Biographie de Salmân Al-Fârisî - سلمان الفارسي
Son nom et sa généalogie Salman le Perse. Son père en Perse, était "douhqân" (maire) du village et Salman alimentait le feu des mages. Sa naissance Salmân Al-Fârisî (que Dieu l'agrée) naquit dans un village nommé Jiyân qui se trouva à Ispahan, ville située entre Téhéran et Chirâz à la République actuelle d'Iran. Son enfance Salmân (que Dieu l'agrée) raconta sa vie en ces termes : "J'étais un jeune persan et j'habitais Ispahan dans un village dit (Jiyân) dont mon père fut le chef et le concitoyen le plus riche occupant le rang le plus distingué. Dès ma venue au monde, il me vouait un amour extraordinaire. Cette affection paternelle s'était accrue considérablement de jour en jour, jusqu'à ce que mon père décida de m'enfermer à la maison par crainte pour moi, tel que l'on faisait exactement avec les jeunes filles. Son séjour à Ach-Châm et sa recherche de la vérité Je saisis une occurrence pour transmettre ce aux nazaréens : "Quand une caravane en destination pour Ach-Châm passait par vous, veuillez m'en tenir au courant". Peu de temps après, l'occasion devint propice. Je pus alors me délivrer de mes chaînes et je sortis en leur compagnie après m'être déguisé. Une fois arrivant à Ach-Châm, je demanda : "Qui est l'homme le plus calé dans cette religion?". Cependant, je ne tardai pas à constater qu'il était un mauvais homme. Il exhortait ses adeptes à la charité en leur faisant valoir sa rétribution immense. Et dès qu'ils lui faisaient l'aumône pour qu'il la dépense dans la voie de Dieu, il s'en accaparait sans rien donner ni aux pauvres ni aux indigents, jusqu'à ce qu'il eût amassé de l'or à emplir sept jarres. Par conséquent, je l'exécrais de tout mon cœur. Peu de temps après, il meurt et quand les nazaréens s'étaient réunis pour procéder à son enterrement, je leur dis : "Cet homme était méchant. Il vous ordonnait vivement de faire l'aumône et vous incitait incessamment à la charité et quand vous la lui faisiez, il la thésaurisait sans rien donner aux pauvres". Puis, ils désignèrent à son poste un autre homme auquel je m'attachais. Je n'ai jamais vu un homme plus ascète que lui, renonçant aux choses de ce monde et ne désirant que celles de l'au-delà. Il s'adonnait avec zèle aux dévotions jour et nuit. Je lui vouais donc un profond amour et je demeurais à ses côtés pendant une longue période. Dans son lit de mort, je lui dis : "Ô untel! A qui me recommandez-vous? Veuillez me conseiller. A qui devrais-je m'attacher après ton décès?". A la mort de mon compagnon, j'allai rejoindre l'homme du Mossoul, à qui je racontai mon histoire. L'ayant terminée, je lui dis : "Mon compagnon untel m'a conseillé, avant de mourir, de vous rejoindre et m'a informé que vous étiez encore attaché à la discipline vraie qu'il confessait". Mais, peu après, il rendit le dernier soupir. A l'article de la mort, je lui demandai : "Ô untel! Par l'état que vous êtes par l'ordre de Dieu, vous avez une parfaite connaissance de mon état. A qui vous me recommandez ? Et qui m'ordonnez-vous d'aller rejoindre?". - "Ô mon fils! Par Dieu! Je ne savais personne qui était de même discipline que nous, excepté un homme vivant à Nasybîn qui s'appelait untel. Allez donc à sa rencontre". Une fois qu'on fit enterrer l'homme, j'allai à la rencontre de l'homme de Nasybîn, à qui je racontai mon histoire et ce qui mon ex-ami m'avait commandé de faire. Le moine conseillant à Salmân de suivre le Prophète Un certain laps de temps s'écoula et vint le moment de sa mort, je lui dis alors : "Vous savez toute mon histoire, à qui vous me recommandez donc et qu'est-ce que vous me commandez de faire?". Son arrivée dans la péninsule arabique Un jour, un groupe de marchands arabes issus de la tribu (Kalb) passait par 'Amûriyya, je leur préposai alors de m'emmener avec eux aux pays des Arabes, en échange de ma vache et de ma part du butin. Ils consentirent et moi de leur faire don de mes possessions. Une fois arrivés à Wâdî Al-Qura, ils me trahirent et me vendirent à un juif et j'entrai donc en son service. Peu après, l'un de ses cousins, issu des Banû Quraytha, ayant venu lui rendre visite, m'acheta et m'emmena avec lui à Yathrîb où je vis les palmeraies dont m'avait parlé mon compagnon de 'Amûriyya et je connus alors Médine -en me référant à la description déjà faite par ce dernier-. Je m'y installai donc en compagnie de mon maître. A cette époque, le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était en train de prêcher l'islam parmi ses compatriotes mecquois. Toutefois, je n'entendais rien de ses nouvelles, parce que j'étais tellement absorbé par mes charges d'esclave. Sa conversion à l'Islam Quand le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) pénétra dans Yathrîb, je me trouvais en haut de l'un des palmiers de mon maître, en train d'y effectuer quelque besogne. Alors que mon maître était assis au pied duquel, l'un de ses cousins, vint lui dire : "Que Dieu fasse périr les Banû Qîla! Ils sont à Qîbâ', entourant un homme qui vient d'arriver aujourd'hui