Al-Housayn - الْحُسَيْن
Son nom et sa généalogie C'est le fils de 'Ali (que Dieu l'agrée) et de Fâtima (que Dieu l'agrée), donc le petit-fils du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Le Qoreychite, l'Hachimite. Sa naissance Il naquit après son frère Al Hasan, la quatrième année de l'Hégire. Après la mort de Mou'awiya, fils Yazîd prône le califat et demande de lui faire acte d'allégeance (60 H.) Au moment où Mu'âwiya rend son dernier souffle à Damas, Yazîd se trouve à Hawârîn, près de Alep. En apprenant la nouvelle, il rentre à Damas, où il se rend directement au cimetière, et va prier sur la tombe de son père. Ensuite Yazîd fait envoyer à al-Walîd Ibn 'Uqba, gouverneur de Médine, la nouvelle de la mort de son père ; il lui écrit aussi de demander aux Médinites de lui faire allégeance en tant que calife, et de commencer par les "piliers" des Quraysh et surtout par Al-Housayn Ibn Alî. A Médine, sitôt le reçu, Al-Walîd fait mander Abdullâh Ibn az-Zubayr et Al-Housayn (que Dieu les agrée) et leur demande de faire allégeance au nouveau calife. Abdoullâh Ibn Az-Zoubayr et Al-Housayn viennent tous deux, ne font pas allégeance et demandent de remettre l'affaire à un peu plus tard. Son voyage vers la mecque (60 H.) Al-Housayn quitte alors Médine et prend le chemin de la Mecque. Il arrive à La Mecque le 4 cha'bân 60. A La Mecque, il s'installe dans une maison de ses proches, et des gens lui rendent visite Les gens de Koufa lui demandent de devenir le nouveau chef (60 H.) La nouvelle de sa venue à La Mecque arrive à la ville irakienne de Kufa ; des lettres commencent bientôt à affluer de cette ville : leurs auteurs invitent Al-Housayn à venir à Kufa pour qu'ils fassent de lui leur dirigeant. La première lettre que Al-Housayn a reçue comporte ces mots : "Nous n'avons pas de dirigeant. Viens, peut-être que Dieu nous réunira par ton moyen sur la vérité". Il envoie Mouslim Ibn Aqil pour confirmer ce qu'il a entendu (60 H.) Il envoie son cousin, Mouslim Ibn Aqîl ra, pour s'enquérir de la réalité de la situation là bas, afin de lui en informer. Ce fût vers le milieu du mois de ramadan 60. Celui-ci reçut l'allégeance de pas moins de 18 000 Koûfiotes, qui firent devant lui le serment de soutenir et protéger, même au prix de leur vie, Al-Housayn (que Dieu l'agrée)... En constatant ce soutient en masse et populaire, Mouslim ra envoya une lettre à Al-Housayn (que Dieu l'agrée) pour lui informer de tout cela et lui demander de venir au plus vite à Koûfa. C'est donc à la suite de cette lettre de Mouslim que Al-Housayn (que Dieu l'agrée) commença les préparatifs pour le départ. (Al-Bidâya wa n-nihâya) La lettre de Mouslim parviendra à Al-Housayn au mois de dhul-qa'da 60. Certains compagnons lui déconseillent de faire ce voyage Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) lui rappela combien les gens de l'Iraq pouvait se révéler être des traîtres et qu'il ne fallait pas leur faire confiance... Mais Al-Housayn (que Dieu l'agrée) décida quand même de partir. Il avait pleinement confiance, notamment à cause de la confirmation de Mouslim ra, en la loyauté des Koûfiotes, ce qui fit qu'il conduisit avec lui sa famille... Abou Sa'îd al-Khudrî lui avait dit : "⦠Reste chez toi et ne sors pas contre le dirigeant". Jâbir Ibn Abdillâh : "Ne mène pas les musulmans à entrer en conflit les uns contre les autres". En chemin, Abdoullâh Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) alla à sa rencontre pour essayer à nouveau de le décourager, mais il lui montra les sacs pleins de messages de soutien qu'il avait reçu de Koûfa, et lui fit part de son intention de continuer le voyage afin de rejoindre ceux qui l'attendaient... Al-Miswar Ibn Makhrama lui avait dit : "Ne te fie ni aux lettres des gens de l'Irak, ni à l'affirmation de Ibn Az-Zoubayr qui te garantit que ces gens-là t'aideront" Abou Bakr Ibn Abd ir-Rahmân : "⦠Ceux-là même qui t'ont promis de t'aider te combattront". Le changement de la situation à Koufa Quand la lettre de Mouslim à Al-Housayn a déjà quitté la ville, un nouveau gouverneur est nommé pour Kufa en la personne de Ubaydullâh Ibn Ziyâd, jusqu'alors gouverneur de la ville voisine de Bassora seulement. Dès qu'il a pris ses fonctions à Kufa, Ibn Ziyad fait un discours public : sur un ton sévère, il y profère des menaces explicites et demande que tout dirigeant de tribu connaissant qu'un membre de sa tribu héberge chez lui un étranger doit en avertir le gouverneur (WK pp. 172-173). Dès qu'il apprend la nouvelle, Mouslim change d'hôte : il se rend chez Hâni Ibn 