu Djarîr-ben-'Abdallah raconter que, le jour de la mort d'El-Moghîra-ben-Cho'ba, après s'être levé, avoir loué et glorifié Dieu, il pronon¢les paroles suivantes : "Votre devoir est de craindre Dieu seul, qui n'a pas d'associé, d'être dignes et calmes jusqu'à ce qu'un nouveau gouverneur vienne, et il ne saurait tarder à venir." Ensuite, il ajouta : "Implorez le pardon divin pour votre gouverneur défunt ; car lui-même aimait à pardonner." Enfin, il termina ainsi : "Ces préliminaires terminés, je vous annonce que, jadis, j'allai trouver le Prophète et lui dis : Je viens prêter serment d'obéissance au titre de l'Islam. Il me prescrivit alors d'observer les principes fondamentaux de l'Islam et m'imposa en outre le devoir de bien conseiller chaque musulman. Je souscrivis à tout cela. Par le Seigneur de ce temple ! ce sont de sages conseils que je vous donne en ce moment." Ayant ensuite demandé pardon de ses fautes à Dieu, Djarîr descendit de la chaire." |
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