de La Mecque et qui prétend être un Prophète". Aussitôt que ses paroles parvinrent à mes oreilles, je me sentis fiévreux et je fus tellement agité au point de craindre de perdre mon équilibre et de tomber sur mon maître. Je descendis donc du palmier, en disant à l'homme : "Qu'est-ce que vous êtes en train de dire. Veuillez me répéter cette nouvelle". Mon maître, pris d'un accès de colère, me donna un coup de poing en hurlant : "Pourquoi t'immisces-tu dans ce qui ne te regarde pas ? Vas-y occupe-toi de ton boulot". Sur le soir, je pris quelques dattes de ce que j'avais cueillies et je me dirigeai vers le lieu où l'on donnait l'hospitalité au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Je lui dis : "J'ai entendu dire que vous étiez un homme pieux et que vous aviez des compagnons étrangers et besogneux. Voilà quelque chose que je réservais pour en faire l'aumône. Je vois donc que vous le méritez". Après que je les leur donnai, il dit à ses compagnons : "Mangez!". Tandis qu'il s'abstint à y goûter. Je me dis : "Voici l'un des signes (de la prophétie)". Je partis, ensuite, et me mis à ramasser quelques dattes. Quand le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) quitta Qibâ' et alla s'installer à Médine, je vins lui dire : "J'ai remarqué que vous ne goûtez pas à l'aumône, et vous voici un cadeau que je vous offre avec tout mon respect". Il en mangea et invita ses compagnons de le partager avec lui. Je me dis : "Voici le second (des signes de la prophétie)". Je vins, un jour, trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) pendant qu'il fut à Baqî' Al-Gharqad en train d'enterrer l'un de ses compagnons. Je le vis assis, étant vêtu d'une pèlerine. Je le saluai, puis je retournai pour regarder son dos, en essayant de voir le cachet déjà décrit par mon compagnon de 'Amûriyya. Quand le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) m'aperçut en train de fixer son dos, il comprit mon intention. Sur ce, il ôta sa pèlerine en me dénudant son dos. Aussitôt que j'eus connu le cachet de la prophétie, je me jetai sur lui en l'embrassant tout en pleurant. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit alors : "Qu'est-ce que vous prend donc?!". Je me mis à lui raconter mon histoire qu'il admira. Il m'ordonna avec joie de la répéter par moi-même à ses compagnons qui s'en étonnèrent et s'en réjouirent. Badr et Ouhoud Salman ne put pas prendre part aux expéditions de Badr et d'Ohod en raison de son statut d'esclave en fuite. Lors de la bataille du fossé, il fait profiter à ses frères une technique de défense jusqu'alors inconnue par les musulmans (5 H) Les musulmans se trouvaient dans une situation critique. Salman jeta un coup d'oeil du sommet d'une colline, il scruta tout Médine. Il l'a voyait comme il l'a connaissait auparavant, fortifiée par les montagnes et les rochers qui la défendent, mais un grand trou bien préparé permetté à une armée de pénétrer de façon très aisée. Salman avait connu dans son pays, la Perse, plusieurs moyens de guerre et stratagèmes. Il proposa au Messager son idée, inconnue jusqu'alors des arabes dans leurs guerres : creuser une tranchée qui couvre la place découverte autour de Médine ! Le jour du Khandaq (la tranchée) les Ansar, (Les Médinois) dirent : "Salman est des nôtres". La manière dont 'Omar l'acceuille alors qu'il est calife Pendant le califat d'Omar il est venu visiter Médine, Omar lui fit ce qu'il n'a point fait à personne. Il rassembla ses compagnons et leur dit : "Allons accueillir Salman!" Il devient calife de Médine, malgré sa répulsion pour ce poste Durant les jours de son gouvernement sur "Médine" son comportement ne changea pas, il refusa, comme c'est déjà vu, de recevoir un sou du salaire du gouverneur, et il mangeait du travail des joncs et portait une cape plus modeste que ses habits usés. Sa mort (36 H) Sa'd Ibn Abî Waqas est venu lui rendre visite sur son lit de mort, Salman pleura... Le jour de sa mort il appela sa femme : "Vas m'apporter ce que je t'ai confié." Ses mérites Selon 'Aidh Ibn 'Amr Al Mouzannï (que Dieu l'agrée), Abou Soufyàn vint avec un groupe d'hommes à Salmàn, Souhayb et Bilàl. Ces trois derniers dirent : "Les sabres de Dieu n'ont pas encore eu justice de l'ennemi de Dieu". Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Certainement Dieu ma commandé d'aimer quatre personnes et m'a informé qu'Il les aime". On rapporte qu'un jour le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) posa sa main sur Salmân et dit : "Si la foi était dans les pléiades, l'un de ces hommes l'aurait attrapée". Et, il désigna Salmân. Il a aussi été rapporté que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Le Paradis désire ardemment trois hommes, 'Ali, 'Ammar et Salmân". (at-tirmidhi n°3884) 'Ali bin Abi Taleb lui donnait le pseudonyme de "Luqman le sage". Il fut questionné sur cela après sa mort, il dit : "C'est un homme qui appartient à la famille de Mohammad. Pouvez-vous trouver un autre pareil à Luqman le sage?". |
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