'Urwa. Hélas, il ne réalise pas que la situation est en train de changer et qu'il lui faudrait envoyer une nouvelle lettre à Al-Housayn pour lui dire de ne pas venir ; il n'entreprend donc rien en ce sens (WK p. 176). Ibn Ziyâd ne tarde pas à apprendre que c'est Hânî Ibn 'Urwa qui héberge Mouslim Ibn 'Aqîl. Quand Hânî subit un interrogatoire chez le gouverneur et que Mouslim l'apprend, il cherche à rassembler les personnes qui lui avaient fait allégeance, afin qu'elles fassent front ; un certain nombre de ces personnes se réunissent effectivement à son appel pour faire face à Ibn Ziyâd, mais le gouverneur réussit à les faire disperser et Mouslim se retrouve seul. Il est emprisonné le 8 dhul hijja de l'an 60. Avant d'être exécuté, il réussit à demander à Muhammad Ibn al-Ash'ath de faire parvenir à Al-Housayn la nouvelle du revirement de situation et de lui faire dire de ne plus venir. Le départ vers Koufa (60 H.) Le même jour " le 8 dhul hijja 60 " Al-Housayn quitte la Mecque avec les siens pour se rendre à Kufa. Il est informé du revirement de la situation C'est seulement lorsqu'il s'est considérablement rapproché de son but et qu'il est parvenu à Zubbâla qu'un émissaire, envoyé par Muhammad Ibn al-Ash'ath, le rencontre et le met au courant du retournement de situation survenu à Kufa. Lors d'une autre étape encore, à Tha'labiyya, un autre homme vient et informe le groupe de Al-Housayn de la mort de Mouslim et de Hânî ; il prie instamment Al-Housayn et les siens de retourner de là où ils viennent. Mais les proches parents de Mouslim s'écrient aussitôt qu'ils n'ont maintenant plus d'autre solution que celle de venger Mouslim. Al-Housayn pense à retourner; mais face à la détermination de ces proches de Mouslim, il décide de continuer. La rencontre avec l'armée de Koufa Avançant encore, il incurve sa trajectoire et prend la direction de Kerbala. Ibn Ziyâd a chargé Omar Ibn Sa'd d'intercepter Al-Housayn; Omar Ibn Sa'd demande qu'on lui épargne cette tâche mais Ibn Ziyâd se montre intransigeant. Lorsqu'il arriva à Karbala et fit face à l'armée envoyée par Oubaydoullah Ibn Ziyâd, il se rendit compte que ceux qui, justement, avaient promis de le soutenir, étaient maintenant là, en face de lui, pour l'arrêter... Il s'agissait là d'une de leur pires trahisons... En comprenant qu'il n'y avait pas d'autres alternatives, Al-Housayn (que Dieu l'agrée) soumit alors trois propositions à l'armée qui lui faisait face : qu'on le conduise à la frontière pour qu'il combatte l'ennemi aux côtés de musulmans ; qu'on le laisse retourner de là où il était parti (La Mecque) ; ou qu'on le conduise près de Yazîd pour qu'il lui fasse allégeance. Omar Ibn Sa'd envoie un émissaire informer Ibn Ziyâd des propositions de Al-Housayn. Mais le gouverneur se montre intraitable : il refuse les trois propositions et exige que Al-Housayn se constitue prisonnier. Son martyr (60 H.) Il refusa cette alternative, ce qui déclencha une bataille durant laquelle Al-Housayn tombe, tué en martyr dans la plaine de Kerbala le 10 muharram de l'an 60. Ses mérites Abi Sa'ïd al-Khidri (que Dieu l'agrée) témoigne : "Le Prophète a dit : "al-Hassan et al-Hussayn sont les deux maîtres de la jeunesse du Paradis"". (Ahmad) 'Ali (que Dieu l'agrée) a raconté : "Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu, j'ai vu que ses yeux débordaient de larmes. Aussi lui demandai-je : Ya'li Ibn Marrah (que Dieu l'agrée) rapporte ce témoignage : "Le Prophète dit : "Hussayn fait partie de moi et je fais partie de Hussyan. Dieu aime qui aime al-Hussayn. Al-Hussayn est un saint parmi les saints"". (At-Tirmidhi) Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) regardant al-Hassan, al-Hussayn et Fatima (leur mère), dit : "Je serai en guerre contre quiconque aura été en guerre contre vous et en paix avec quiconque aura été en paix avec vous"". (Ahmad) Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète a dit : "Celui qui aime al-Hassan et al-Housayn, m'aura aimé, et celui qui les déteste m'aura détesté"". (Ahmad) Ibn Sâbit (que Dieu lui fasse miséricorde) témoigne : "Al-Hussayn Ibn 'Ali entra un jour dans la mosquée. Jâbir Ibn Abdullah dit alors : "Celui qui aimerait voir le maître de la jeunesse du Paradis, qu'il regarde celui-ci (al-Hussayn). C'est ce que j'ai entendu du Prophète". (Ahmad) Avant de mourir, Mou'awiya a laissé ses dernières recommandations à Yazîd; parmi celles-il il y a le fait de garder à l'esprit le droit de Al-Hussayn et de reconnaître sa valeur. (Ibn Taymiya 2/324) |
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