Abou Soufyân Ibn Al-Hârith
Son nom et sa généalogie Abou Soufyân Ibn Al-Hârith. Le père d'Abou Soufyân, Al-Hârith, n'était autre que le frère de 'Abd Allâh, tous deux fils de Abd Al-Muttalib. Sa naissance Abou Soufyân Ibn Al-Hârith naquit à la même époque que le Prophète béni. Son enfance Ils avaient grandi ensemble (avec le Prophète) et vécurent longtemps dans le même foyer. En plus d'être son cousin, Abou Soufyân était le frère de lait du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Halimah, la nourrice qui avait élevé le jeune Muhammad dans le désert s'était également occupé d'Abou Soufyân pendant un temps. Durant toute leur enfance et jeunesse, Abou Soufyân et Mouhammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui) étaient des amis intimes. Le refus de l'Islam Quand le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) finit par rendre public son appel à l'Islam. Il mit alors en garde les membres de son clan contre ce qu'ils encourraient en persistant à vivre dans la mécréance, l'injustice et l'immoralité. Cela eut pour effet d'embraser le cœur d'Abou Soufyân, désormais rongé par l'envie et la haine. Les liens de parenté disparurent. La fraternité et l'amour d'autrefois cédèrent la place à la révulsion et à la haine. A l'époque, Abou Soufyân était réputé être l'un des meilleurs guerriers et cavaliers Qurayshites ainsi que l'un des plus accomplis poètes. Dans les batailles qui l'opposaient au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et à ses fidèles, il usait à la fois de son épée et de son talent d'orateur. Abou Soufyân s'investit pleinement dans tout ce qui pouvait nuir aux musulmans : batailles, tortures, persécutions. Il utilisa également sa poèsie pour dénigrer le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Pendant près de vingt années, cette rancœur consuma son âme. Ses trois autres frères - Nawfal, Rabi'ah et 'Abd Allâh - avaient tous accepté l'Islam mais lui persistait dans son refus. Sa conversion En l'an huit de l'Hégire, peu avant la libération islamique de La Mecque, la position d'Abou Soufyân commença à fléchir. Il expliquait ce changement ainsi : "L'Islam gagnait en force et en vigueur et quand j'appris que le Prophète avançait pour libérer La Mecque, le monde s'effondra autour de moi. Je me suis senti pris au piège. Je me demandais : Où fuir ? Avec qui ? Je dis à mon épouse et à mes enfants de se préparer : Apprêtez-vous à quitter La Mecque. L'arrivée de Mouhammad est imminente. Si les musulmans me trouvent ici, ils ne m'épargneront pas et je serai certainement tué. Lorsque le Prophète fit halte à Al-Juhfah (à environ quatre jours de marche de La Mecque), je m'assis au seuil de sa tente, mon fils Ja'far debout près de moi. En sortant de sa tente, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) me vit et détourna son visage. Pourtant, je ne désespérai pas. Où que nous campions, je m'asseyais à sa porte avec mon fils… Cependant, mon endurance première s'estompa et je finis par déprimer. C'était plus que je ne pouvais supporter et de m'exclamer: "Par Dieu, soit le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) me montre sa satisfaction, soit je pars errer dans le désert avec mon fils jusqu'à ce que nous mourions de faim et de soif". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) entendit mon invocation. Il sortit de sa tente, me regarda avec douceur et au-delà de toutes mes espérances il me sourit". Enfin, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) se radoucit et parla à Abou Soufyân : "Maintenant, je n'ai plus rien à te reprocher". Il confia le nouveau converti à Ali Ibn Abi Tâlib en lui demandant : "Montre à ton cousin comment accomplir les ablutions et enseigne-lui la Sounna. Ensuite, amène-le-moi". Quand Ali revint, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "Dites à tout le monde que le Messager de Dieu est satisfait d'Abou Soufyân et qu'ils doivent par conséquent également l'être de lui". La prise de la mecque Abou Soufyân poursuivit : "Plus tard, le Prophète entra à La Mecque et avec son entourage, j'entrai également. Il alla à la Mosquée Sacrée et avec lui j'y allai également, veillant à ne jamais me séparer de lui… La bataille de Hounayn Il (que Dieu l'agrée) raconte: "Pour la Bataille de Hounayn, les arabes avaient constitué une armée contre le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) comme jamais auparavant. Ils étaient déterminés à mettre fin à l'Islam et à neutraliser les musulmans. Ses remors continus Après Hounayn, Abou Soufyân Ibn Al-Hârith continua à faire la satisfaction du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et à jouir de sa noble compagnie. Cependant, honteux de son passé, jamais il ne le regardait directement dans les yeux, ni fixait son visage. Abou Soufyân était rongé par le remords des jours passés où il faisait partie des ennemis d'Allâh et de Son Messager. Aussi passait-il ses jours et ses nuits à réciter les versets du Coran, cherchant à le comprendre, appliquer ses lois et profiter de ses avertissements. Il renonça au monde afin de se consacrer corps et âme à Allâh. Un jour, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) le vit entrer dans la mosquée et demanda à son épouse : "Sais-tu qui est-ce, Aicha ? La mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) Abou Soufyân souffrit intensément de la mort du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et versa des larmes amères. Sa mort Un jour, pendant le Califat de 'Omar, que Dieu l'agrée, Abou Soufyân sentant sa fin approcher se rendit à Al-Baqî', le cimetière proche de la mosquée du Prophète où de nombreux compagnons sont enterrés. A la surprise de tous, il creusait une tombe. Trois jours plus tard, Abou Soufyân était alité chez lui, entouré de sa famille. Comme on le pleurait, il les rassura : "Ne pleurez pas sur moi. Par Allâh, je n'ai rien fait de mal depuis ma conversion à l'Islam". Sur ces paroles, il s'éteignit.  |
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